Développement domiciliaire : Vaste consultation sur la construction prévue à Saint-Hippolyte
Par Luc Robert
La Ville de Saint-Hippolyte tiendra en juin prochain une consultation générale sur le développement résidentiel et commercial sur son territoire.
C’est ce qu’a dévoilé le maire Yves Dagenais, après qu’une rencontre ciblée avec les citoyens du secteur du Lac Bleu ait démontré des inquiétudes de plusieurs résidents concernant l’approvisionnement en eau, versus les constructions.
« On fera de l’enseignement public. On veut renseigner et mettre fin à une certaine propagande, à l’effet qu’il manquera de l’eau partout à Saint-Hippolyte. Depuis deux ans, on a un meilleur contrôle sur les bandes riveraines et les projets de construction. Il y a des grands pas que la Ville a fait. On ne peut pas freiner le progrès, mais le suivre de près et l’encadrer. On ne peut pas s’enclaver et devenir un village gaulois non plus », a énoncé le maire.
Dagenais vante les mesures que son administration a prises depuis son élection.
« Les mesures d’hydrogéologie, nous sommes un précurseur là-dedans. Il y a juste quatre autres endroits au Québec qui le font (tests aux deux ans par le promoteur pour vérifier si l’eau est encore disponible en masse dans le sol). On a un biologiste et des employés qualifiés. Je vais défendre bec et ongle nos services municipaux. On songe même à modéliser des puits, en y introduisant des sondes pour vérifier en temps réel les variations d’eau. On est avant-gardistes. »
« À Saint-Hippolyte, il n’est pas rare qu’on doive creuser de 300 à 400 pieds pour trouver une veine d’eau suffisante. Quand on me dit qu’il manque d’eau au lac Bleu, je dis que ça dépend d’un lieu précis par rapport à un autre : il ne faut pas généraliser. Par exemple, au coin des rues du Grand Duc et du Monarque, ils ont jusqu’à 400 gallons à l’heure. Il n’y a pas de pénurie, au contraire », a repris le premier citoyen.
Démystifier
De l’assemblée qui s’est tenue avec les citoyens du lac Bleu, la conseillère indépendante Sonia Tremblay a retenu ceci.
« Les gens ont pu faire la différence entre le politique et les employés municipaux, qui eux ont relayés les informations avec transparence et sont respectés. La portion échanges avec les élus doit être améliorée. Ce n’était pas une consultation, mais bien une présentation du parti au pouvoir, à laquelle on a assisté. Les citoyens n’ont pas pu être inscrits à l’ordre du jour pour véhiculer leur point de vue. Ils sont déçus. On observe deux visions : la vieille mentalité qui impose son agenda et qui attendra aux prochaines élections pour être jugée. Et il y a la façon moderne de procéder, celle d’écouter en cours de route les opinions et de les considérer avant d’agir », a souligné Mme Tremblay.
Sur leur appétit
Quant à lui, le président de l’Association des propriétaires du lac Bleu, demande toujours une médiation dans le dossier du projet de la Colline 2.
« On voulait parler de l’historique des lieux, diviser ça avec eux, mais ils ne voulaient pas. Il n’y a pas eu de période de questions et de droit de parole. On a eu plutôt droit à un beau show unidirectionnel. Les sujets importants ne sont pas plus développés. On se fait souligner qu’on a pas un mot à dire dans le projet de M. Bissonnette. Pourquoi, dans une étude de 2010, le Dr Carignan (retraité professeur émérite de la station de biologie des Laurentides, UdeM, basée à Saint-Hippolyte) a suggéré de ne pas développer le sud de la municipalité ? Pourquoi Abrinord, en 2015, a bien souligné que protéger l’eau du secteur sud est essentiel ? Il y a là deux rapports non-considérés par les autorités dans le projet. La consultation générale de juin 2024 ? Ils mettront probablement tout dans le même chaudron et vont brasser ça. Ça risque d’encore de noyer le poisson », a estimé Jeannot Aucoin.
@BV : Jeannot Aucoin estime que les citoyens n’ont pas le droit de parole. Photo archives Nordy