L’école Saint-Jean-Baptiste fête ses 100 ans
Par Simon Cordeau
L’enseignant de sixième année Serge Veilleux souhaitait souligner le centenaire de son école. Il a donc proposé à ses élèves un projet pour en apprendre plus sur son histoire. Le résultat de leur travail était présenté vendredi, 26 janvier, devant élèves, parents et invités d’honneur, à l’école primaire Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jérôme. Reportage.
Des élèves nous accueillent à l’entrée et nous dirigent vers le gymnase. Là, M. Veilleux guide ses élèves, qui nous assignent nos places. On sent un peu de nervosité de la part des élèves qui devront bientôt monter sur scène, devant leurs camarades, et livrer leur performance. Pendant que les gens prennent place, l’enseignante d’art dramatique de l’école discute avec les parents. « Il y en a un qui a inventé un nouveau mot : « strexcité ». Mélange de « stress » et « excité ». »
Alors que tout est en place, M. Veilleux fait le tour de ses élèves. Il s’adresse à chacun d’eux avec complicité, leur demandant : « On est prêts ? » Puis il va s’asseoir derrière la console. La présentation peut commencer.
Raconter l’Histoire
Comme il y a peu d’information sur l’histoire de l’école elle-même, la présentation a aussi un volet sur l’histoire de Saint-Jérôme et celle du cinéma à Saint-Jérôme. Pour la recherche, les élèves sont allés dans les bureaux d’Histoire et Archives Laurentides (HAL). À tour de rôle, ils vont au micro pour raconter Saint-Jérôme, la fondation de la paroisse (1834), la première église (1839), le marché public (1863), l’arrivée du curé Labelle (1868), le premier journal (Le Nord, 1878), etc. Deux élèves font une saynète pour la construction du chemin de fer (1876).
Pour le volet cinéma, on a appris que le premier film muet a été filmé à Saint-Jérôme en 1897. La première salle de cinéma, elle, ouvre en 1909. L’entrée coûtait 10 ¢ pour un adulte et 5 ¢ pour un enfant. En 1973, Saint-Jérôme a un cinéparc, mais celui-ci ferme en 1985. Et en 1979, le Cinéma neuf du Carrefour du Nord ouvre ses portes.
École centenaire
L’arrivée de Jean-Baptiste Rolland et la fondation de sa papeterie, en 1882, occupent aussi une place importante dans l’histoire de Saint-Jérôme. La famille Rolland donne même les terrains pour construire l’église Saint-Lucien et l’hôpital, près de l’école.
« Durant les années 1920, les quartiers se développaient de plus en plus près de la Dominion Rubber et de la Compagnie Rolland. Le 19 janvier 1923, la commission scolaire décide de construire deux nouvelles écoles : l’école Saint-Joseph et l’école Saint-Jean-Baptiste », nous indique Mégane Beauséjour, technicienne en archivistique de HAL. C’est d’ailleurs la famille Rolland qui donne le terrain pour construire l’école qui sera nommée en l’honneur de son fondateur. « La majorité des élèves qui y allaient, leur parent travaillait à la Rolland », indique Mme Beauséjour. À l’époque, c’est la soeur Félix de Valoir, des Soeurs de Sainte-Anne, qui est directrice des deux nouvelles écoles.
Pour préparer leur présentation, les élèves ont entre autres rencontré Murielle Beauchamp, qui a fait son primaire à l’école Saint-Jean-Baptiste dans les années 1950. Après la présentation, alors que je parle avec Mme Beauchamp, des élèves viennent la remercier d’être venue et lui font un câlin. Elle se souvient que sa première année était avec des religieuses. « Soeur Marie-Clément de Rome ! Je me souviens de son nom. » Cependant, les années suivantes étaient laïques. « J’ai eu des bonnes enseignantes. »
« Quand je suis venue rencontrer les élèves, ils avaient préparé leurs questions. Mais c’était loin ! Il fallait que je me force des fois pour me souvenir », raconte Mme Beauchamp en riant. Les élèves ont aussi rencontré d’anciens directeurs et directrices de l’école pour monter leur projet.
Les surprises de l’Histoire
Une fois qu’ils ont terminé, les élèves reçoivent les applaudissements et les félicitations de l’auditoire, puis répondent à des questions. Je leur demande ce qu’il les a surpris le plus dans leurs recherches. « Qu’avant, les Galeries des Laurentides, c’était un terrain de golf ! », répond l’un d’eux. « Que M. Veilleux a déjà enseigné dans un sous-sol d’église », ajoute un autre.
Une enseignante raconte que durant la pandémie, elle faisait du ménage dans l’école. Elle est alors tombée sur une boîte contenant « tous les crucifix » de l’école, ainsi que des vêtements de l’époque. Le tout a été remis à la paroisse. « C’est quoi un crucifix je-sais-pas-quoi ? », a demandé un élève, provoquant un rire dans la salle.
Quiz
Durant la présentation, les élèves ont questionné l’auditoire sur leurs connaissances. Et vous, connaissez-vous l’histoire de Saint-Jérôme ?
1. Combien coûtait une copie du journal Le Nord à ses débuts ?
- a) 25 ¢
- b) 75 ¢
- c) 2 ¢
- d) 10 ¢
2. Quand l’électricité en continu est-elle devenue disponible à Saint-Jérôme ?
- a) 1925
- b) 1914
- c) 1935
3. Combien de temps a pris la construction de la cathédrale, en 1900 ?
- a) 1 an
- b) 5 ans
- c) 3 ans
- d) 8 ans
Réponses : 1. c); 2. b); 3. c).
NDLR : Les élèves étaient surpris du faible coût, à l’époque, d’un film au cinéma ou d’une copie du journal. Dites-vous qu’aujourd’hui, Le Nord est encore moins cher, puisqu’il est gratuit !