Universités et cégeps : Un retour graduel des étudiants sur les campus

Par Marie-Catherine Goudreau

La ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, a annoncé le 4 février des assouplissements pour les universités et cégeps. Depuis lundi, le gouvernement permet aux étudiants de retourner graduellement en classe. Une nouvelle bien accueillie par la communauté, mais qui comporte son lot de défis.

Chaque étudiant pourra bénéficier d’activités d’enseignement ou d’activités de groupe en présence, plusieurs fois par mois. Idéalement, les étudiants devraient pouvoir se rendre sur le campus une fois par semaine.

« C’est un premier pas pour un retour progressif sur les campus », a souligné la ministre McCann.

Pour Murielle Laberge, rectrice de l’Université du Québec en Outaouais (UQO), cette annonce est reçue de manière « très constructive et positive ». Bien consciente qu’il y a des enjeux de santé mentale à prendre en considération, elle croit que c’est une bonne chose pour les étudiants et que ce retour permettra de briser l’isolement.

Déjà, l’université offrait des cours totalement en présence, par exemple pour les laboratoires. Un des nombreux défis à relever sera sans doute le manque d’espace. « Nous venons tout juste de faire un recensement pour savoir les besoins des différentes activités en fonction des dates pour faire la planification des locaux pour les examens. Mais c’est extrêmement complexe. » Comme l’UQO est une université de petite taille, il n’y a pas beaucoup d’auditoriums à leur disposition. Il faut donc réduire la capacité d’accueil à 30% pour la majorité des locaux pour respecter les mesures de distanciation, explique Mme Laberge.

Dès le 8 février, des mesures ont déjà été mises en place, comme le port et la distribution des masques. Toutefois, les autres mesures s’instaureront graduelle-ment, comme elles nécessitent plus de planification. « Il faut d’abord regarder avec les enseignants s’ils souhaitent venir donner leur cours de manière comodale. Si oui, nous devons regarder ce qu’il reste comme locaux, comme nous avons déjà des cours qui se donnent en présence. »

Les étudiants qui ne seraient pas en mesure de se présenter sur le campus ne seront pas pénalisés. En effet, dès le début de la session, les étudiants pouvaient choisir s’ils suivaient des cours en présence, en ligne ou en mode hybride. « Tout ce qui a été planifié pour le trimestre d’hiver ne bouge pas », assure Mme Laberge.

Au Cégep de Saint-Jérôme, des activités pédagogiques se donnaient déjà en présence, dans le respect des mesures sanitaires. « Plusieurs étudiants fréquentent déjà le Collège sur une base régulière, que ce soit pour prendre part à des cours, laboratoires, stages et évaluations ou encore, pour bénéficier de services », a fait savoir le cégep par courriel. L’établissement souhaite bonifier graduellement son offre d’activités sur le campus suite aux annonces du gouvernement.

Ressources

Il est certain que ce retour graduel nécessitera encore plus de ressources, autant financières qu’humaines. « Dès qu’on met à la disposition des gens un local, il faut tout désinfecter avant qu’un autre groupe puisse s’y installer. C’est certain que plus on ouvre des locaux, plus on aura besoin d’équipes. Il faut aussi plus de personnes pour surveiller le respect des consignes sanitaires. Ça engendre plus de coûts. »

La ministre McCann est revenue sur ce sujet en point de presse : « On reconnait que ce sera un effort considérable, mais nous avons déjà donné un soutien financier aux établissements. On leur demande un autre ajustement. S’ils ont d’autres besoins, nous serons là pour les écouter. »

La réaction des étudiants

L’association étudiante de l’UQO – Campus de Saint-Jérôme se réjouit de cette annonce : « Les étudiants sont très heureux de pouvoir retourner sur le campus. Il est certain qu’ils ont hâte que la situation revienne à la normale, mais c’est une excellente nouvelle pour la communauté étudiante. Nous avons eu une rencontre avec la rectrice hier et elle nous a beaucoup rassurés sur les modes d’évaluations qui vont se donner comme inscrits dans les plans de cours. Il n’y aura pas de changement en milieu de session et c’est très rassurant pour les étudiants », ont-ils fait savoir par écrit.

Pour certaines étudiantes au baccalauréat en sciences infirmières à l’UQO, cette annonce vient compliquer la gestion de leurs cours et de leur stage. « J’ai plus d’heures de sommeil lorsque mes cours sont en ligne. Quand je travaille la veille d’une journée d’école, je dors environ 4 à 5 heures par nuit, ce qui n’est pas beaucoup », illustre l’une d’entre elles.

Les nouvelles mesures en bref

  • Les étudiants peuvent participer à des activités d’enseignement théorique plusieurs fois par mois :
    • Le taux maximal d’occupation des locaux est fixé à 50%.
    • Les étudiants doivent être assis à une distance de 1,5 mètre.
  • Les étudiants peuvent réaliser des travaux d’équipe ou se réunir en groupe d’étude d’un maximum de 6 étudiants avec une distanciation de 2 mètres.
  • Le port du masque de procédure (fourni par le gouvernement) est obligatoire en tout temps pour tous les membres de la communauté.
  • Les services de soutien aux études et psychosocial peuvent être offerts sur le campus.
  • L’enseignement à distance est maintenu pour les étudiants qui ne peuvent pas se présenter sur place.

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