Écoles secondaires : Le taux de diplomation en croissance
À la suite d’un article de La Presse, Études secondaires : Le taux de diplomation dopé par la pandémie, le Journal s’est demandé si c’était aussi le cas dans les Laurentides. On remarque, selon les différents centres de services scolaire, qu’il y a en effet une augmentation du taux de diplomation. Il est toutefois difficile de préciser quels facteurs influencent vraiment ces résultats.
« L’hypothèse la plus probable, c’est que cette augmentation est directement liée à l’annulation des épreuves ministérielles en raison de la pandémie », souligne François Vincent. Ce dernier est professeur en didactique du français à l’Université du Québec en Outaouais (UQO). Mais cela varie beaucoup selon chaque centre de services scolaire. Et on ne pourra que confirmer cette hypothèse l’année prochaine, alors que ces examens seront de retour, explique-t-il.
« C’est certain qu’il y a une volonté ministérielle à voir les taux augmenter. Mais quand on regarde les études indépendantes, par exemple sur le taux de littératie chez les adultes, on n’observe pas cette tendance-là. On est toujours à un taux de 50 % », rapporte le professeur. Plusieurs autres facteurs sont à prendre en compte comme l’indice de défavorisation des écoles ou le statut d’immigration. Il faut aussi prendre en compte le nombre d’élèves en difficulté d’apprentissage ou d’adaptation.
Retard à rattraper
L’enjeu se trouve toutefois dans le retard que peuvent avoir pris les élèves qui ont gradué durant la pandémie. « Le retard qui a été pris ici sera rattrapé dans la suite des études. À mon avis, il peut y avoir un impact sur ces élèves dans les prochaines années. Mais on ne peut pas le voir tout de suite », explique M. Vincent.
Les examens du ministère permettent à la fois de comparer les cohortes au fil des années. Ils permettent aussi de « valider un certain nombre d’acquis attendus à la fin du secondaire de manière standardisé ». « Par exemple, si un élève a fait 70 erreurs dans sa production écrite, mais que son enseignant à juger qu’il méritait son diplôme en raison du contexte difficile de la pandémie, il pourrait être désavantagé en arrivant au cégep, comme il n’aura pas ces acquis attendus », illustre M. Vincent.
Pour Nadyne Brochu, responsable des communications au Centre de services scolaire de la Rivière-du-Nord, l’augmentation du taux de réussite est constante depuis plusieurs années. Plusieurs facteurs ont contribué à cette augmentation. Notamment, les tableaux de bord qui permettent de suivre en temps réel la progression des élèves.
« Nous effectuons des veilles sur les nouveautés pédagogiques, les diffusions ou diffusons à nos équipes-écoles […] et nous accompagnons nos écoles dans l’actualisation de leur projet éducatif », souligne M. Brochu par courriel.
Les impacts au cégep
Il est encore difficile de voir quels impacts ces possibles retards auraient sur les élèves du cégep. « On n’a pas remarqué de tendances générales. Selon certains enseignants, il y avait quelques lacunes au niveau des mathématiques », souligne Simon Branchaud, directeur adjoint aux études au Cégep de Saint-Jérôme. Ce que les enseignants ont surtout remarqué, c’est que les élèves participent plus dans les classes et que « le fait d’être revenu en présence était très stimulant pour eux », rapporte M. Branchaud.
Le taux de réinscription au cégep, à la session d’automne 2021, était de 91 % pour les programmes pré-universitaires, de 86,7 % pour les techniques, et de 71,4 % pour les programmes tremplin. « Le taux d’inscription est à la hausse depuis la session de l’automne 2020 », ajoute M. Branchaud.
En ce qui concerne le taux de réussite, la mention « incomplet » aurait affecté les statistiques. Des élèves qui souhaitaient abandonner un cours après la date limite pouvaient demander une mention « incomplet » dans leur cours, ce qui évitait d’avoir une mention « échec ».
« On essaie d’analyser en ce moment, avec d’autres cégeps, le nombre d’élèves qui ont demandé une mention « incomplet », mais qui auraient vraiment eu un échec quels élèves qui ont demandé une mention « incomplet » auraient vraiment eu un échec », affirme M. Branchaud. D’ailleurs, on note une augmentation des inscriptions cette année au Cégep de Saint-Jérôme.
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Au Centre de services scolaire de la Rivière-du-Nord, on voit une augmentation du taux de diplomation pour les cohortes de 2012 à 2016. Le calcul suivant est fait sur 5 ans.
Cohorte 2012 (diplomation en juin 2017) | 66.3 % |
Cohorte 2013 (diplomation en juin 2018) | 68.6 % |
Cohorte 2014 (diplomation en juin 2019) | 71.2 % |
Cohorte 2015 (diplomation en juin 2020) | 74.4 % |
Cohorte 2016 (diplomation en juin 2021) | 73.4 % |