Crise du logement : Saint-Jérôme crée une commission sur l’habitation
Par France Poirier
Afin de se pencher sur la crise du logement qui sévit à Saint-Jérôme, comme un peu partout au Québec, la Ville se prévaut des nouveaux pouvoirs qui lui sont octroyés dans le cadre de la Loi modifiant diverses dispositions législatives en matière d’habitation (Loi 31).
Ainsi, la Ville crée une commission extraordinaire sur l’habitation dans le but d’accélérer la mise en chantier de logements sur le territoire et de veiller à assurer une offre équilibrée et diversifiée pour tous les citoyens de Saint-Jérôme.
De nouveaux pouvoirs
La Loi 31 accorde aux municipalités un pouvoir temporaire qui leur permet d’autoriser tout projet de construction de bâtiment comprenant au moins trois logements, et ce, même s’il déroge à sa réglementation d’urbanisme. Par ailleurs, certaines conditions doivent être respectées. Le conseil municipal a adopté une résolution-cadre visant à établir des lignes directrices et des balises d’aménagement pour exercer ses nouveaux pouvoirs.
« Les logements abordables, salubres et sécuritaires se font de plus en plus rares dans la région. Le taux d’inoccupation a même atteint un niveau préoccupant. Devant l’ampleur de la situation, nous nous devons d’agir pour augmenter les mises en chantier et réduire considérablement les délais d’approbation de certains projets », explique le maire de Saint-Jérôme, Marc Bourcier.
Saint-Jérôme est l’une des premières villes du Québec à recourir aux pouvoirs temporaires de la Loi 31.
Faible taux d’inoccupation
Le taux d’inoccupation est établi à 0,2 % à Saint-Jérôme, soit bien en-dessous du seuil d’équilibre de 3 %. La Ville souhaite donc se donner les moyens de diminuer la pression sur le marché. Elle veut aussi s’assurer de l’acceptabilité sociale des projets soumis à cette dérogation.
Outre l’utilisation de ces « nouveaux pouvoirs », la commission extraordinaire sur l’habitation et le logement, présidée par le maire Bourcier, aura pour mandat de donner à Saint-Jérôme sa première politique et un plan d’action concret en matière d’habitation.
Une politique attendue
« La Ville de Saint-Jérôme est l’une des seules villes parmi les vingt plus importantes au Québec à ne pas avoir de politique de l’habitation. La commission extraordinaire vise donc à y remédier et à nous doter de balises claires pour favoriser le développement d’une offre résidentielle adaptée aux besoins croissants de la population, mentionne le maire Bourcier. Il est impératif de relever les défis complexes qui se posent dans le présent contexte économique et de crise climatique et de revoir nos façons de développer le territoire, selon une approche intégrée, moderne et structurante. »
Le maire Bourcier vise l’adoption de la première politique d’habitation cet automne.