Estelle Denise Boyer, cette femme de cœur qui a passé plus de 1450 appels
Par Daniel Calvé
En cette période de crise, les actes de bonté se multiplient et ajoutent de la couleur à travers cette période sombre. Des bénévoles dévoués, des citoyens ordinaires, jeunes ou plus âgés, se mobilisent pour aider ceux qui sont le plus affectés par la pandémie. Nous souhaitons mettre en lumière ces personnes d’exception, qui travaillent trop souvent dans l’ombre.
Le 23 mars dernier, Estelle Denise Boyer a commencé à passer des appels pour le Book Humanitaire. En date du 8 avril, elle avait réalisé pas moins de 1452 appels. Voici la petite histoire d’une femme généreuse qui en ce temps de crise, apporte réconfort à des personnes isolées.
Au moment où je lui parle [8 avril], Estelle a 76 ans, mais elle fêtera son 77e anniversaire cette semaine. Elle est infirmière de formation et travaillait encore deux jours par semaine avant que l’annonce du gouvernement ne l’oblige à rester chez elle. Elle a aussi été enseignante au Cégep du Vieux Montréal, pour un total de 55 ans de vie professionnelle.
Elle s’implique avec le Book Humanitaire depuis plusieurs années et a fait quatre voyages humanitaires, dont trois avec Rachel Lapierre, présidente de l’organisme. « Mon premier a été en 2010, mais avec elle [Rachel] c’était en 2014, je pense », raconte Estelle. Celle-ci me souligne même être bien connue à Saint-Sauveur. « Je suis une tricoteuse! L’été passé, il y a eu des festivals et j’avais une table d’exposition avec le Book Humanitaire. Je fais des tricots que je vends et l’argent est remis au Book. »
« Je trouve ça extrêmement enrichissant »
Ainsi, au début de la crise, l’infirmière a proposé l’idée à L’Entre-Gens à Sainte-Adèle, où elle faisait du bénévolat, d’appeler la population. « Ils ont dit que ce n’était pas possible, parce qu’ils ne peuvent pas donner les listes. À ce moment-là, je communiquais avec Rachel et je suis alors entrée dans le projet à 100%. »
Chaque jour, Estelle appelle donc plusieurs personnes pour briser l’isolement et s’assurer que tout se passe bien. « J’ai des listes et justement, vous m’avez appelé et j’étais à refaire des appels. Je trouve ça extrêmement enrichissant, ça m’occupe. La plupart des gens sont très reconnaissants du travail qu’on fait », souligne-t-elle. Après chaque journée, elle remet un compte rendu à Rachel Lapierre. « Il y a un monsieur, je l’appelle tous les soirs à 19h30. C’est pour prendre soin de lui. Il ne sort pas, il ne peut pas se déplacer ».
Une manière de donner et de recevoir de l’amour
Étant infirmière de base, elle souligne que de nature, elle aime rendre service. Lorsque je lui demande si ça lui fait du bien à elle aussi de passer ces appels, elle me répond avec enthousiasme : « Moi? Bien sûr! Je remercie Rachel et le Book chaque fois que je donne ma feuille de compte rendu. En faisant ça, c’est moi aussi qui reçois de l’amour. Les gens sont intéressants. Ce matin, je parlais avec une dame, elle a 85 ans et elle m’a piqué une jasette très intéressante. »
Estelle sort son relevé pour m’identifier le nombre d’appels qu’elle a passé, jour par jour. 50 appels le 23 mars, 150 appels le 24 mars, 225 appels le 25 mars, 300 appels le 26 mars et un impressionnant total de 525 appels le 27 mars, et ainsi de suite. En date du 8 avril, l’infirmière a passé 1452 appels. « Au début, j’étais quatre ou cinq heures au téléphone par jour. Maintenant qu’on a fait beaucoup d’appels, je passe peut-être une ou deux heures. »
Lorsqu’à la fin de notre échange, je la félicite pour cet incroyable travail, elle me répond: « Merci, mais pour moi, ça me comble, je me sens utile. C’est une façon de donner de l’amour autour de moi. »
3 commentaires
SUPER et excellent travail ma belle et généreuse ESTELLE DENISE
félicitations
Denise, tu fait un travail exeptionelle.Le monde a besoin de plus de personnes comme toi . Je t’adore. 💁♀️🌹🌹