Fermeture de terrain : Des adieux majestueux au parc Melançon
Par Luc Robert
La fin de semaine de la fête des Patriotes aura été le théâtre de deux journées de festivités au parc Melançon de Saint-Jérôme, qui présentait ses dernières parties de baseball mineur après près de 70 ans d’existence.
À l’origine, l’écran arrière du marbre se trouvait dans l’actuel champ-centre, près de l’entrée de l’aréna. Le terrain a depuis été le théâtre de prestations de marque, même de galas de lutte en plein air. Pour sa fermeture, l’ancien président du baseball mineur, Patrick Cloutier, a eu l’idée de ramener sur place la légende vivante Robert Vermette, pour se remémorer les souvenirs du mythique terrain.
« On a eu toutes sortes de parties ici. Les Cubains en matchs hors-concours, les championnats provinciaux, les Cardinaux juniors, la LBMQ, le senior des 35 ans et plus. Je me souviens que les visiteurs des Caraïbes avaient joué avec des bas dépareillés et pleins de trous. Mais l’importance pour eux c’était la balle, pas de paraître à la mode », s’est souvenu celui qui a été joueur d’arrêt-court jusqu’en 1963, avant d’amorcer une longue carrière de marqueur officiel.
Des coups de canons par-dessus le toit de l’aréna Melançon des frères Saint-Vincent, aux retentissants circuits par-dessus l’artère du même nom au champ gauche de Martin Johnson, le parc Melançon a traversé les décennies en demeurant le « petit Fenway Park » des Laurentides.
« Boston a son »Monstre Vert » comme clôture de gauche. Nous avions notre toit noir et le mur de stuco blanc (stuc) à droite. La pente du talus du champs droit pouvait être mortelle pour le voltigeur qui essayait d’attraper une chandelle. En perdant pied dans la côte, les coureurs prenaient des buts additionnels à chaque chute. Ce n’était jamais évident d’indiquer une erreur ou un coup sûr à chaque ballon », s’est-il rappelé.
Le monde
Pour les artisans des parties, des séries et des tournois, la réputation du parc a fait le tour de la province.
« La disparition de Melançon me rend nostalgique, surtout après avoir passé 22 ans de ma vie sur ce terrain et avoir vu tout ce qui a été accompli ici durant ces années. Il s’en sont passées des choses et du monde ici : des joueurs, des entraîneurs, des parents, des invités et bien sûr, des bénévoles, qu’on remercie », a souligné Patrick Cloutier.
« Certains sont devenus des amis, et encore aujourd’hui, même après m’être retiré en 2019, je rencontre des gens aux quatre coins du Québec, qui me parlent des souvenirs au terrain Melançon. Leurs enfants et souvent eux-mêmes ont joué ici, soit en tournois ou en championnats provinciaux. Tous semblent d’accord sur une chose : il s’agissait d’un des plus beaux parcs de balle et l’ambiance y était incroyable. Ce fut un plaisir de regarder et d’encourager jeunes et moins jeunes à y pratiquer notre sport de prédilection », a poursuivi M. Cloutier.
Notre discordante
Un de ses prédécesseurs à la présidence, Pierre Raymond, a souligné ressentir de l’amertume envers la fin abrupte de l’usage du terrain Melançon, à la faveur d’une glace extérieure réfrigérée.
« M. Bourcier nous avait rencontrés sous les estrades, pour nous dire qu’il nous arrangerait le parc. Avec cette patinoire dans le champ, c’est plutôt nous qui nous sommes faites organisés ! », a-t-il vilipendé.
Pour sa part, le maire Marc Bourcier a voulu calmer le jeu.
« Il faut ce qu’il faut. L’aréna était désuet et il fallait statuer pour l’ensemble du parc. Faire un pas en arrière nous permettra de revenir en force avec le terrain synthétique du parc Jacques-Locas. Ça ne pouvait pas être ailleurs, cette patinoire. La Fondation des Canadiens pour l’enfance exige 12 mois d’activités par année. On ne savait pas à l’époque l’ampleur que prendrait le projet. Donc, on a 2023 pour les travaux pour une patinoire fonctionnelle, possiblement ouverte cet automne », indique M. Bourcier.
« En 2025, ce sera l’ouverture officielle, avec les infrastructures de basket, de pétanque, de sentiers, et la patinoire avec le toit. Il faut faire mauvaise fortune contre bon cœur. Il faut dire les vraies affaires. On peut être déçu, mais il faut faire avancer la ville. Melançon était une infrastructure finie. Ça va desservir 18 000 jeunes, les nouvelles installations de Melançon, selon les études. M. Raymond n’aura qu’à se réjouir en allant s’amuser au nouveau complexe extérieur », a riposté le premier citoyen.
1 commentaire
Quelle ingratitude de M. Bourcier face à M. Raymond. C’est un citoyen en désaccord et on ne traite pas ainsi les électeurs. Pour ma part, pas de problème avec cette infrastructure extérieure pour l’hiver mais je comprends M. Raymond. Pour avoir parler à Marc Boursier pendant sa campagne, il nous promettait de refaire les routes de St-Jerome et c’est pire qu’avant… vraiment…. mais vraiment… nous avons une ville qui devient BS… de plus en plus. Vive l’administration antérieure.