Matières résiduelles : La vie éternelle de votre recyclage
Par Simon Cordeau
Tout le recyclage de la région se retrouve au centre de tri de Lachute, géré par Tricentris. L’organisme à but non lucratif (OBNL) compte 234 municipalités membres, couvre un territoire qui s’étend de Laval jusqu’en Abitibi, et de Gatineau jusqu’à l’Assomption. Petite visite avec Grégory Pratte, responsable des affaires publiques.
Au centre de tri
Une fois récolté par le camion, votre recyclage se retrouve au centre de tri, dans l’aire de réception. Dès son arrivée, un pré-tri est fait manuellement par les employés. Ce qui ne peut être recyclé est alors retiré et jeté. Il est possible qu’on y découvre des objets insolites, comme un cellulaire, une paire de soulier ou un animal mort, mais la plupart des rejets viennent d’erreurs honnêtes des citoyens, explique M. Pratte. (Voir encadré.)
« Une fois qu’on a la matière recyclable, elle prend des trajets différents. » Le carton, le papier, le verre, le métal et le plastique ont chacun leur destination. Le plastique est lui-même séparé selon le petit numéro qui se retrouve dans le ruban de Möbius (le symbole avec les 3 flèches), de 1 à 7, à l’exception du numéro 6. Ceux-ci, les styromousses, ne sont pas acceptés dans le bac, mais peuvent être apportés à l’entreprise Groupe Gagnon, à Prévost, qui en fait la récupération.
Les matières triées sont ensuite assemblées en ballots. C’est là que leur vie commence.
Boucler la boucle
Les ballots doivent être vendus, à l’exception du verre, pour lequel Tricentris a sa propre usine. « Il faut trouver des marchés, et c’est là où on excelle. On signe des ententes à long terme avec des producteurs locaux », fait savoir M. Pratte.
Il s’agit toutefois d’un vrai défi d’équilibriste. Les ententes conclues déterminent une quantité fixe à livrer, mais les matières reçues au centre de tri varient selon les habitudes de consommation des citoyens. « Nous sommes la seule industrie au monde qui est jugée par ses extrants, sans avoir aucun contrôle sur ses intrants », illustre M. Pratte.
Par exemple, s’il y a une surconsommation de plastique, il sera plus difficile d’écouler les ballots supplémentaires. À l’inverse, en mars 2020, la course au papier de toilette et le ralentissement des chaînes d’approvisionnement ont permis de vendre beaucoup de papier recyclé.
« Le recyclage, il débute aussi à l’achat. » M. Pratte explique qu’il est donc plus important de boucler la boucle, en achetant des produits faits de matières recyclées, que de remplir son bac de recyclage. « Le triangle avec les trois flèches, c’est difficile de dire où est le début et où est la fin. Parce qu’idéalement, c’est un processus éternel. »
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Quoi mettre dans votre bac?
Il peut parfois être difficile de démêler quoi mettre ou non dans votre bac de recyclage. Voici quelques trucs pour vous y retrouver :
- Les sacs de plastique et les pellicules d’emballage se recyclent SI elles s’étirent, comme les sacs d’épicerie. Si le plastique est raide, il faut jeter.
- Pas besoin de laver! Tout le plastique est jeté dans un bassin d’eau et laver, et le métal, comme les conserves, est fondu. Donc que votre recyclage soit propre ou non, ça ne change rien. Au besoin, un petit rinçage suffit.
- Séparez les matières autant que possible. Par exemple, détachez le papier sur vos conserves, enlevez les bouchons des contenants et séparez le plastique et le carton de votre emballage de 24 canettes. Ça ne vous prendra que quelques secondes, mais ça sauvera bien du travail aux trieurs.
- Par contre, inutile de trier les matières dans des sacs ou des contenants. Laissez-les pêle-mêle dans votre bac. Ils se mélangeront de toute façon dans le camion.
- Si votre conjoint, votre coloc ou votre voisin fait des erreurs, les chicaner est contre-productif, rappelle M. Pratte. Usez plutôt de bienveillance.
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Le site web tricentris.com contient aussi énormément d’information pour vous guider. Si vous avez des questions, vous pouvez les poser sur la page Facebook de Tricentris, et on vous répondra rapidement. « On reçoit entre 50 et 150 questions par jour, donc nous sommes très actifs », illustre M. Pratte.