Guerre tarifaire : Appel à l’union des PME
Par Luc Robert
Bien qu’elle n’ait pas encore pris position sur les possibles tarifs de 25 % de Donald Trump, la Chambre de commerce et d’industrie de la Rivière-du-Nord (CCIRDN) appuie la démarche du maire Marc Bourcier de création d’une table de concertation laurentienne sur les mesures d’aide à adopter envers les entreprises locales.
« On discute avec plusieurs élus de la MRC de La Rivière-du-Nord actuellement. L’abolition des barrières tarifaires avec les autres provinces demeure un autre angle à explorer pour compenser », a souligné le président du regroupement, M. Stéphan Tremblay.
Ce dernier est devenu le nouveau président de la CCIRDN à la mi-janvier 2025. Il compare son retour à l’organisme à un manège de montagnes russes.
« Tout déboule rapidement ces temps-ci. Dans nos PME, on passe de la panique un jour, au soulagement le lendemain. Les nouvelles en provenance des États-Unis changent rapidement et ça devient instable. On laisse actuellement les élus effectuer les grandes démarches avec nos partenaires économiques. On va s’impliquer, à la Chambre, mais il est difficile de prendre des mesures précises présentement, quand les décrets peuvent être modifiés, retirés ou ajoutés de 24 h en 24 h », a-t-il soulevé.
Nouveau président
Dans un tel contexte, plusieurs commerçants saluent la venue à la tête de la Chambre d’une personne aussi expérimentée que M. Tremblay, bien connu pour être le propriétaire du Salon école de coiffure Michel Jean.
« J’ai siégé au sein du conseil d’administration de la Chambre de commerce pendant 8 ans, dont au poste de trésorier. J’avais pris un repos de 18 mois, mais je suis de retour en poste depuis le 15 janvier. On m’a approché pour occuper la présidence parce que nous comptons plusieurs nouveaux membres, avec peu d’expérience. J’ai un historique d’implication et j’entends bien le partager et unir nos forces. »
Alors que la CCIRDN était descendue à 200 membres durant les année de la pandémie, elle a maintenant le vent dans les voiles et compte près de 400 commerces membres en 2025, souligne le nouveau président.
« L’histoire des tarifs ne représente pas un bon moment à vivre pour nos membres et les commerces en général, mais je ne pouvais demeurer les bras croisés devant la situation actuelle. Je suis conscient du grand défi qui se dresse devant moi, mais j’ai la Chambre à cœur et nous allons parvenir à progresser », insiste M. Tremblay.
Autre embûche
Par ailleurs, une mesure moins connue et récente met fin aux envois de colis sans frais, envoyés directement aux États-Unis. Cette gratuité portait le nom d’exemption « de minimis ». Elle permettait aux entreprises d’expédier des colis d’une valeur inférieure à 800 $ vers le sud de la frontière, sans payer de droits de douanes. Les PME canadiennes pouvaient ainsi atteindre les consommateurs américains facilement, sans payer de surplus.
« Je m’implique avec les élus : il en va de la stabilité de nos entreprises locales. Les idées de nos commerçants et celles des maires doivent être regroupées. C’est en échangeant tous ensemble que nous varierons nos procédures et serons moins à la merci de nos voisins du sud », soutient M. Tremblay.
Un autre décret de Trump a déjà mis fin à l’exemption « de minimis » pour les marchandises expédiées de la Chine vers les États-Unis. Les entreprises canadiennes affirment que la perte de cet atout leur causera autant de tort que les possibles tarifs de douanes de 25 %, que le président américains a mis sur la glace, avant de les brandir à nouveau pour le mois de mars prochain.