Éditorial : Toujours là, même sans Meta

Depuis le 1er août, cela fait plus d’un an que les médias sont bloqués sur Facebook et Instagram au Canada. On pensait que Meta, la maison mère, allait s’entendre avec le gouvernement fédéral. On se disait qu’elle allait, au moins, négocier. Mais un an plus tard, il est évident que Meta n’a aucune intention de reculer.

C’est dommage, parce qu’avouez que c’était beaucoup plus facile de lire les nouvelles en scrollant sur nos réseaux sociaux, bien assis dans notre sofa. Maintenant, il faut faire l’effort de s’informer et prendre le temps – oui, oui, le temps – et d’aller à la source. Et pour certains, ce n’est pas toujours évident. Encore moins pour la jeune génération pour qui Instagram demeura la vérité absolue.

Loin des yeux

D’ailleurs, on vous remercie, lecteurs et lectrices, puisque vous faites cet effort et que vous êtes toujours là, à nous lire. Mais il y en a, malheureusement, qu’on a perdu de vue. Même après un an, ça nous arrive encore de parler avec des gens qui… n’avaient pas réaliser qu’on n’était plus sur Facebook. « C’est vrai que je ne vous vois plus ! », nous disent-ils avec une certaine surprise. Vous nous en direz tant ! On espère juste qu’ils prennent des nouvelles de leurs proches plus souvent que ça !

Sans blague. La connexion avec son journal local permet de suivre les enjeux locaux et de savoir quelles décisions auront un impact direct sur notre vie quotidienne. Vous savez, ceux qui ne semblent pas encore avoir pris conscience de notre disparition des réseaux sont également ceux qui nous interrogent lorsqu’ils nous rencontrent : « Qu’est-ce qui se passe avec ce dossier ? Il me semble que je n’en entends plus parler… » Ou encore : « Il y a eu des inondations la semaine passée ? Je n’ai pas vu ça passer… »

Les histoires inspirantes de nos concitoyens sont à lire dans le journal local, ce qui nous permet de partager leur fierté. C’est la manière la plus efficace de maintenir notre lien avec notre communauté, et peut-être d’y trouver l’inspiration pour nous impliquer ou nous réaliser à notre tour. Et cela ne nécessite ni Facebook, ni Instagram.

Près du coeur

En fait, Meta nous a rendu service. Comme dans une relation un peu malsaine, on pensait qu’on avait besoin d’elle pour survivre. Sur le coup, quand elle nous a bloqué, on a capoté un peu. Comment on va faire sans elle ? Mais un an plus tard, on le réalise maintenant : on n’a pas besoin d’elle. En fait, on a besoin de vous. Plus vous êtes nombreux à nous lire, à nous écrire et à nous appeler, mais aussi à vous présenter au conseil municipal, à poser des questions, et à vous impliquer, plus notre communauté est forte, dynamique, vigilante et tissée serrée.

Bref, on continue de partager la bonne nouvelle (et la mauvaise). Et c’est encore mieux, parce qu’on le fait directement chez nous : sur notre tout nouveau site web, avec notre application mobile, dans notre infolettre et, toujours, dans notre édition papier. Venez prendre des nouvelles : ON EST TOUJOURS LÀ !