Patrick Labbé est le fondateur du Camp de base, un camp de vacances artistique dans les Laurentides. (Crédit photo: Julie Artacho)

Soulager l’anxiété grâce au théâtre

Par Guillaume Marchal

La série Ado et Anxieux présente le portrait d’adolescents souffrant d’anxiété. L’idée a été lancée par la Dre Banafcheh Hejazi, médecin de famille. Une partie de sa clientèle est composée de jeunes souffrants d’angoisses et la docteure voulait trouver un outil alternatif aux anxiolytiques pour soulager les maux de ses patients. Elle s’est alors rapprochée de l’acteur Patrick Labbé, amis de longue date. C’est ainsi que l’aventure a pris vie.

« Un exutoire ». Diffusée depuis le 25 avril sur Moi et Cie, la série est produite par Fata Morgana (Yves Bisaillon) en collaboration avec Québecor Contenu. Patrick Labbé est le fondateur du Camp de base, un centre de vacances artistique situé au Mont-Tremblant. Depuis sa création en 1995, le centre propose aux jeunes des ateliers de théâtre et d’autres activités liées au monde de la scène.

La Dre Banafcheh Hejazi a rejoint Patrick Labbé au siège du camp. Elle a proposé de mener une étude sur les bienfaits du théâtre contre l’anxiété. Une vingtaine de jeunes, antécédemment suivis par Mme Hejazi et ayant un attrait pour la représentation, ont alors été recrutés. « La sélection s’est faite en un mois, en toute simplicité », affirme Patrick Labbé. « Le camp de Base, c’était leur maison de retraite. On voulait que les jeunes se sentent à l’aise, qu’ils se mettent à nu. Le théâtre, c’est un monde d’échange, de non-jugements. »

« Trouver son X »

Les jeunes présentés dans la série souffrent réellement d’anxiété. « Tu t’imagines être constamment suivi par des caméras ? Ce qu’ils ont fait est formidable », confie Patrick Labbé.

Des méthodes de relaxation ont permis aux acteurs de canaliser leurs peurs. « On a fait des exercices de respiration, c’est vraiment une méthode efficace. Tout au long de la série, on suit les jeunes et on essaie de comprendre ce qui déclenche leurs troubles psychologiques », informe-t-il.

Les études menées par Banafcheh Hejazi ont été concluantes. « Sans dire que le théâtre peut régler tous les maux, on sait maintenant qu’il est efficace comme outils pour combattre l’anxiété », affirme Patrick Labbé. « L’important, c’est de se trouver une activité qui nous permet de se détacher du monde, pouvoir se concentrer sur une seule chose, trouver son ‘’X’’. »

« Je me suis demandé ce que je faisais là »

Patrick Labbé occupait le rôle de mentor auprès des jeunes acteurs. « Les 5 premières minutes, je me suis demandé ce que je faisais là. On jouait sans texte. Moi, je ne suis pas bon pour l’improvisation. »

L’acteur confie avoir vécu des périodes d’anxiété tout au long de sa vie. « Quand tu as 12 ans, tu te prends comme un train dans la gueule et tu n’as pas le temps de le voir venir », parle-t-il de ses premiers moments d’angoisse. « Mon anxiété ne m’a pas énormément desservie dans le fond. Elle fait partie de moi, c’est ce qui m’a permis d’avoir des références, de connaître mes paramètres », assure l’acteur.

D’après lui, le coter « tabou » de l’anxiété réside dans le fait qu’elle est diabolisée par une partie de la population. « On l’associe directement à quelque chose de négatif, à la maladie. Pourtant on peut en tirer du positif, comme l’ont fait ces jeunes ».

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