(Photo : Nordy par Sébastien Fleurant)
Une demande d'autorisation d'action collective a été déposée contre le diocèse de Saint-Jérôme.

Diocèse de Saint-Jérôme-Mont-Laurier : Des victimes d’agressions sexuelles se regroupent

Par France Poirier

Une demande d’autorisation en action collective a été déposée, le mardi 21 novembre, au palais de justice de Saint-Jérôme. Celle-ci vise le diocèse de Saint-Jérôme-Mont-Laurier pour des agressions sexuelles commises entre 1940 et aujourd’hui.

Le demandeur, Paul Dancause Jr, a lui-même été victime d’un prêtre, Maurice Valois, en 1966. « On recherche des victimes qui auraient été agressées sexuellement par des membres du clergé, des employés ou bénévoles, laïcs ou religieux qui se trouvaient sous la responsabilité du diocèse Saint-Jérôme-Mont-Laurier. On sait que les diocèses de Saint-Jérôme et de Mont-Laurier ont été fusionnés en 2022 », explique Me Virginie Dufresne-Lemire.

Trois frères victimes

Paul Dancause Jr et ses deux frères ont subi des agressions sexuelles. Celles-ci avaient été dénoncées à l’époque à l’évêque de Saint-Jérôme. Le prêtre Valois a, par la suite, défroqué et a subi un procès criminel au début des années 1990. Il avait été reconnu coupable.

« Le prêtre Maurice Valois m’a agressé sexuellement à plusieurs reprises ainsi que mes deux frères. Ça se passait dans un boisé ainsi qu’à la cathédrale de Saint-Jérôme. Je ne veux  pas entrer dans les détails sordides des agressions. J’ai vécu et je vis encore d’énormes conséquences. Mes trois enfants et mon épouse ont aussi souffert de mes comportements. Et mon frère, aussi victime, s’est suicidé », témoigne Paul Dancause Jr.

« Nous n’étions que des enfants »

Malgré qu’ils n’étaient que des enfants, ils ont réussi à dénoncer. « J’en avais parlé avec l’évêque de Saint-Jérôme qui m’avait alors demandé de garder le silence. Il n’a même pas blâmé les gestes d’agressions sexuelles que j’avais subis par un membre de son diocèse. Ça m’a pris du temps avant d’entreprendre les présentes procédures, parce que j’avais peur de la réaction de mon entourage. J’avais honte de parler de mes agressions sexuelles. J’ai consulté et maintenant, je n’ai plus honte. Les histoires de pédophilie, ça ne s’oublie jamais. C’est gravé à vie dans notre cœur et notre mémoire », a-t-il souligné.

En mémoire de son frère et des autres victimes

Il a déposé cette demande d’autorisation en action collective pour son frère, mais aussi pour toutes les victimes d’agressions sexuelles afin de les inciter à dénoncer leur agresseur dès que cela se produit et de ne pas attendre. « Aucun enfant ne devrait vivre des conséquences de la violence sexuelle », ajoute-t-il dans son plaidoyer.

Gratuit et confidentiel

L’avocate au dossier, Me Virginie Dufresne-Lemire, précise qu’il n’est pas nécessaire d’avoir porté plainte au criminel contre son agresseur pour pouvoir s’inscrire à un recours collectif.  « L’objectif de déposer une demande d’autorisation est d’informer les gens qu’il y aurait une action collective et les personnes qui auraient été victimes peuvent nous contacter et s’inscrire gratuitement. On écoute les gens, on les rencontre. Ils nous racontent leur récit pour valider la véracité des faits ». Actuellement, il y a six victimes qui se sont inscrites en lien avec le diocèse de Saint-Jérôme-Mont-Laurier, mais pas le même agresseur. Un autre prêtre, Gérald Lambert (décédé en 1994) avait plaidé coupable. 

Des allégations

Le curé André Daoust ainsi que deux prêtres, dont on ne connaît pas les noms, ont été nommés par des victimes, mais il n’y a pas de preuves contre eux. Il est important de souligner qu’il s’agit d’allégations seulement. Il y a aussi le prêtre Gérald Lambert (décédé en 1994) qui avait plaidé coupable à des accusations d’agressions sexuelles dans le diocèse de Mont-Laurier.

Toutes les personnes qui désirent s’inscrire à cette action collective sont invitées à contacter le cabinet Arseneault Dufresne Wee. L’inscription est gratuite et confidentielle. Par courriel: actioncollective @adwavocats.com ou par téléphone au 514 527-8903.

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