CSSRDN : Les enseignants attendront pour sortir en grève illimitée
Par Luc Robert
Alors que les syndiqués du front commun de Montréal se penchent sur l’idée de transformer en grève illimitée celle de trois jours entamée jusqu’à ce jeudi soir, les professeurs oeuvrants au Centre de services scolaire de la Rivière-du-Nord (CSSRDN) risquent seulement de sortir pour de bon le 7 décembre prochain.
C’est une question de procédures qui explique cette prévision.
« Avec l’histoire du conciliateur nommé sans pouvoir parler des salaires et des pensions, ce n’est pas l’envie d’une grève illimitée qui manque. Mais nous devons déposer un avis de sept jours ouvrables pour redonner une nouvelle date de grève, cette fois illimitée, au gouvernement. On risque donc de sortir de façon illimitée le 7 décembre. On veut aussi voir quels effets produiront aux tables de négociations les trois jours de grève actuelle. Les instances syndicales ont prévu se revoir pour faire le point dès le vendredi 24 novembre, pour discuter à l’interne de la suite des choses », a laissé savoir Jean-Stéphane Giguère, président par intérim du Syndicat de l’enseignement de la Rivière-du-Nord.
Au CSSRDN, les dirigeants ne semblent pas importunés à l’idée de voir une grève illimitée se pointer à l’horizon.
« Pour le moment, nous n’avons aucune information en ce sens (grève illimitée). Le seul avis de grève reçu par notre centre de services scolaire est valable pour les 21, 22 et 23 novembre seulement. Dès que nous recevons un avis de grève (quel qu’il soit), nous en évaluons les impacts et prenons les décisions pour assurer la sécurité des élèves et minimiser les coupures de services, lorsque possible », a commenté Mélanie Dufort, coordonnatrice aux communications du CSSRDN.
Détourner l’attention
Giguère en a particulièrement contre le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, et sa façon de traiter les choses.
« Le ministre de l’Éducation souligne soudainement s’occuper du sort des élèves, des jours officiels à faire en classe pour une année légale complète, des devoirs à domicile pendant la grève, etc. M. Drainville est un ancien journaliste et il sait habilement comment détourner l’attention des négociations. Dans la loi sur les négociations avec le secteur publique, il est écrit noir sur blanc qu’aucune prestation ne sera effectuée par le personnel. Qu’il cesse de nous faire porter le bonnet d’âne. »
Giguère a souligné par ailleurs qu’en bonifiant l’aide aux professeurs, ils pourront revenir plus sereins en classe pour affronter la « montagne de travail imposée ».
« On l’a vu avec le premier débrayage du 6 novembre : nos membres se tiennent et les parents nous approuvent. Le gouvernement espère un essoufflement de notre part, mais on demeure solidaires comme jamais. Alors, aidez-nous au chapitre des élèves en difficulté. C’est un des points de discorde. S’ils nous donnent les moyens pour nous soutenir, les étudiants et les enseignants y gagneront tous. Le message est clair : nous nous battons pour avoir du temps et du soutien à offrir à chaque élève, peu importe son statut. C’est ensemble, avec du personnel de soutien plus nombreux, que nous allons améliorer les conditions de travail et l’enseignement particulier. »
Entre temps, le front syndical a tenu une mêlée de presse, ce mercredi, en pleine manifestation devant le centre administratif du CSSRDN, au 995 de la rue Labelle à Saint-Jérôme. Le Syndicat des professeurs du Cégep de Saint-Jérôme (SPCSTJ) est aussi entré dans la danse des pancartes de solidarité, au coin des rues du Palais et Fournier, lors des trois jours de débrayages.