École secondaire de Prévost : la décontamination du terrain se fera sous surveillance
Par Luc Robert
Un surveillant de chantier, en la personne d’un employé de laboratoire, sera présent sur les lieux de la future école secondaire de Prévost, tout au long du processus de décontamination. Les excavations créées par le retrait du sol seront ainsi protégées des eaux de ruissellement, estiment les autorités.
« Un laboratoire en sols et matériaux sera présent pendant toute la durée de l’excavation. Cette façon de faire n’est pas unique à la décontamination et au projet de Prévost. C’est une procédure appliquée dans la quasi totalité de ce type de projets », a laissé savoir Mme Alexandrine Gauvin, conseillère senior au Service des communications et des affaires publiques de la Ville de Prévost.
Quant à elle, la Société québécoise des infrastructures (SQI), maitre d’œuvre du projet et donneur d’ouvrage à l’entrepreneur qui procédera à la décontamination, s’assurera « que toutes les mesures soient prises pour décontaminer le sol concerné, dans les règles de l’art et selon les meilleures pratiques, incluant les normes de santé et sécurité pour les travailleurs sur le chantier et les citoyens à proximité, ainsi que les normes du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) », a ajouté Mme Gauvin.
Moins de 6 % du terrain
Un rapport mandaté par la SQI a démontré qu’un peu moins de 6 % de l’ensemble du terrain destiné à l’école secondaire, qui se trouve sur l’ex-golf Shawbridge, contient des contaminants.
« Les éléments retrouvés à un niveau supérieur à ce qui est permis pour un usage école sont concentrés dans les anciens tertres de départ et les verts de l’ancien terrain de golf, dans une profondeur de moins de 20 centimètres, ne sont pas volatils et ne peuvent pas migrer plus profondément dans le sol ou l’eau. La source de cette contamination provient des fongicides utilisés durant plusieurs années sur ces portions du parcours de golf », a indiqué le maire de Prévost, Paul Germain, sur sa page Facebook.
Par ailleurs, des plans de circulation seront communiqués à la population pour assurer la fluidité et la sécurité dans le secteur durant les travaux, a ajouté M. Germain. Des infolettres et des publications sur le site web de la Ville permettront aussi aux citoyens de rester informés.
« La Ville se réjouit du lancement des travaux de la nouvelle école secondaire. Il s’agit d’un projet auquel les Prévostoises et Prévostois tenaient depuis longtemps et qui fera la fierté de notre ville », a-t-il souligné.
Procédure sécuritaire
Le processus de décontamination consiste à excaver de façon sécuritaire les sols contaminés et à les transporter dans un centre de traitement adéquat, en fonction de leur teneur en contaminants.
« Ces mesures strictes incluent normalement l’épandage d’un chemin de roc [pierre] de 12 m à la sortie empruntée par les camions procédant à la décontamination, qui sera retiré adéquatement par la suite, et l’épandage d’abat de poussière sur l’ensemble des zones de circulation. Des opérations de nettoyage devront également être effectuées de façon régulière par balai mécanique à différentes étapes du processus », a détaillé Mme Gauvin.
Inclus dans le budget
De même, les travaux feront partie de l’enveloppe totale du contrat d’édification. « Les coûts de décontamination sont inclus dans le budget du projet [qui provient du ministère de l’Éducation]. Et le plan de décontamination, coordonné par la SQI, fait partie de l’appel d’offre du projet de construction de l’école secondaire. Les coûts pour le plan de décontamination ne sont donc pas encore connus », a indiqué Mme Gauvin.
La Ville tient à ce que rien ne soit laissé au hasard dans le dossier. « Pour Prévost, il est primordial que le site soit décontaminé, nonobstant les coûts requis. Rappelons que le terrain était un des rares disponibles pour la construction de l’école. Conformément à ce qui est prévu par la Loi sur les cités et villes, la Ville a procédé à l’acquisition du terrain, qui sera cédé incessamment au Centre de services scolaire de la Rivière-du-Nord (CSSRDN) », a précisé Mme Gauvin.
Processus
Deux études de phase 1 ont été fournies par l’ancien propriétaire, Sylco constructions, avant l’acquisition du terrain.
« Ces études ne démontraient aucun risque de contamination. Les conclusions de ces deux expertises n’exigeaient donc pas une caractérisation environnementale de phase 2. La Ville a par ailleurs mandaté ses procureurs pour évaluer les parts de responsabilités autres, s’il y en avait. La Ville de Prévost a reçu à la fin janvier 2025 le même rapport que celui rendu public par la SQI le 10 février 2025. À partir du moment où la Ville de Prévost a été mise au courant, nous avons demandé des précisions à la SQI et fait analyser le rapport par notre service de l’environnement. Nous avons également exigé la tenue d’une rencontre avec les citoyens de la rue Blondin, qui nous en ont fait la demande. Cette rencontre s’est tenue le 13 mars en présence de représentants de la SQI, du CSSRDN et de la Ville de Prévost pour répondre aux questions des citoyens », a souligné la représentante de la Ville.
Déboisement et reboisement
La Ville de Prévost cédera sous peu le terrain au CSSRDN. Elle viendra en soutien aux différents acteurs et représentera ses citoyens dans le cadre du projet.
« Afin de préparer le terrain […], les travaux de déboisement ont été lancés le 18 mars et les travaux d’abattage auront lieu le lundi 24 mars. Un plan de reboisement a été élaboré, afin de recréer des zones boisées aux limites du lot de l’école. Au terme de la construction, ce plan garantira un couvert forestier plus dense que celui actuellement présent sur le site », a indiqué le maire Germain.
La SQI veille au grain
Des mesures de mitigation sont également prévues pour assurer la sécurité et la santé des travailleurs et des résidents voisins, notamment le contrôle des poussières et l’installation d’une clôture de sécurité tout autour du chantier.
« Toutes les mesures de protection environnementales sont prises pour décontaminer le sol concerné dans le respect intégral de la réglementation afférente à la gestion des sols contaminés, notamment leur réhabilitation, tel que prescrit par le MELCCFP. Un terrain décontaminé deviendra à terme un lieu plus sain pour les résidents du quartier. Il s’agit de contaminants fréquemment liés à l’entretien des terrains de golf (plomb, mercure et arsenic uniquement), détectés en surface, dans certaines zones circonscrites, principalement à l’emplacement d’anciens verts », a assuré Mme Anne-Marie Gagnon, conseillère aux communications et relations avec les médias à la SQI.
Elle a aussi précisé « que la décontamination n’aura pas d’impact sur l’échéancier et le coût des travaux, cette étape étant prévue dans le budget du projet ».