Itinérance : Saint-Jérôme fera travailler 15 personnes par semaine
Par France Poirier
À compter du 1er avril, la Ville de Saint-Jérôme propose des blocs d’emploi de trois heures de travaux manuels pour des personnes en situation d’itinérance ou à risque de le devenir.
« C’est de la réinsertion, on démontre notre bienveillance pour tous les citoyens quels qu’ils soient. Ils sont fiers de faire des choses utiles et c’est important dans leur cheminement. On souhaite que toutes les villes du Québec imitent Saint-Jérôme », a souligné le maire, Marc Bourcier.
C’est grâce à une entente avec l’organisme Cap Emploi via le programme TAPAJ (travail alternatif payé à la journée) que cet accord d’un an a été officialisé vendredi dernier, 15 mars. L’accord permet d’offrir des périodes rémunérées de trois heures de tâches manuelles. Les participants seront accompagnés d’une intervenante de Cap-Emploi et ils sont payés à la journée.
C’est avec fierté que le maire parle d’un projet porteur. « Il permettra aux personnes en situation d’itinérance ou à risque de le devenir de s’impliquer en travaillant dans leur communauté ! Grâce au programme TAPAJ, nous posons un geste concret pour favoriser l’intégration sociale et professionnelle des plus vulnérables, en toute dignité, en plus de favoriser la cohésion sociale et le vivre-ensemble », a expliqué le maire.
Il en a profité pour remercier et saluer l’ouverture des membres syndiqués de la Ville, qui n’ont pas hésité à collaborer pour la mise en place de ce projet. « Je les remercie chaleureusement, comme je remercie l’équipe de Cap Emploi, les participants et les différents collaborateurs. Vous me rendez fier de notre ville », déclarait M. Bourcier.
Insertion sociale
Cap Emploi a pour mission d’accompagner les personnes vers leur insertion sociale et professionnelle. Le programme TAPAJ de Cap Emploi offre un travail alternatif payé à la journée à des personnes qui ne sont pas en mesure d’occuper un emploi à temps plein actuellement, mais qui sont vraiment dans le besoin. « Ce programme, qui existe aussi ailleurs, a eu un impact positif sur toutes les communautés qui accueillent ce genre d’initiative. On peut penser à l’amélioration de la dynamique commerciale, à l’embellissement des milieux de vie ou encore, à la réduction des méfaits. En plus, ça augmente le sentiment de fierté des concitoyens », a fait savoir le directeur général de Cap Emploi, Martin Petrarca.
Chez Cap Emploi à Saint-Jérôme, le programme TAPAJ a démarré en juin 2023. « Durant la pandémie, on a constaté une hausse des personnes qui vivaient dans la précarité et qui souhaitent gagner des sous pour palier leurs besoins de base », explique M. Petrarca. C’est comme ça que TAPAJ a vu le jour à Saint-Jérôme.
Une première ville dans les Laurentides
« Le TAPAJ donne l’opportunité à des personnes en situation précaire de vivre des expériences positives. Ce qui est bien avec la collaboration de la Ville de Saint-Jérôme, c’est de pouvoir rendre cela possible sur une base plus régulière. Je suis maintenant en mesure d’offrir cette opportunité à plus de personnes. Ça fait presque un an que le TAPAJ est en action à Saint-Jérôme. Nous allons avoir encore plus d’impact ! », a ajouté la coordonnatrice du programme TAPAJ de Cap Emploi, Catherine Chapdelaine.
Les gens sont référés par les organismes ou des travailleurs de rue, par exemple. On estime à 80 000 $ les fonds qui sont investis par la Ville dans ce projet. « En fait, ce sont des contrats que nous aurions donné à l’externe, mais qui seront donnés au TAPAJ. Chaque plateau de 3 heures paie 48 $. La Ville garantit cinq plateaux par semaine pour toute l’année. « Ça représente 3 personnes par plateau avec une intervenante par plateau. Ceci va nous permettre de faire travailler plus de tapageurs, car on a une liste d’attente. Les personnes sont motivées et travaillantes, mais pas dans une situation de travailler à temps plein. Ils ont besoin d’une intégration graduelle », nous explique Mme Chapdelaine.