(Photo : Audrie Tremblay)

Quand un village s’unit pour atteindre l’autonomie alimentaire

Par Marie-Catherine Goudreau

Depuis 2021, la communauté de Saint-Adolphe-d’Howard a entamé une démarche pour devenir une « communauté nourricière ». L’objectif est d’atteindre l’autonomie alimentaire. Au mois de mars, le conseil a adopté son Plan de développement de la communauté nourricière qui s’étend jusqu’en 2030. Une étape importante pour la concrétisation des nombreux projets à venir.

La coop Jardin Nourri-Cîmes a eu le mandat de développer la communauté nourricière. « Il a fallu faire un diagnostic, un portrait du territoire, une consultation publique afin d’obtenir la subvention du gouvernement », explique Line Légaré, conseillère municipale impliquée dans le projet. Il y avait plusieurs freins pour développer le projet comme la règlementation actuelle ne permet pas l’agriculture.

« On a réunit les partenaires : l’école, le CPE, l’organisme Ressources communautaires, le mont Avalanche, la députée. Tout le monde a mis de l’énergie dans ce plan  », soutient Mme Légaré. La coop souhaitait que ce plan soit réaliste dans ses projets. « Certaines municipalités ont adopté ce plan, mais n’ont rien fait par la suite. Nous nous sommes mis comme objectif 2030 et il nous reste à voir comment on va faire le suivi chaque année pour que les projets avancent », explique la conseillère.

La vision : « En 2030, nous, la communauté de Saint- Adolphe-d’Howard, assurons la sécurité alimentaire de toute notre population, à l’année, en valorisant de façon durable notre environnement montagneux », peut-on lire dans le plan.

Des projets « réalistes »

À court terme, la coop veut mettre en place « un réseau de communication et d’échange d’informations liées aux offres alimentaires locales ». Elle souhaite aussi offrir des ateliers liés à l’alimentation et des activités culinaires ou de jardinage aux jeunes de la communauté. Puis, elle veut aussi développer un sentier éducatif comestible pour mieux connaitre les aliments offerts par la forêt.

À plus long terme, Jardin Nourri-Cimes souhaite avoir une ferme maraichère « à taille humaine ». La première étape de cette ferme devrait se réaliser cette année avec l’implantation d’une serre. Elle a aussi comme objectif de fonder une épicerie coopérative/magasin général au coeur du village pour vendre des produits locaux.

« On est la première municipalité de la MRC à devenir une communauté nourricière. Au début, les gens ne savaient pas c’était quoi, alors on a eu un gros travail de démarchage à faire. […] Quand on arrive avec ce projet, ça ne peut pas se réaliser sans que les citoyens soient à côté de toi », souligne Mme Légaré.

L’ainé du jardin

En parallèle avec le projet de la communauté nourricière, le Club FADOQ de Saint-Adolphe-d’Howard a démarré le projet L’ainé du jardin. L’organisme a installé l’année dernière trois bacs à jardin dans le parc des Aînées. Puis, voyant le succès du projet, il en construira trois autres cette année. Le gouvernement fédéral a par ailleurs remis une subvention de plus de 7000 $ dans le cadre du programme Nouveaux horizons.

« On s’est vite rendu compte de l’intérêt de la population. Quand on travaillait dans les jardins, les gens étaient curieux et posaient des questions », rapporte Diane Vendette, présidente du Club FADOQ Les 4 saisons d’Adolphe.

La première étape sera de construire les bacs puis de les remplir pour faire les plantations. L’organisme va mandater environ 12 personnes aînées pour s’occuper des plants. « Ça va permettre aux aînés de faire de la culture biologique. Puis, nous fournissons avec la coop Jardin Nourri-Cîmes tout le matériel nécessaire », explique Mme Vendette.

« À la fin de la saison, nous allons donner des trucs, des recettes et peut-être même faire un évènement communautaire », dit-elle.

Selon elle, les bienfaits de ce projet sont multiples. « Notre mission, c’est que les gens puissent s’épanouir en ayant une vie active. Les bacs de jardin permettront de renforcer aussi l’appartenance à la communauté. On reconnait à travers ce projet leurs talents et leurs compétences, et ils se sentent valorisés », soutient Mme Vendette.

Elle ajoute que grâce à ce projet, ils collaborent activement à un changement dans la communauté tout en brisant l’isolement.  « Puis, physiquement, c’est exigeant et ça les oblige à sortir de la maison. »

Enfin, l’objectif à travers la communauté nourricière est surtout d’inclure tout le monde – aînés et jeunes – dans cette démarche d’autonomie.


Ailleurs dans les Laurentides

La Ville de Saint-Colomban a aussi entrepris des démarches pour devenir une communauté nourricière. Elle a notamment mis sur pied le Marché nourricier. Celui-ci se déroule la deuxième fin de semaine de mai au jardin communautaire situé à l’arrière de l’hôtel de ville. Ce projet vise à « favoriser l’autosuffisance alimentaire et le partage de connaissances pour une communauté nourricière en santé », peut-on lire sur le site web de la Ville.

Puis, Saint-Colomban tient aussi un marché public tous les jeudis soirs de juin à octobre à la Place du Marché au parc Phelan. « Le marché public de la Ville de Saint-Colomban se positionne comme leader dans l’approvisionnement local et la consommation d’aliments de qualité et frais. La Ville souhaite créer une communauté forte, vivante autour d’un univers agroalimentaire riche et ainsi stimuler l’économie agroalimentaire locale », ajoute la Ville.

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