Rentrée scolaire: Revenir de loin
Par Charlier Mercier
Pour plusieurs étudiants d’université, c’est le grand retour en classe après un an et demi d’apprentissage à distance. Alors que plusieurs s’en réjouissent, des étudiants qui habitent dans les Laurentides craignent de manquer de temps en raison de longs voyagements.
Mathilde Chevalier, étudiante à temps plein en psychologie à l’Université de Montréal se dit stressée à l’idée du retour imminent en classe. C’est surtout un changement de routine et la contrainte du temps qui rend la résidente de Blainville inconfortable. Grâce à une gymnastique dans la planification de son horaire, elle a pu s’éviter de se rendre à Montréal. Elle suivra deux cours au pavillon à Laval, deux autres en ligne, en plus d’un stage à Terrebonne.
Pour sa part, Marie-Anne Riopel est enthousiaste à l’idée de retourner sur les bancs d’école de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). « J’ai besoin de retrouver une vie sociale, explique-t-elle. J’étais saturée d’être devant un ordinateur. Je pense que si l’enseignement avait encore été en ligne, j’aurais pris une pause jusqu’à ce que ça revienne à la normale », raconte au téléphone la résidente de Saint-Jérôme qui suit quatre cours cet automne au baccalauréat en communication humaine et organisationnelle.
Conciliation famille-travail-études
Marie-Anne est une mère de trois enfants qui habite seule avec sa fille de 13 ans et son garçon de 7 ans, à Saint- Jérôme. En mars 2020, elle a été contrainte d’abandonner temporairement l’université pour faire l’école à la maison à ses enfants, à la suite du premier confinement général. « Je considérais que ma santé mentale était plus importante que ma session. »
Avant de partir à l’école, Marie-Anne devra se lever à 4h30 pour préparer les lunchs de ses enfants et parfois le souper, avant de prendre sa voiture, puis le train et enfin le métro. Le voyagement de trois heures ne la décourage pas : « J’aime le train, parce que ça me donne une période tampon entre l’école et la vie de famille ».
Étudiante au baccalauréat en relation publique à l’UQAM, Amélie, qui a préféré demeurer anonyme en raison du poste qu’elle occupe, habite chez ses parents dans la municipalité d’Argenteuil.
« Je suis vraiment stressée », lance-telle à l’approche de la rentrée, expliquant que les déplacements lui coûteront en temps, en argent et en énergie. Comme en 2019 lorsqu’elle étudiait à l’UQAM, elle séjournera trois ou quatre jours à Longueuil chez des proches pour faciliter le voyagement jusqu’à son pavillon universitaire.
Tout comme Mathilde, Amélie aurait souhaité avoir le choix de suivre ses cours à partir de chez elle, pour éviter les frais élevés de transport. « Mon compte descend à une vitesse folle ! », s’exclame-t-elle.
Amélie reconnaît toutefois certains avantages indéniables. « Je vais pouvoir créer des liens que je pouvais difficilement créer à distance, faire des pique-niques, aller dans les bars ou à la cafétéria avec mes amis. » Du même avis, Mathilde croit que ces changements redonneront aux étudiants « un semblant de vie sociale normale » tout en ayant un impact positif sur leur santé mentale.
Des cours de meilleure qualité?
Mathilde évalue que la qualité de ses cours à distance était assez équivalente à ceux en présentiel. « J’ai trouvé qu’avec Zoom et des capsules vidéo, je pouvais avoir la même qualité d’enseignement tout en m’évitant du transport », explique-t-elle.
Pour sa part, Marie-Anne estime que la qualité de l’enseignement est supérieure en classe et que ce mode d’apprentissage lui convient mieux. « Quand tu discutes en vrai avec ton professeur ou avec tes camarades de classe, ça te permet de pousser ta réflexion plus loin. »
Rentrée… vaccinée?
Les cégeps et les universités se montrent défavorables à la vaccination obligatoire contre la COVID-19. Toutefois, 86 % des étudiants universitaires ont déjà reçu deux doses de vaccins ou ont pris un rendez-vous pour l’obtenir. De plus, les étudiants devront présenter leur passeport vaccinal pour pouvoir réaliser certaines activités sportives ou artistiques.