Portrait d’une athlète accomplie et épanouie Maghalie Rochette
Par Sandra-mathieu
L’Adéloise Maghalie Rochette a écrit une page d’histoire du cyclisme québécois plus tôt en septembre en remportant sa première Coupe du monde de cyclocross. Portrait de cette ambassadrice de la discipline à l’échelle mondiale.
« J’ai touché à beaucoup de sports avant de jeter mon dévolu sur le cyclocross, se souvient la jeune femme alors qu’elle m’accueille dans son camp de base au pied des pistes du Chantecler, après plusieurs heures d’entraînement sous la pluie. Karaté, skateboard, soccer, basket et, au niveau compétitif, c’était la descente de ski alpin l’hiver et le triathlon l’été avec ma sœur. »
Blessée au triathlon, ses fractures de stress à répétition la poussent à prendre une pause d’un an à ses 18 ans. C’est alors qu’elle profite de quelques mois plus relax pour s’amuser en plein air : camping, raid d’aventure… « Une amie m’a appelé cet été-là pour m’inviter à une course de cyclocross le lendemain. Je me suis achetée un vélo la journée même et j’ai attrapé la piqure! »
Avec le support de son amoureux David Gagnon, ancien triathlète et entraîneur de cyclisme qui accompagne et propulse depuis plusieurs années les athlètes laurentiens, elle fonce et cumule les podiums.
Et c’est là que je lui pose la question qui me brûle les lèvres : C’est comment être coaché par son chum? « David et moi on est ensemble depuis 10 ans et on est complice au quotidien, lance-t-elle les étoiles dans les yeux. On comprend nos limites et on est à l’aise autant dans les grandes discussions que dans les silences. On peut s’entraîner ensemble pendant quatre heures côte à côte sans se parler. J’apprends chaque jour à m’ouvrir à la critique parce que je suis orgueilleuse et lui, il est franc et direct, mais j’ai confiance en lui et en sa vision. C’est vraiment un travail d’équipe. Il écoute mon feedback, j’écoute le sien, et on avance ensemble. »
Le dessert en premier!
Maghalie respire la joie de vivre. Son secret? « Je suis passionnée et tant que je me lèverai le matin avec cette drive, je continuerai. Je veux toujours donner le meilleur et m’améliorer constamment. Les défaites me rendent plus forte et les victoires m’apportent l’euphonie. J’adore mon mode de vie, c’est comme si j’ai le dessert en premier, tout le temps! »
L’athlète de 26 ans n’est pas inquiète pour le futur, après sa carrière professionnelle, puisqu’elle a des intérêts variés qu’elle cultive. « J’ai arrêté d’étudier pour me consacrer au sport à temps plein et j’ai la chance de compter sur ma famille qui m’a toujours appuyé dans mes choix. Quand j’arrêterai ma carrière pro, il y a plusieurs domaines que j’aimerais explorer. J’adore apprendre et j’affectionne l’écriture, la photographie, la cuisine, le plein air et créer de mes propres mains. Je caresse le rêve de peut-être avoir un jour un petit resto santé au cœur de la nature. »
Bien consciente qu’être athlète professionnelle n’est pas à la base très écolo, elle essaie de poser le plus de gestes possible pour le bien de la planète. « J’ai pris l’habitude d’offrir mes vêtements et accessoires de l’année précédente à de jeunes cyclistes, j’aime donner au suivant. Aussi, on a des poules à la maison et depuis cette année, quelques ruches. J’apprends chaque jour! »
Le cyclocross n’étant pas (encore) une discipline olympique, le financement reste un défi. Si l’entraînement occupe Maghalie entre 15 et 30 heures par semaine selon les saisons, elle consacre plusieurs heures à offrir de la visibilité ciblée à ses commanditaires et partenaires de son équipe Pro qu’elle a créée avec David. « J’utilise les médias sociaux pour créer du contenu, toujours en ligne avec mes valeurs. Il y a aussi d’autres projets qu’on travaille avec nos partenaires. (…) Ça demande de rester créatif, et c’est stimulant. »
Coups de cœur Maghalie Rochette
Son court métrage The One Percent durant lequel on la voit explorer les beautés du parc linéaire Le P’tit train du Nord avec trois compères, lui a permis de prendre une pause l’été dernier et de se confirmer que l’équilibre donne la puissance! « On a tendance à se dire qu’il faut absolument aller ailleurs pour explorer, mais c’est surprenant ce qu’on peut découvrir si près de chez nous! Avec ce périple, je suis revenue à la source de ma passion, où tout a commencé, le bonheur de rouler entre amis, pour le fun. »