Fermeture du Café d'en Face
Par Lpbw
SERVICES. Une page d’histoire de Saint-Jérôme s’est tournée dernièrement avec la fermeture du Café d’en Face.
Véritable institution dans la Ville, le resto-pub a accueilli, depuis 32 ans, des milliers de personnes dont plusieurs étudiants du Cégep.
Un conflit entre la propriétaire du bar et la propriétaire de la bâtisse serait à l’origine de cette fermeture. «C’est hors de notre contrôle», a commenté la propriétaire du bar Carole Poissant.
Sans vouloir entrer dans les détails, la femme d’affaires affirme que, comme elle n’était pas propriétaire de l’immeuble du 292 rue du Palais,
«il nous était impossible de continuer à fonctionner normalement dans ces conditions».
Celle-ci aurait aimé qu’il y ait des rénovations effectuées sur la bâtisse.
«Elle est laissée un peu à l’abandon», soutient Mme Poissant qui compte entamer des poursuites judiciaires contre la propriétaire de l’immeuble.
Des loyers impayés
De son côté, Francis Gagnon, qui gère les biens immobiliers de sa mère Diane Pelletier, affirme que des discussions concernant la rénovation du commerce ont eu lieu.
«Elle voulait une place neuve avec un loyer au même prix. Nous n’avons aucune obligation de rénover», rapporte M. Gagnon soulignant que la bâtisse est fonctionnelle même si elle est vieille.
Selon lui, Mme Poissant a laissé l’immeuble dépérir et ne s’en est pas occupé. «C’est un paquet de trouble», lance M. Gagnon.
Ce dernier affirme que Mme Poissant doit plusieurs milliers de dollars en loyer impayé et en entretien.
M. Gagnon dit n’avoir reçu aucun document mentionnant que la locataire quitte l’immeuble.
«Toutefois, il reste près de deux ans au bail et la femme d’affaires devra payer», dit-il.
Plus difficile
Les dernières années ont été plus difficiles pour ce bar qui a connu beaucoup de succès par le passé grâce à ses spectacles d’humour et de musique rock.
Il y a moins d’un an, le commerce a dû fermer ses portes pendant un mois après une décision de la Régie des alcools, des courses et des jeux qui lui retirait son permis d’alcool. Les actes de violence, les surcapacités, la présence de mineurs et les publicités incitant à la surconsommation ont été reprochés à l’établissement.
Malgré tout, le bar serait sûrement encore ouvert sans le conflit entre les propriétaires, affirme Mme Poissant.
«Le Café d’en Face est une institution à Saint-Jérôme. Ç’a toujours bien fonctionné, mais depuis trois ans, c’est plus difficile», constate-t-elle.
Propriétaire du bar de 2005 à 2008, Alex Perro, constate avec regret que le secteur des bars et de l’hôtellerie vit une période difficile. Plusieurs facteurs expliquent cette situation.
«Au début des années 2000, lorsque tu voulais rencontrer, tu allais dans les bars. Aujourd’hui, tu as Tinder, Facebook».
Ce dernier remarque également que les jeunes boivent moins et que les gens se préparent plus de repas à la maison.