(Photo : Françoise LeGuen)
Line Chaloux, directrice générale du COFFRET.

Line Chaloux : Une femme extraordinaire qui nous montre le chemin

Par Journal-le-nord

PHOTO: Françoise LeGuen

Femme entière dotée d’un grand humanisme, le dévouement et la ténacité de Line Chaloux ont permis de transformer positivement la vie d’un très grand nombre de personnes en leur redonnant espoir, courage et dignité.

Que ça soit par le Festival du Monde qui prouve que le vivre ensemble dans les Laurentides est une réalité faite de paix et de respect, ou par les Soirées Mandela où les communautés sont invitées à danser ensemble, la directrice générale du COFFRET œuvre pour le développement d’un fort lien d’appartenance. La solidarité, le respect de la personne humaine, de la laïcité, la culture de la paix et la coopération sont les valeurs qui l’entourent.

« Ma motivation est d’ordre génétique. Mon arrière-grand-mère était une femme très impliquée dans sa communauté. Toute mon enfance, j’ai entendu parler d’elle et je considérai que c’est comme ça qu’on devait être, confie-t-elle. C’était très inspirant. J’ai aussi été élevé par des parents très impliqués dans la communauté. J’ai suivi leur exemple ».

Qu’est-ce qui vous anime ?

Ce qui me rend très heureuse c’est de voir toutes ces personnes qui ont fui la guerre et qui maintenant sont épanouies. Plusieurs des immigrants qu’on a consultés, qui viennent de pays où ils étaient persécutés ou de pays totalitaires, nous ont dit qu’ils étaient arrivés à un épanouissement auxquels ils n’auraient jamais pensé. Ils parlaient de cet esprit libre qu’on a ici. De voir aussi les femmes qui ont vécu dans les camps de réfugiés épanouies, et les enfants qui reprennent goût à la vie malgré les traumatismes qu’ils ont vécus. Ça adoucit l’ampleur des dégâts qu’il y a sur la planète. Quand on voit que tout le monde est capable de se mobiliser pour aider ces gens-là, ça donne de l’espoir. Ça permet d’imaginer un monde meilleur.

Qu’est-ce que vous avez appris ?

Que la nature humaine est bouleversante. Par exemple, à travers le témoignage d’une Rwandaise, de voir combien c’est fragile quand on casse le lien de confiance dans une population. La veille ton voisin est ton meilleur ami, le lendemain il est devenu ton persécuteur voire quelqu’un qui va faire un génocide. Les premiers réfugiés disaient qu’ils n’avaient pas vu venir, pas imaginé, qu’il y aurait eu une guerre civile. Il faut toujours rester vigilant pour le maintien de la paix. On l’encourage par la médiation, les relations interculturelles, pour éviter qu’il y ait des conflits dans 20 ou 30 ans parce qu’on n’a pas pris les bonnes décisions. Il faut être à l’écoute de tous. Ce que j’ai appris aussi est que la nature humaine peut être extraordinaire en même temps. Il y a une grande générosité.

Que faire quand on se sent impuissant devant l’état du monde ?

Présentement ça va mal dans le monde. Quand on regarde les nouvelles, on se sent tellement impuissant que la majorité des gens vont changer de poste. Qu’est-ce qu’on peut faire ? On peut soutenir les organismes qui sont sur le circuit de réinstallation. On peut être bénévole, être jumelé avec une famille. Il y a plusieurs opportunités d’implication pour la population. On peut par exemple faire un geste en donnant des meubles ou en faisant de l’aide aux devoirs.

Un rêve ?

La paix dans le monde ! Ça demeure une préoccupation, mais ça devient presque utopique. Ce qui est déconcertant, c’est de voir que ce sont souvent les enjeux économiques qui créent les conflits. Comment remettre au niveau des valeurs internationales le maintien de la paix comme étant une priorité ? Les activités interculturelles demeurent le meilleur outil pour favoriser les interactions entre la population et les nouveaux arrivants. Cette dynamique fait en sorte qu’il y a moins de racisme, de conflits. Le manque de connaissance est au cœur des préjugés.

Ses coups de cœur

Côté resto c’est l’Everest au 330 rue Saint-Georges, un resto népalais succulent ! Côté cinéma, le film Lion de Garth Davis avec Dev Patel et Nicole Kidman, tellement émouvant ! Côté musique, Line Chaloux écoute Christophe Maé, Zaz, Hubert Lenoir et Water Music de Händel. Côté balade elle aime aller au Lac des Cornes dans le coin de Mont-Laurier, le bonheur d’être dans la nature ! Et côté exposition, c’est celle de Lucien Lisabelle sur La Gaspésie vue des airs, une splendeur ! « Et je suis un peu accro à Game of Thrones ! »

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