Guerre tarifaire : Marc Bourcier veut une table de concertation régionale
Par Luc Robert
Les préfets des MRC des Laurentides sont invités à créer un comité de concertation régionale sur l’économie, afin de sauvegarder les emplois et les contrats des entreprises de la région, face aux éventuels tarifs américains.
L’initiative est venue du maire de Saint-Jérôme, M. Marc Bourcier, qui, lorsqu’il était député de Saint-Jérôme à l’Assemblée nationale, avait déjà effectué un voyage aux États-Unis pour amenuiser les effets Trump, lors de son premier mandat.
« En 2017, j’ai fait partie d’une délégation à Santa Fe, avec le ministre François Ouimet, où nous avions rencontré des hommes d’affaires californiens, dans l’histoire des quotas de lait et de pénétration de notre marché, que M. Trump avait en tête, dès sa première élection de 2016. C’est en établissant des contacts avec les gouverneurs américains et les hommes d’affaires que nous maintiendrons des acquis et négocierons encore aujourd’hui pour nos futurs échanges commerciaux », a souligné l’ancien enseignant.
Se préparer ensemble
M. Bourcier n’a pas hésité à faire pression sur ses collègues régionaux dans le dossier, poour également sortir des sentiers battus habituels nord-sud.
« J’ai demandé à M. Xavier-Antoine Lalande [préfet de la MRC de La Rivière-du-Nord] de créer une table locale de concertation rassemblant des acteurs économiques de la MRC. De plus, j’ai interpellé le président du Conseil des préfets et des élus de la région des Laurentides [CPERL], M. Scott Pearce, pour qu’ensemble, nous mettions en place un comité de concertation régionale composé notamment des huit préfets des Laurentides et de la ministre régionale, Mme Sonia Bélanger. Nous nous devons de nous préparer, d’évaluer les impacts que ce ou ces décrets auraient sur les entreprises de la région, d’explorer les différentes pistes de solutions et de faire les représentations nécessaires auprès des gouvernements fédéral et provincial », a-t-il commenté.
Saint-Jérôme entend répondre à l’appel de solidarité lancé par les premiers ministres.
« Nous nous soucions de nos travailleurs, de nos familles, ainsi que de nos entreprises. Si, tous ensemble, nous unissons nos efforts pour combattre cette injustice américaine, j’ai confiance que nous réussirons. Chose certaine, il s’agit d’une occasion de réfléchir ensemble à comment nous pouvons sortir plus fort de ce bien triste débat. Par exemple, nous avons fait un inventaire de qui pourrait être affecté, grâce à nos listes du Centre de formation et d’innovation (CFI). Malgré le report du décret de Trump, je demeure préoccupé par cette décision qui aurait assurément un impact sur certaines entreprises de Saint-Jérôme et de la région, sans oublier les éventuelles conséquences pour nos travailleuses et nos travailleurs. »
Donner l’exemple
Le premier citoyen estime qu’il aura fallu un appel subit de réveille-matin pour nous activer.
« Je n’apprécie pas sa façon de procéder, mais c’est un coup de pied au derrière qu’on reçoit pour se réorganiser. Le By American Act était envisagé par M. Biden aussi. Il faut rendre nos entreprises plus attrayantes, développer plus de marchés avec l’Amérique centrale, l’Asie et l’Europe, dont l’Allemagne. Notre parc innovant offre des millions de pieds carrés à Saint-Jérôme. Les remplir effaceraient la dette de Saint-Jérôme. Nous sommes à l’avant-garde avec notre Centre innovant, qui formera notre propre ressource humaine. On a pris les devants et il faut continuer régionalement. Il faut s’affranchir des Américains grâce à nos entreprises. »
Marc Bourcier entend inciter les acteurs locaux à participer au changement de mœurs.
« En ce sens, je veux que notre Ville donne l’exemple. Déjà, j’ai demandé au Service des approvisionnements de réduire au maximum les achats sur Amazon. J’ai également donné la même directive concernant les biens et les services provenant des États-Unis, en demandant d’examiner la possibilité de les remplacer par des biens et services locaux, régionaux ou nationaux. On ira en caucus sous peu et je serai prêt physiquement à m’impliquer. Je serai attentif à l’évolution de la situation et je ferai le nécessaire pour qu’on agisse avec rapidité, créativité et agilité : on ne baissera jamais les bras ! », a promis le premier citoyen.