Des conseillers se sentent muselés
Par France Poirier
Le 31 août dernier se tenait la première assemblée de conseil en présence de citoyens. Une première fois, depuis février 2020, en raison de la pandémie.
45 citoyens y étaient admis pour respecter les mesures sanitaires. Ceux-ci devaient s’être inscrits au préalable pour obtenir leur droit d’entrée. La prochaine assemblée se tiendra le 21 septembre. On ne sait pas encore si le passeport vaccinal sera requis lors de la prochaine séance.
Des élus demandent droit de parole
Des conseillers indépendants se disent brimés dans leur droit de parole. La mairesse Janice Bélair-Rolland a refusé à Benoît Beaulieu de s’exprimer à la fin de la période de questions du public, soulignant que cet espace était réservé au public. La conseillère Nathalie Lasalle a vécu la même situation. Or, à l’ordre du jour, à la fin de l’assemblée, on retrouve le point « La parole aux élus ».
La mairesse a expliqué que c’est à ce moment qu’ils doivent parler. Dans le règlement relatif aux assemblées du conseil, on peut lire à l’article 25 : « Un conseiller ne prend la parole qu’après avoir signifié son intention au président de la séance en levant la main. Le président de la séance donne la parole au conseiller selon l’ordre des demandes. »
Pour Nathalie Lasalle cette situation est inacceptable. Elle l’a exprimé sur sa page Facebook : « Un élu a le droit de demander la parole en séance du conseil à la mairesse. C’est son droit et son privilège si c’est fait de façon polie. Ce qui m’a été refusé, ainsi qu’à un autre conseiller indépendant. La mairesse, en séance, m’a empêché de répondre à une question écrite d’une citoyenne en me mentionnant que je devais attendre au point de la parole aux élues ! Par contre, elle a laissé, à un élu de son parti politique, le droit de répondre à un citoyen. Je lui ai posé la question pourquoi elle privilégiait son élu et elle a dit qu’il apportait un enrichissement de réponse (…)! »
Janice Bélair-Rolland a souligné qu’en tout temps, les conseillers peuvent poser une question en demandant la parole, mais que la période de questions du public est réservée au public. « Les conseillers ont accès à tous nos services et peuvent trouver des réponses à leurs questions. De plus, ils reçoivent à l’avance toute l’information pour le conseil municipal. Je trouve que c’est de la petite politique », a-t-elle ajouté.
Participation aux débats
À la fin de la période de questions au public, le conseiller Benoit Beaulieu a voulu s’exprimer sur une question, mais la mairesse ne lui a pas donné le droit de parole comme cette période était réservée au public. Puis à la fin de l’assemblée, au dernier point « La parole aux élus », M. Beaulieu prétendait qu’il était moins pertinent de revenir sur un sujet une heure plus tard, alors que tout le monde est prêt à partir. D’ailleurs, alors que la conseillère indépendante Johanne Dicaire s’exprimait et posait des questions, elle a fait remarquer à une conseillère qui semblait prête à quitter qu’elle n’avait pas fini de parler.
De plus, M. Beaulieu ne sent pas qu’il fait partie du débat. « La Ville propose des projets et actuellement, la mairesse nous a empêchés de nous exprimer parce que nous ne faisons pas partie de son caucus. Comme indépendants, nous n’avons jamais l’occasion d’échanger, autant sur les idées qu’ils peuvent avoir, que sur nos idées pour faire avancer les projets », a expliqué Benoit Beaulieu à l’issue de l’assemblée.
Il ajoute que les conseillers indépendants reçoivent une présentation à part.
« On ne peut pas bénéficier d’un échange intelligent entre tout un chacun. Avec sa réaction, elle veut nous museler, elle ne veut pas nous entendre, alors que nous sommes des élus au service des citoyens. Elle a décidé que ce serait comme ça. À la lumière de ce que j’ai vu, au fil des ans avec Vision Saint- Jérôme, ce ne sont pas les élus qui décident, mais la Ville dans leurs intérêts. »