William Emmanuel : À l’encre de l’autisme
Autiste, William Emmanuel est un écrivain très prolifique et inspirant. L’amour de la littérature lui coulant dans les veines, le trouble du spectre de l’autisme dont il souffre est en quelque sorte la plume avec laquelle il écrit.
William, depuis quand écris-tu?
J’ai commencé à écrire à l’âge de 12 ans. Le milieu littéraire a toujours été une passion pour moi.
Tu es atteint du trouble du spectre de l’autisme et tu dis que cela t’aide dans ton écriture. Veux-tu nous en parler?
Nous, les autistes, remarquons et comprenons les choses différemment des autres. Cela fait en sorte que je comprends mes personnages d’une façon différente. Pour les dialogues, c’est la même chose, même s’il me faut souvent remettre mes idées en place. Dès que l’histoire se tient, je vois jusqu’à quel point l’autisme m’aide dans mon travail d’écrivain.
Parle-nous des difficultés que l’autisme cause dans ta vie quotidienne.
Être en relation avec les autres, c’est sûr que c’est vraiment difficile. Par exemple, aujourd’hui, c’est un gros effort pour moi de venir en entrevue, mais c’est quand même correct et cool. Aussi, c’est plus difficile de dire les choses adéquatement parce que j’ai tout le temps un petit stress quand je socialise. Ce n’est pas toujours évident. Cela dépend des jours. Parfois, c’est pire, d’autres fois c’est mieux.
Comment perçois-tu la vie, William?
C’est un amalgame de réalisations et d’expériences. C’est sûr que la vie est une épreuve pour tout le monde, on ne se le cachera pas, mais dès que tu as un projet et un objectif à atteindre c’est à ce moment que la vie devient plus facile. Moi ça m’aide beaucoup d’atteindre mes objectifs d’écrivain.
Et tu as écrit jusqu’à maintenant 4 romans?
Oui, j’ai écrit et autoédité 4 livres qui vont paraître en France, dont 2 aux éditions du Vénasque et les autres chez Art en mots éditions, d’ici la fin 2019 et début 2020.
Le premier, Les enfants de Virginia Beach, est un polar, un thriller vraiment poignant. Je parle de l’autisme. Il y a une démarche psychophilosophique qui donne une profondeur à l’histoire sans pour autant trop élaborer et être moraliste.
Le deuxième c’est L’Exilé de Gollora. C’est le premier tome d’une série. Il y a tout un monde à découvrir. C’est du médiéval, du fantastique, du surnaturel, de la magie, des épées, des combats, des prophéties.
Le troisième livre, Jupons longs est un roman policier. La version française va regrouper également la suite, soit mon quatrième livre Regards de vitre. Il y a beaucoup de suspense.
Où puises-tu ton inspiration pour écrire?
Je vais reprendre les propos d’une auteure du Québec, Anne Robillard. Elle dit que c’est souvent dans ses rêves qu’elle puise son imagination. Je dirais que c’est un peu la même chose pour moi aussi. La plupart du temps, ce sont des bouts d’histoires que je vois dans mes rêves, ça me vient comme ça. Je regarde aussi des documentaires, je lis beaucoup et je fais des recherches.
Est-ce que parfois tu t’inspires des gens autour de toi pour créer tes personnages?
Je dirais que oui, car il y a des traits de caractère qui peuvent se ressembler, mais que non parce que souvent ça vient de mon imagination, de comment j’ai configuré mes personnages, leur tempérament de fond, leurs passés, leurs histoires, leurs épreuves.
As-tu d’autres projets littéraires?
Oui, c’est un livre qui sera la suite de Jupons longs et de Regards de vitre. Il y a beaucoup de recherche par rapport à l’ésotérisme.
coups de cœur dans les Laurentides?
Les montagnes, la terre et les arbres, c’est très inspirant.
J’aime beaucoup la sensibilité de la nature. C’est une grande source d’inspiration.
1 commentaire
Bravo d’avoir accorder cette entrevue et de nous la partager, William. Je l’ai toujours dis et je le dis encore: le génie des autistes est plus bénéfique que leur faiblesse relationelles. En ce sens, je crois que je suis un peu autiste moi-même.