(Photo : Archives)
Brigitte Beaudry est présidente du SPSERN-CSQ.

Grève d’un jour : Des employés de soutien débordés veulent être reconnus

Par Luc Robert

Les élèves du préscolaire, du primaire et du secondaire sont demeurés à la maison, le mardi 4 mai dernier, en raison d’une grève du personnel de soutien technique et administratif des institutions de ces niveaux, sur le territoire du Centre de services scolaires de la Rivière-du-Nord (CSSRDN).

Les quelque 1 800 membres syndiqués ont fait entendre leurs voix en manifestant notamment devant l’Assemblée nationale, à Québec. Un écran géant, placé derrière leur porte-parole, a permis de faire le lien avec les troupes en région.

« On représente 33 corps d’emplois différents ici (81 au Québec). Que ce soit des techniciens en éducation spécialisée (TES), en services de garde, les adjointes administratives, les techniciens en informatique ou autres, nous représentons tous un maillon important de la chaîne. Nous représentons tout ce qui appuie le système scolaire. Au lieu de faire du piquetage, nous avons décidé de briller par notre absence. On doit quand même être essentiels, puisqu’ils ont suspendu les cours », a lancé Mme Brigitte Beaudry, présidente du Syndicat du personnel de soutien en éducation de la Rivière-du-Nord (SPSERN-CSQ). La Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) mène aussi le même combat.

Précarité

Mme Beaudry estime que ses membres sont d’autant plus sollicités en crise sanitaire.

« Nos éducatrices en services de garde sont surmenées, depuis le début de la pandémie, sans recevoir de reconnaissance. On perd environ six personnes d’expérience chaque semaine, parce que la surcharge de travail est toujours là. On veut être mieux dans nos emplois. »

« De même, plusieurs femmes sont en précarité d’emploi, à 20 $ de l’heure, mais à seulement 15 heures par semaine. Nos éducatrices au service de garde ont dû en faire plus, sans aide. Les consignes étaient différentes : quand un jeune était identifié à la COVID, il était retiré du groupe, mais pas nécessairement l’éducatrice. Il y a eu des manquements. »

Mme Beaudry estime qu’il n’y a pas beaucoup de choses à tirer des négociations avec Québec.

« On a tenu une cinquantaine de rencontres, sans que ça débouche. On était à la table, le 26 avril dernier, mais on n’a pas trouvé d’écoute. Nos TES reçoivent des coups et ramassent les surplus de tâches. Nos secrétaires jouent à l’infirmière. Enlever nos membres et la roue cesse de tourner. On veut être reconnus. »

Circonstances inhabituelles

Dans un courriel envoyé aux parents le 28 avril dernier, la directrice générale de la CSSRDN, Mme Guylaine Desroches, avait incité ceux-ci à collaborer.

« Considérant qu’aucun service de garde, de surveillance, ni de secrétariat n’a été offert (…) nous avions sollicité les parents, afin qu’aucun élève ne se présente à l’école. Par conséquent, le service de transport a également été suspendu. »

Des changements ont aussi été apportés au déroulement de la journée. Pour les élèves en présentiel, les travaux scolaires ont été prévus par l’enseignant, pour l’élève, qui a été invité à parfaire ses apprentissages à la maison. Quant à eux, les élèves de l’école virtuelle ont débuté et ont terminé leur journée selon l’horaire habituel.

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