Ex-aréna Melançon : Fin des activités en juin 2023
Par Luc Robert
La Ville de Saint-Jérôme mettra fin aux activités de l’Institut régional des sports (IRS) de l’aréna Melançon « en raison de la sécurité et de la vétusté du bâtiment ». Ainsi, la Ville cessera son entente de partenariat avec l’organisme Excellence sportive des Laurentides (ESL), anciennement appelé le Conseil de développement d’excellence sportive des Laurentides.
Le 21 novembre dernier, l’ESL a appris, via sa direction générale, « que la Ville de Saint-Jérôme ne renouvellerait pas le protocole au-delà du 31 mars 2023 ». « L’IRS devra donc être relocalisé et la Ville reste ouverte à accompagner l’ESL dans la recherche de solutions », a expliqué l’ESL dans un communiqué.
Cependant, le protocole d’entente de gestion de l’IRS, signé entre la Ville de Saint-Jérôme et l’ESL, a été prolongé de trois mois, jusqu’au 22 juin 2023, a-t-on appris vendredi. Cela permettra aux sportifs de terminer leur année scolaire avant de changer de lieu d’entraînement.
Dommages considérables
Le maire de Saint-Jérôme, Marc Bourcier, a évoqué que la tempête de vent de mai dernier aura possiblement sonné le glas de l’aréna Melançon (IRS).
« À la suite d’une possible micro-rafale, un couloir de vent est parti du cimetière, en ligne droite sur la rue De Martigny jusqu’à la rue Parent, pour atteindre de plein fouet l’aréna Melançon. Cela a soulevé une portion de la toiture et on voit encore une ouverture du côté ouest. Selon une étude de nos ingénieurs, 278 mètres carrés de surface ont été arrachés. On a mis 46 000 $ en réparations temporaires pour colmater les brèches, pour permettre la poursuite des activités intérieures pendant l’été », a explique M. Bourcier.
« Nous avons décidé de ne pas renouveler le protocole de gestion parce que nos ingénieurs ont établi que l’avenir de la bâtisse et la sécurité des gens peuvent être compromis. La bâtisse, qui date de 1952, nécessite un budget de 6,5 M$ pour sa mise à niveau, dont 700 000 $ seulement pour réparer le toit. Il n’y a aucune décision de prise sur l’avenir de Melançon-IRS, à ce jour. Ce sera aux élus du conseil municipal de se prononcer, pour une démolition ou autre possibilité, selon les renseignements qui seront réunis », a ajouté le premier citoyen. « Mais nous nous engageons de mars à juin 2023 à le maintenir ouvert, afin que les jeunes du sport-étude puissent terminer leur session. »
Vocation de l’aréna Melançon
L’aréna Melançon a changé de vocation en 2016. Dès 2017, l’infrastructure est devenue l’IRS. Géré par l’ESL, il accueille depuis 2018 des jeunes sportifs des associations jérômiennes du programme sport-études de la Polyvalente de Saint-Jérôme, des athlètes des équipes sportives régionales des Jeux du Québec, ainsi que certaines fédérations sportives provinciales. En outre, l’IRS accueille plus de 4 000 athlètes, dont 1 400 entrées par semaine, dans le bâtiment.
Futur à Saint-Jérôme ?
À la lumière des récents développements, l’ESL s’interroge sur la suite des choses.
« On a trouvé des locataires jusqu’au 31 août 2023, donc on a rempli notre mandat. Qu’adviendra-t-il de ceux-ci après la prolongation du protocole jusqu’au 22 juin 2023 ? On espère que la Ville va honorer les baux jusqu’à la fin d’août. Notre but reste que les jeunes puissent s’entraîner au moins jusqu’à la fin de l’année scolaire 2022-2023. De plus, qu’adviendra-t-il de l’ESL ? Nous avons un bureau à l’IRS. Saint-Jérôme nous gardera-t-elle comme gestionnaire ensuite ? On ne le sait pas », a avoué le directeur-général par intérim de l’ESL, M. Patrick Toupin.
Des camps nationaux de recrues ont aussi été tenus à l’aréna Melançon, pour identifier des sportifs d’avenir, dans diverses disciplines. Vont-ils devoir se tenir ailleurs ?
« Je ne saurais dire. On cherche une solution pour les jeunes et pour l’ESL. Notre organisme a une place d’affaire plus au sud, à Sainte-Thérèse. On a signé là jusqu’en 2026. Nous emménageons au sous-sol de l’endroit, qui permettra d’y ajouter un autre club de soccer. À un récent congrès, plusieurs intervenants ont souligné que nos jeunes sont chanceux d’avoir l’ESL qui se développe dans les Laurentides », a repris M. Toupin.
Sortir du moule
Le maire de Saint-Jérôme invite l’ESL à faire partie de la solution.
« Le non-renouvellement ne signifie pas la fin entre la Ville et l’ESL. Mais c’est leur responsabilité de proposer un autre endroit. On leur demande aussi de trouver un montage financier régional. Depuis 2017, une administration passée de la Ville a permis que l’ESL occupe les lieux gratuitement. Il est non seulement logé et chauffé à nos frais, mais il reçoit en plus 63 233 $ pour la gestion de 2022-2023. On estime que Saint-Jérôme ne doit pas assumer la facture toute seule. Et quand j’entends des critiques du Club Neptune Natation à notre endroit, je réplique que nous mettons des millions actuellement dans le développement d’infrastructures sportives. L’ESL devrait nous remercier : à elle d’assurer la pérennité de l’IRS », a souhaité tout-haut M. Bourcier.