(Photo : Martin Girard)

Ian Kelly: complet et assumé

Par Jean-claude-tremblay

Jean-Claude Tremblay, jctremblayinc@gmail.com
Aujourd’hui, on se ferme les yeux et on se laisse bercer par l’authenticité, le charme, la simplicité volontaire, riche et jamais complaisante de l’univers folk de Ian Kelly. Laurentien d’adoption et figure musicale bien connue ici et ailleurs, c’est dans son impressionnant studio de Morin-Heights que je rencontre Ian pour cet entretien. À l’image de l’homme, le studio qu’il a conçu est à la fois chaleureux, rustique et à la fine pointe. Il faut savoir qu’avant de devenir auteur-compositeur-interprète connu et respecté, Ian est tombé dans la musique dès l’adolescence, a travaillé dans les salles de spectacle, tout en roulant sa bosse plus tard comme technicien de son.
L’homme est humble et, ironiquement, plutôt timide malgré son métier qui l’amène à se donner en spectacle. « Oui, je reste quelqu’un d’un peu gêné, mais je suis pas mal mieux qu’avant! C’est drôle, quand j’ai commencé j’étais vraiment timide, mais j’avais besoin de me prouver… je voulais être sous les projecteurs. Maintenant, c’est le contraire, ça me dérange pas trop les projecteurs, car je suis vraiment plus à l’aise, mais je ne sollicite plus l’attention médiatique qui vient avec la job! » J’avais déjà lu dans les dossiers de presse que Ian avait un jour déclaré qu’il n’était pas un grand «technicien » et qu’il n’avait pas vraiment de formation. Eh bien, chers lecteurs, il ne le dira certainement pas, mais je vais le faire à sa place : Ian n’est rien de moins qu’un expert pluridisciplinaire dans le domaine de la musique. Homme-orchestre, il joue virtuellement tous les instruments, écrit pour lui-même et pour d’autres et, maintenant, avec son studio dernier cri et son propre label, Sunset Hill Music, il réalise et produit des albums en plus de composer de la musique de film. D’ailleurs, c’est lui qui a réalisé la trame sonore du film Innocent de Marc-André Lavoie, et a aussi présenté le vidéoclip pour la chanson Les ombres, réalisé par Fred Baune.

Photo: Martin Girard

Homme de famille et casanier assumé

Cahier spécial oblige, je voulais savoir s’il avait des endroits de prédilection, ou des sorties qu’il aime faire et voici ce qu’il avait à dire : « Je vais au Marché Vaillancourt (le magasin général du village), mais je suis bien chez nous, donc je sors à peu près pas! Je fais moins de tournées présentement, donc je suis plus à la maison et ça fait vraiment mon affaire – comme le studio est à côté, ça fait pas loin pour aller travailler! », de répondre celui qui, visiblement, est solidement ancré dans sa routine et apprécie son quotidien. Questionné sur les Laurentides, il a répondu rapidement : « C’est tranquille, et je voulais y élever mes enfants. J’aime qu’ils soient capables de jouer où ils veulent et marcher au village, sans que j’aie à m’inquiéter ». D’ailleurs, j’ai appris que sa conjointe attendait leur 4e enfant… d’ici quelques semaines! « Oui, on commence à être fébriles, on a bien hâte! », a dit celui qui aura une année 2018 drôlement mouvementée.

M. Chandler : le projet de l’heure pour Ian Kelly

M. (Monsieur) Chandler est le produit d’une rencontre entre Ian et le Magneto Trio, des vétérans du milieu, les musiciens Rick Haworth, Sylvain Clavette et Mario Légaré. « On s’était rencontrés sur un show, puis je les ai invités à mon studio. On a jammé, on a improvisé puis enregistré des maquettes juste comme ça. Imagine-toi qu’on les a utilisées sur l’album tellement c’était bon! » En tout, c’est 10 chansons en français sur ce projet éclaté, et littéralement encensé par la critique. Le nouveau groupe qui produit un son unique de folk jazzé partira en tournée dès cet automne, avec un Ian Kelly qui a l’air d’avoir joué toute sa vie avec ces légendes, tellement le mariage est naturel.

Ian Kelly dans son studio

D’autres projets plein l’assiette

Le réalisateur Marc-André Lavoie amorcera à l’automne le tournage de Ce n’était qu’un rêve, consacré à l’enfance de Céline Dion, et Ian fera la trame sonore. « C’est des super projets, les films. Je pensais jamais faire ça, mais j’adore! » En plus de sa tournée avec M. Chandler, notons au passage que Ian travaille sur son 6e album et, déjà, il a 11 chansons en démo. Comme je lui ai mentionné, il est à un stade de sa carrière où ça ne peut qu’être plus riche et encore plus abouti – c’est son fidèle public qui sera content de l’apprendre!

Le studio de Ian Kelly

Le Festival Superfolk Morin-Heights dans tout ça?

« Ç’a été une expérience extraordinaire, lance d’emblée Ian. Mon idée au départ était de créer quelque chose de nouveau et d’actuel. La ville est tellement riche de musique, c’est bien d’honorer le passé, mais je voulais que l’on vive dans le présent », raconte celui qui, on s’en souviendra, avait initié, en 2017, le premier festival folk de Morin-Heights, lequel avait attiré quelque 2000 personnes et des grands noms de la musique comme Martha Wainwright, Bobby Bazzini et de nombreux autres talents.
Peut-on compter sur un retour du festival? « Au début, je ne voulais pas vraiment par manque de temps, avec un nouveau-né et un album à finir. Et ensuite, j’ai reçu un appel d’un homme d’affaires du coin, Jean Lalonde, pour m’offrir de commanditer le festival. Quand j’ai dit que je n’étais pas certain de le faire, il a proposé de m’aider! » Ainsi donc, de cet appel, un comité élargi est né et se penche actuellement sur la faisabilité de tenir un Superfolk Morin-Heights édition 2018. On se le souhaite!
En conclusion, j’ai rencontré un homme réservé, généreux et créatif qui, visiblement, a atteint un jalon de maturité professionnelle enviable. Échanger des rires et converser avec un artiste pluridisciplinaire, un créateur passionné doté d’une simplicité rafraîchissante a été très inspirant. Je ne peux que vous inviter à le féliciter chaleureusement, et à lui souhaiter bon succès!

Jean-Claude Tremblay et Ian Kelly

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