Les signalements sont à la hausse mais pas le nombre d’intervenants selon le syndicat.

« Des gens dévoués qui manquent de ressources »

Par Journal-le-nord

Intervenants en centres jeunesse

C’est le constat que fait le syndicat l’APTS qui représente les travailleurs et travailleuses auprès des enfants à la direction de la protection de la jeunesse.

« Nous sommes profondément affligés par le drame survenu à Granby. Aucun enfant ne devrait souffrir ou, plus déchirant encore, mourir ainsi dans notre société. C’est une histoire à fendre le cœur qui doit absolument nous interpeller collectivement », affirme Marie-Ève Meilleur, représentante nationale de l’APTS pour la région des Laurentides.

« Nos intervenants, comme dans les autres régions, ont à cœur le bien-être des enfants et donnent jour après jour leur meilleur, parfois au détriment de leur propre famille et de leur propre santé, pour remplir leur mission, celle de protéger les enfants. Quotidiennement, ils font l’impossible pour trouver des solutions et des alternatives, pour soutenir les familles et pour répondre aux demandes sans cesse croissantes malgré le manque criant de ressources. Trop souvent, ces gens se font critiquer, blâmer, injurier, parfois même frapper, mais continuent à s’impliquer avec cœur auprès des enfants et des familles les plus mal en point du Québec. Leur travail n’est pourtant que très peu valorisé et considéré », a souligné Catherine Bonneville, directrice à l’exécutif de l’APTS des Laurentides et responsable du dossier de la direction jeunesse.

Un manque constant de ressources

Depuis de nombreuses années, les syndicats signalent les conditions difficiles dans lesquelles les intervenants de la protection de la jeunesse font leur travail. L’APTS a d’ailleurs dénoncé des coupes de 14 postes d’éducateur en août 2017, puis la surcharge et les dossiers qui s’accumulent en octobre dernier. Dans les Laurentides, le nombre de signalements a augmenté de 9,25 % en 2017-2018.

Pas plus d’intervenants malgré la hausse

« Malgré cette hausse, le nombre d’intervenants n’augmente pas de façon proportionnelle. Nous avons plutôt assisté au cours des dernières années à des coupes dans les services. La situation a atteint un seuil critique, et les Laurentides ne font pas exception », s’insurge Mme Meilleur.

« Les intervenants ont de la pression pour faire diminuer les listes d’attente. On leur demande d’aller plus vite et d’en prendre plus. Ça a un impact sur la qualité des services donnés. Moins de temps avec chacun des clients engendre plus de risques d’en échapper », affirme Madame Bonneville.

La réforme Barrette

Les refontes du système de santé sous l’ère libérale ont causé beaucoup de dommages.

Le projet de loi n° 10 de l’ancien ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, qui avait intégré les directions régionales de la protection de la jeunesse au sein des centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS et CIUSSS) en 2015 a eu des impacts majeurs, déplore le syndicat.

Liste d’attente

De plus, avec une moyenne d’attente pour une évaluation de la DPJ de 28,38 jours du 1er avril 2018 au 31 mars 2019, la région des Laurentides arrive au 3e rang des pires délais au Québec, après l’Estrie et la Mauricie-Centre-du-Québec. Selon le ministère de la Santé et des Services sociaux, le délai moyen d’attente au Québec est de 26,2 jours.

1 commentaire

  1. Pourquoi toujours attendre qu’un événement aussi dramatique arrive pour se questionner sur les lacunes de ses services et besoins de la DPJ?🤔😉

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