Augmentation marquée près des pentes de ski
Par Luc Robert
Selon une étude sur les propriétés récréatives d’hiver de Royal LePage, qui se concentre sur les marchés immobiliers résidentiels aux abords des principaux centres de ski du Québec, le prix médian d’une maison unifamiliale à proximité de Sommet Saint-Sauveur a augmenté de 32,4 % en 2021, par rapport à 2020, pour atteindre 470 000 $.
Ces chiffres s’expliquent facilement, aux yeux de Ronald Lécuyer, courtier pour Royal LePage Plus dans les Laurentides.
« L’Estrie et les Laurentides sont les deux régions qui sont sorties grandes gagnantes de cette poussée des ventes et des achats pendant la pandémie et près des stations de ski. Saint-Sauveur n’a pas fait exception. Quand les gens ont constaté que souvent, ils ne peuvent même pas avoir un terrain pour 500 000 $ à Montréal, ils se sont dit qu’en demeurant à moins d’une heure de Montréal, dans l’axe routier de l’autoroute 15 et de la route 117, ils sont gagnants d’investir et de demeurer dans la nature », a-t-il estimé.
Le même document de l’agence immo-bilière Royal LePage avance aussi que le télétravail et la quête d’oasis de quiétude ont provoqué une demande sans précédent auprès d’acheteurs des agglomérations urbaines, poussant les prix fortement à la hausse au cours de la dernière année.
« Beaucoup de boomers et de gens des générations X et Y ont rapidement compris qu’avec la technologie, plusieurs emplois peuvent être faits à partir de la maison, en télétravail. La tendance est à vendre le bureau coûteux au centre-ville et à exécuter son ouvrage à partir des régions. Ou, à tout le moins, à espacer ses voyages d’affaires en ville. Le monde a économisé pendant le confinement. Une formation par Zoom à Saint-Sauveur est souvent moins chère que sur place à Montréal, si elle dure trois jours. C’est aussi moins stressant de participer à une formation intensive avec ton café préféré à la main, dans le confort de ton domicile laurentien. »
Copropriété
Dans les secteurs de Saint-Sauveur, de Morin-Heights et de Piedmont, le prix médian d’une copropriété a quant à lui augmenté de 25,4 % par rapport à l’année précédente, pour atteindre 312 250 $, alors que les ventes sont demeurées stables, fléchissant de 0,8 % dans ces coins des Pays-d’en-Haut.
Pour ceux à la recherche d’un bien im-
mobilier près des pentes ou à distance de marche de la base de la montagne, le seuil de prix minimal est d’environ 500 000 $, pour une maison unifamiliale et de 300 000 $ pour une copropriété. Royal LePage prévoit par ailleurs que le prix médian des propriétés unifamiliales de la région augmentera de 7,5 % en 2022.
Parmi les autres raisons qui stimulent la hausse des prix, notons la demande accrue pour l’immobilier de luxe, qui figure au haut de la liste, selon un autre expert de la région. « La migration d’acheteurs provenant de la région du Grand Montréal et à la recherche d’un endroit paisible et spacieux où travailler a augmenté », a affirmé M. Éric Léger, courtier immobilier chez Royal LePage Humania.
« La proximité du lieu de travail n’étant plus un critère prioritaire, les Laurentides sont rapidement apparues dans l’esprit des acheteurs comme un endroit de prédilection pour y élire domicile. »
Inventaire limité
Les ventes ont toutefois diminué globa-lement de 16,6 % au cours de la même période. Six régions sur huit de loisirs sur planches étudiées ont observé un recul des ventes, dû en grande partie à la pénurie de propriétés à vendre dans ces régions récréatives de la province.
« La baisse du listing a affecté les ventes. Il n’y a nettement pas assez de choix d’inventaire, de maisons disponibles à vendre. Les gens ont souvent peur de vendre et d’avoir à surpayer pour se relocaliser ailleurs ensuite. Ils sont très prudents quant aux ventes à conditions, qui se font de moins en moins. Il s’agit de bien accompagner ces personnes et de leur exposer les diverses options. Les courtiers ont de l’expérience et des contacts pour aider », a repris M. Lécuyer.