Les médias sociaux, le « bashing » et la carapace : Entrevue avec Louise Gallant
Par Ève Ménard
En route vers les élections municipales
« Quand je dis bienvenue chez nous à un autre citoyen, je suis tellement sincère. Sainte-Sophie c’est chez nous et ça va le rester. » C’est notamment grâce à son amour des autres que Louise Gallant a traversé ses huit années à la mairie de Sainte-Sophie avec fierté et reconnaissance. Le choix de mettre de l’avant la transparence et la collaboration lui aura servi pour entretenir des liens respectueux avec ses citoyens.
Une réalité « déplorable »
C’est sur sa page Facebook personnelle que Louise Gallant partage des publications de la municipalité et des infomations d’intérêt public. Être présente sur les réseaux sociaux allait de soi pour Madame Gallant puisque selon elle, un élu municipal doit être accessible facilement. Heureusement, la réception est excellente et en grande majorité, les internautes se comportent avec respect.
Malgré tout, la mairesse n’est pas surprise d’entendre que des élus municipaux ne brigueront pas de mandat supplémentaire en raison de la haine qu’ils reçoivent. « Je trouve ça déplorable. […] J’ai beaucoup de difficulté avec ça parce que c’est d’un non-respect total. C’est inacceptable. Nous sommes aussi des êtres humains. »
Être élue sans opposition
En vue des élections, quatre équipes se sont officiellement manifestées pour accéder à la mairie, qui sera laissée vacante par le retrait de Louise Gallant. La réalité n’était pas du tout la même en 2017, alors que Madame Gallant avait été élue sans opposition pour un second mandat. Pour elle, il s’agissait d’une opportunité pour redoubler d’effort afin de non seulement continuer le travail amorcé, mais aussi l’améliorer. Lors de sa première élection, en 2013, trois équipes s’étaient présentées au scrutin. « J’ai été chanceuse, toute mon équipe était passée », se souvient-elle. Pour ses huit années en poste, elle aura donc eu un conseil municipal entièrement élu de son parti.
Est-ce que de telles circonstances facilitent la tâche? « Pas du tout pour moi », affirme la mairesse. Elle confie que les caucus n’ont pas toujours été faciles et qu’elle avait justement choisi des gens qui avaient de l’opinion. « Après avoir été élu, je leur ai dit : le parti, il existe encore sur papier, mais maintenant, on est un conseil municipal. Vous avez le droit à vos opinions, vous avez le droit d’être contre, mais tout doit se faire dans le respect. » La mairesse a maintenu ce fil conducteur tout au long de sa présence à la mairie.
Cette image de l’opposition fait contraste avec ce qu’on a l’habitude d’entendre ou de voir dans les débats télévisés. D’ailleurs, Louise Gallant déplore ce qu’elle appelle le « bashing » dans notre démocratie. « Ce n’est pas ça la politique », répète-t-elle. « J’ai beaucoup de difficulté quand j’entends les oppositions détruire tout ce que les autres essaient de construire. »
Une carapace nuisible à la communication
Après ses années comme mairesse, Louise Gallant a-t-elle développé cette fameuse carapace dont tout le monde parle en politique? Pas tout à fait. En réalité, la mairesse dément la nécessité de développer une carapace pour bien faire son travail. Pour elle, cette stratégie nuirait à la communication, un aspect sur lequel elle a misé pendant ses deux mandats. Bien entendu, il lui est arrivé de dresser certaines limites vis-à-vis des citoyens agressifs. Elle croit d’ailleurs que ses 14 années dans le milieu du communautaire l’ont aidée à avoir une approche compréhensive et compatissante envers sa population.
En tant qu’être humain, nous avons souvent tendance à remarquer davantage le négatif que le positif, mais du positif, il y en a aussi en politique, soutient Louise Gallant. « Il y a de la valorisation, des tapes dans le dos, de beaux évènements et de belles rencontres ». Elle n’a jamais regretté sa décision de se lancer en politique municipale et conseillerait sans hésitation à d’autres de le faire.