Paul Germain, maire de Prévost. Photo : Arcives

Entrevue avec Paul Germain : Miser sur la transparence pour lutter contre le cynisme

Par Ève Ménard

Séances du conseil diffusées sur Facebook, le café des élus les samedis et des publications régulières sur les réseaux sociaux : dès son arrivée en poste en 2017, Paul Germain, maire de Prévost, s’est fixé pour objectif de lutter contre le cynisme en politique municipale en misant sur la transparence.

Cette stratégie profite autant aux citoyens qu’aux élus. L’accessibilité et la communication permettent une plus grande compréhension des enjeux et réduisent ainsi les risques de critiques virulentes et irrespectueuses.

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Paul Germain peut comprendre les citoyens d’être cyniques. Il avoue l’être lui-même vis-à-vis de la politique provinciale et fédérale. Mais il faut absolument combattre ce cynisme pour ne pas tomber dans le désengagement. « J’ai entendu des élus dire que les citoyens ne sont jamais contents, qu’ils critiquent toujours. Un moment donné, tu peux avoir envie de laisser tomber et de faire à ta tête. »

« Trop de cynisme, ça pousse les élus à se déconnecter de la population, ce qu’il faut éviter. »

Le maire et son équipe investissent donc beaucoup de temps et d’énergie pour assurer une grande transparence. Pour y parvenir, monsieur Germain se fait un devoir d’expliquer et de vulgariser les décisions qu’il prend. Selon le maire, il est tout à fait normal que la population s’inquiète ou se questionne lorsqu’elle ne possède pas l’ensemble de l’information, d’où l’importance de lui communiquer.

Cultiver le jardin de la démocratie

À travers les médias et particulièrement en période électorale, la politique est souvent présentée comme un « show de confrontations » où les conflits sont mis de l’avant. Cette tendance peut nuire à l’image du milieu politique et miner l’intérêt à son égard. Paul Germain peut en témoigner, lui qui a eu beaucoup de difficulté à recruter une équipe pour les élections de 2017. À l’époque, il indique que l’ambiance politique à Prévost était malsaine, ce qui dissuadait plusieurs à s’y engager.

Il était particulièrement difficile de recruter des femmes. Actuellement, deux conseillères siègent au conseil de Prévost. Conscient que les gens ne recherchent pas des situations de conflits, Paul Germain considère qu’en redorant l’image de la politique municipale, on élargira l’éventail de candidats. Sans quoi, on se prive probablement de nombreux citoyens compétents.

C’est d’ailleurs ce qui le désole le plus lorsqu’il entend que des maires ou des mairesses ne brigueront pas de mandat supplémentaire. « Je trouve ça triste parce que c’était peut-être d’excellentes personnes qui avaient de bonnes idées pour leur ville. » Pour profiter d’une politique municipale riche, représentative et en santé, il faut lui faire attention. Paul Germain parle de « cultiver notre jardin de la démocratie » afin d’éviter qu’un jour, à l’image des commissions scolaires, les villes soient dirigées par des administrateurs.

Au-delà de la partisanerie

Pour son premier mandat, Paul Germain dirigeait un conseil entièrement élu de son parti. Bien qu’ils n’étaient pas en accord sur tout, le débat s’est toujours fait dans le respect et le meilleur intérêt de la population. Lorsqu’il compare son propre bilan des dernières années à celui de l’administration précédente, le maire de Prévost réalise que la différence est énorme en termes d’accomplissements. Comme quoi le conflit et la confrontation ne mènent pas naturellement vers le progrès. « C’est très avantageux pour les citoyens d’avoir des conseils à tout le moins unis, ou un groupe d’élus capable de travailler ensemble, au-delà des partis politiques. 

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