Traverser le Canada à pied : Yannick Proulx en quête de simplicité
Traverser le Canada d’est en ouest à la marche : c’est l’objectif que s’est donné Yannick Proulx, résident de Mont-Blanc. Il souhaite parcourir plus de 16 000 km sur le Sentier Transcanadien en deux ans.
Depuis le 15 avril dernier, Yannick a marché les provinces de Terre-Neuve-et-Labrador, de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick et du Québec. Après une pause bien méritée de quelques semaines, il reprendra son parcours au début du mois de septembre, direction Ontario.
Retourner à l’essentiel
Yannick souhaite mettre en pratique une théorie de la pyramide de Maslow, qui hiérarchise les cinq besoins d’un individu : physiologiques, de sécurité, d’appartenance, d’estime et d’accomplissement. À cette théorie, il ajoute l’importance des finances, de l’environnement et des autres humains. « Cela va nous permettre de prendre de meilleures décisions dans nos choix de vie et de trouver un équilibre », dit-il.
Il était donc important pour lui de retrouver ses besoins de base, dans un monde où les publicités affluent de partout pour « créer des besoins », explique Yannick. La marche lui permet de prendre le temps de réaliser ses vrais besoins et d’accepter les choses telles qu’elles sont et comme elles viennent.
Préparation
« Quelqu’un m’a déjà dit : « Tu auras beau avoir les meilleures bottes de randonnée du monde, si tu as des bibittes dans ta tête, tu ne vas jamais y arriver ». Cette phrase m’est restée dans la tête. Si tu pars avec des remords, des problèmes, quand tu seras en situation de vulnérabilité, tout ça va refaire surface. »
C’est pourquoi Yannick a fait une préparation physique, mais surtout mentale pour réaliser ce défi d’envergure. Il a notamment fait une retraite de silence à Montebello pendant 10 jours. « Ça m’a vraiment aidé et mon itinéraire a bien été, jusqu’à temps que la pluie ne prenne le dessus. »
Il a d’ailleurs réalisé au long de la route que lorsqu’il manifestait quelque chose, cela se produisait. Les gens qu’il rencontrait étaient toujours prêts à l’aider. « La chose la plus difficile à faire, c’est d’accepter la générosité des gens », dit Yannick.
« Quand tu pars pour une longue marche comme ça, c’est plus facile de se rendre compte que la vie est bonne et généreuse. »
« Marcher, ça ne coûte rien. Et en plus, ça apporte beaucoup de répercussions positives pour la santé physique et mentale », souligne-t-il. Selon Yannick, ce défi est accessible à tous si chacun le fait à son rythme.
« J’allais complètement abandonner »
Il y a eu un moment où Yannick a décidé d’abandonner. C’était après avoir fini le Nouveau-Brunswick, alors que la météo « avait pris le dessus ». « J’avais pris la décision du billet d’autobus pour revenir à Charlevoix, où des gens m’attendaient. » Il se réveillait fatigué et incapable de récupérer son énergie.
« Mais au bout de quatre-cinq jours, alors que j’étais de retour chez moi, l’énergie revenait. Je m’étais donné comme objectif de départ de ne jamais abandonner et de faire face aux défis de l’épreuve. J’ai pris le temps de regarder ma routine, ce qui fonctionnait et ce qui fonctionnait moins », raconte Yannick.
Puis, il est reparti pour Charlevoix et a terminé la province du Québec en un peu plus d’un mois de marche. « Je suis maintenant beaucoup plus aimable avec moi-même. » Pour lui, l’importance n’est pas la performance, mais plutôt la persévérance et l’accomplissement.
Comment voit-il les choses pour la suite ? « Mon défi, c’est de ne plus appréhender. Quand tu as des attentes, tu as des déceptions si ce n’est pas ce qui arrive. » Il devrait donc se rendre jusqu’à Sault-Sainte-Marie en décembre, prendre une pause de trois mois, puis recommencer en avril pour terminer les provinces de l’Ontario, du Manitoba, de la Saskatchewan, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique.
Vous pouvez suivre les aventures de Yannick sur sa page Facebook En rando avec Yannick.