Anxiété chez les jeunes : Pour une rentrée zen

Par Joelle-currat

La rentrée peut être source d’anxiété et de stress pour les petits comme pour les grands. En connaître les causes et les moyens d’y remédier permet de traverser plus sereinement cette période.

La rentrée est souvent synonyme de changement. Et qui dit changement, dit stress. Si les parents sont soumis à davantage de pression, imaginez ce que peut vivre un enfant, dont le cerveau et le système nerveux n’ont pas encore terminé leur développement ! Ils ne possèdent pas non plus les mêmes ressources pour pallier au stress. Une nouvelle routine, une nouvelle école, de nouveaux professeurs et camarades de classe peuvent créer chez eux de l’anxiété.

Les causes principales

Joël Monzée est l’un des grands spécialistes des neurosciences et de la psychologie de l’enfant au Québec. Ce résident des Laurentides est le directeur-fondateur de l’Institut du développement de l’enfant et de la famille, et professeur associé au département de psychiatrie de l’Université de Sherbrooke. Selon lui, il y a aujourd’hui beaucoup trop de stresseurs dans la vie des jeunes. Ils doivent d’abord compter avec ce que vivent leurs parents. Certains travaillent de longues heures. D’autres sont séparés. Il y a des parents qui organisent trop de choses pour eux et d’autres pas assez.

Par ailleurs, l’enfant a beaucoup de difficultés à gérer les transitions : entre deux maisons ou deux enseignants, entre la classe et la cour de récréation, etc. Et sur le plan scolaire, l’enfant a parfois plus peur de décevoir l’adulte par un mauvais résultat que de vivre le mauvais résultat. L’anxiété de performance cache souvent la peur de ne plus être aimé.

Des solutions accessibles

Il faut savoir que le stress et l’anxiété sont nécessaires à la vie. « Cela se complique quand il y en a trop et que l’enfant a l’impression qu’il n’y arrivera jamais. La recherche a démontré qu’avant 20 ans, le jeune ne peut pas réguler son stress tout seul. Il finit par manifester son « trop plein » par des comportements dérangeants, voire une crise, explique Joël Monzée. Il s’agit d’abord de le sécuriser et de lui rappeler avec bienveillance qu’il possède des ressources. Pour les plus jeunes, un câlin de 30 secondes peut suffire. On peut aider les plus grands à réfléchir, à analyser la situation et à identifier des solutions. Mais, ils ne le feront que s’ils se sentent en sécurité avec la personne qui les accompagne. »

Joël Monzée

Et la médication ?

À l’adolescence, on peut commencer à utiliser les antidépresseurs pour traiter l’anxio-dépression, mais il faut faire attention aux effets secondaires comme l’apparition d’idées suicidaires.

« Cela ne solutionne le problème qu’à court terme. Nous devons plutôt aider les jeunes à apprivoiser le stress et l’anxiété, car ils auront besoin de cet apprentissage toute leur vie », conclut Joël Monzée.

Des statistiques parlantes

L’Institut des statistiques du Québec a publié récemment les résultats d’une enquête réalisée auprès de 62 000 ados. Il en ressort que 23% sont affectés par un TDAH, alors que 17% ont reçu un diagnostic de trouble anxieux.

Source : joelmonzee.com

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