(Photo : Nordy - Sébastien Fleurant)

Grève des enseignants : « Ça prend des classes équilibrées » rappelle le SERN-CSQ

Par Luc Robert

De retour dans la rue jusqu’au 14 décembre pour l’exercice d’une troisième séquence de grève, les quelque 2 600 enseignantes et enseignants du Syndicat de l’Enseignement de la Rivière-du-Nord (SERN-CSQ) se sont rassemblés devant les bureaux de circonscription des députés d’Argenteuil, de Prévost et de Saint-Jérôme, lundi dernier, pour rappeler au gouvernement que « pour régler, ça prend des classes équilibrées ».

Malgré les difficultés à négocier, les syndiqués demeurent déterminés à améliorer leurs conditions de travail et le sort de leurs élèves.

« Le gouvernement doit comprendre que la composition de la classe est un enjeu incontournable pour les enseignantes. Il doit entendre nos solutions, pour revoir à la baisse le trop grand nombre d’élèves en difficulté dans un même groupe. La situation ne peut plus durer. Les enseignants tombent au combat. Il faut leur donner les conditions d’enseignement qui leur permettent de faire leur travail en répondant aux besoins des élèves devant eux, de mieux les encadrer et de faire ce qu’ils veulent faire, c’est-à-dire enseigner », a laissé savoir M. Jean-Stéphane Giguère, président du Syndicat de l’Enseignement de la Rivière-du-Nord.

Dans le cadre du renouvellement de leur contrat de travail, les enseignantes et enseignants demandent de plus un allègement de la tâche et une amélioration de la rémunération.

« C’est l’heure pour le gouvernement de passer de la parole aux actes. Nous voulons voir des améliorations en faveur de l’éducation, de la valorisation de notre profession et de l’école publique. Quand on veut tout faire pour les élèves, on commence par améliorer la situation de ceux qui en ont la responsabilité tous les jours, soit les enseignants », a repris M. Giguère.

Emplois temporaires

Dans un autre ordre d’idées, contrairement à la croyance populaire, il n’y a pas qu’à la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) où les syndiqués ne disposent pas de fonds de grève. Avec les hausses de taux d’intérêts et du coût de la nourriture en général, d’autres syndiqués locaux ont du palier à la situation.

« Certains profs du CFTR ont repris du service sur des camions privés. Des enseignants donnent des cours au privé, même dans l’est-ontarien, qui est à proximité. Tous les moyens sont bons pour continuer à mettre du beurre sur la table familiale. Le gouvernement sait qu’en faisant traîner les choses, il amoindrit nos réserves et nous place devant des situations intolérables à l’approche des Fêtes », a témoigné une enseignante anonyme, qui rappelle qu’elle ne pourra pas joindre les deux bouts à moyen terme.

Aide aux sinistrés

Par ailleurs, devant les évacuations qui ont lieu dans le secteur du Lac-des-Écorces, en raison de la possibilité de bris d’un barrage dans les Hautes-Laurentides, les employés de soutien du Centre de services scolaires des Hautes-Laurentides, ont prêté main-forte aux personnes évacuées. 

« Certains d’entre eux sont nos membres. Nous maintenons notre grève, mais dans le contexte exceptionnel que nous vivons, nous avons préféré contribuer à l’accueil des évacués dans les différents refuges instaurés, notamment en s’occupant du nettoyage des écoles utilisées et la préparation et livraison de repas. C’est la moindre des choses pour nos membres, même s’ils en arrachent aussi en grève », a déclaré M. Sylvain Goulet, président du Syndicat du personnel de soutien des Hautes-Laurentides (SPSHL). 

Pour la présidente du Conseil central des Laurentides – CSN, Mme Chantal Maillé, l’heure est plus que jamais à la solidarité.

« Le Conseil central regroupe des syndicats de l’ensemble des Hautes-Laurentides. Non seulement les membres du Syndicat du personnel de soutien des Hautes-Laurentides seront mis à contribution, mais nous travaillons aussi avec plusieurs organisations locales pour prendre part à l’effort collectif. Pas question que nous restions les bras croisés dans un moment comme celui-là », a-t-elle insisté. 

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