Des maires se mobilisent
Par Aurélie Moulun
Les maires et mairesses demandent un partenariat avec le MTQ pour améliorer l’état déplorable des routes dans les Laurentides.
Jeudi dernier, au cours d’une conférence de presse organisée par la mairesse de Saint-Adèle, Michèle Lalonde, plusieurs maires et mairesses des Laurentides étaient de la partie pour dénoncer l’inaction du ministère des Transports du Québec (MTQ).
Le 1er mai dernier, Martin Labelle est décédé d’un accident de moto sur la route 117. Le véhicule devant lui aurait tenté d’éviter des trous sur la chaussée. Son amoureuse, passagère de la moto a survécu à l’accident, mais a tout de même encaissé plusieurs blessures majeures. « Je ne marche pas, j’ai le bassin fracturé, le fémur pété et 5 fêlures au niveau de la colonne a différentes hauteurs », déclare-t-elle pendant la conférence.
Les maires et mairesses étaient bien d’avis que les grandes routes des Laurentides sont des « zones de guerre », comme l’a illustré Michèle Lalonde.
Communications difficiles avec le MTQ
Rassemblés à la Place des citoyens de Sainte-Adèle, les représentants des villes déploraient en grande partie le manque de communication de la part du MTQ. « Il y avait des pressions des citoyens à Sainte-Adèle étant donné que les routes endommagées de la 117 sont au cœur de la ville, dans le quotidien des gens. Les plaintes se multipliaient. On a fait beaucoup de signalement, on faisait des signalements les uns après les autres et puis tout ce qu’on recevait c’était un accusé de réception avec un numéro de référence », relate Michèle Lalonde.
Elle soutient toutefois qu’elle ne blâme pas la Direction régionale du MTQ. « Ce qu’on déplore c’est l’absence de réponse. Lorsqu’on faisait des demandes, on nous tenait dans l’inconnu. Il a fallu qu’on fasse une lettre musclée pour qu’ils se manifes-tent », explique-t-elle.
Près d’une dizaine de maires assistaient ou participaient à la conférence. Parmi eux, Marc Bourcier, maire de Saint-Jérôme, souligne que le MTQ « ne semble peut-être pas capable, pour toutes sortes de circonstances, de livrer. Alors on leur propose un partenariat pour que lorsqu’on voit des défauts majeurs, les Villes se chargent de ses travaux-là quand il y a urgence d’agir », déclare-t-il.
Rétrocéder des portions de routes
Plusieurs maires et mairesses ont tenu à apporter des solutions à la lumière de la conférence de presse, de l’incident du 1er mai et de l’état général des routes.
« On propose un partenariat avec le ministère des Transports, pour qu’il nous rétrocède des sections de routes pour qu’on s’en occupe nous-mêmes. Parce que comme Ville, on est en mesure de voir les problèmes beaucoup plus rapidement que les gens du ministère des Transports », soutenait Marc Bourcier.
Frédéric Broué, maire de Sainte-Agathe est également prêt à réparer les nids de poule qui se trouvent sur le territoire de sa Ville. Évidemment « à condition que l’argent suive. On est prêt à collaborer et à discuter. On veut juste qu’ils viennent s’assoir avec nous et on va trouver des solutions c’est
sûr », avait-il déclaré depuis sa chaise.
Le maire de Morin-Heights, Tim Watchorn, a quant à lui proposé d’utiliser un modèle de partenariat déjà existant entre les Municipalités et le MTQ en hiver. Il propose de l’appliquer également en été. « Déjà, pour l’entretien hivernal, il nous confie la gestion du déneigement des routes. Pourquoi on ne pourrait pas faire le même genre de partenariat pour l’entretien d’été des routes ? Mais encore une fois, c’est important, il faut que l’argent vienne avec parce qu’on est capable de faire le travail », expliquait-il.