Des «Bookxis» pour les personnes en situation d’itinérance
Par France Poirier
On connaît le travail du Book Humanitaire auprès des personnes en situation d’itinérance. Grâce à des dons, l’organisme peut mettre des vélos à leur disposition, qu’ils surnomment les « bookxis ».
« Des gens nous donnent des vélos. C’est un couple qui ramasse des vieux vélos et les répare. Avant, ils les envoyaient à l’étranger, mais depuis la pandémie c’est plus difficile, alors ils nous les donnent », explique Rachel Lapierre, fondatrice du Book Humanitaire. Ils en reçoivent toujours une dizaine à la fois. « Mon copain Benoit, qui est médecin à Sainte-Agathe, a fait un support à vélos avec des billots de bois pour le rangement », ajoute Rachel.
On prête ou on donne un vélo aux personnes en situation d’itinérance. « Un jour, un bénéficiaire s’est rendu à l’hôpital et refusait l’hospitalisation parce qu’il craignait que son « bookxi » se fasse voler. Les policiers ont été contactés et ont rapporté le « bookxi » pour rassurer la personne. C’est un beau geste. Nous avons une belle collaboration avec les policiers et les intervenants sociaux aussi », ajoute la fondatrice du Book.
Elle souligne qu’ils sont fiers et font attention à leur vélo. Tout l’été, ce sont les sansabris qui les réparaient. « Depuis que nous sommes déménagés au coin des rues Labelle et De Martigny, on rentre le support à vélos et ils continuent les réparations à l’intérieur. Nous en avons toujours une dizaine. Chaque fois qu’un sans-abri a besoin d’un vélo pour se déplacer, on lui en trouve un. Certaines personnes conservent le vélo alors que d’autres « bookxis » sont partagés selon les besoins. »
D’autres beaux projets
Il y a d’autres projets avec la clientèle. « Ceux-ci avaient aménagé un espace à l’extérieur, qu’on appelait la zone bleue, où ils ont planté des arbres. Ils s’occupaient de l’endroit et le tout était très propre. Maintenant que nous sommes déménagés, ils balaient tous les soirs le devant de notre bâtisse au coin de la rue et lavent les vitrines. Leur environnement est vraiment impeccable », ajoute fièrement Rachel.
Il y a aussi un jeune qui fait des toiles et un autre qui crée des capteurs de rêves à partir de roues de vélo. Il y a beaucoup de petits projets emballants dans le local.
Accueil
L’urgence, est le lieu où le Book accueille 18h/24h et 7 jours/7 les personnes en situation d’itinérance. « On sert le petit déjeuner, le dîner et le souper. On est ouvert 10 h à 14 et de 18 h à 8 h. La ressource Fleur de Macadam (anciennement l’église Sainte-Paule) est complète avec 27 lits. Nous, on accueille entre 60 et 70 personnes par jour, mais ici on n’a pas d’hébergement. On en retrouve couchés sur les planchers, sur les tables. Il se sentent en sécurité. Ils ont besoin d’un endroit pour se déposer », poursuit Rachel.
« L’accessibilité au logement est actuellement très difficile. Nous avons plus d’une soixantaine de personnes qui n’ont pas de place disponible. On essaie de les orienter en dehors, mais il n’y a pas de service comme à Saint-Jérôme. Ce n’est pas évident », souligne-telle.
1 commentaire
JAI UN BON VELO QUE JE DONNERAIS