(Crédit photo: Musée virtuel de Prévost – Collection Guy Thibault)

A-15 : Première autoroute du Québec

Par Simon Cordeau

Dès les années 1950, les Laurentides sont si populaires que le gouvernement de Maurice Duplessis doit construire une nouvelle route pour s’y rendre. Les villégiateurs et les touristes sont de plus en plus nombreux à prendre leur voiture pour se rendre dans le Nord. L’autoroute 15 des Laurentides deviendra la première du genre au Québec.

C’est d’abord le train qui amène les Montréalais dans les Laurentides. Dans les années 1930, les trains de neige sont remplis de skieurs chaque weekend. Mais l’automobile fait tranquillement son apparition. Plus rapide et flexible que le train, elle gagne en popularité auprès des villégiateurs.

En 1930, on commence à déneiger la route 11 (qui deviendra la 117). En 1937, elle est déneigée jusqu’à Sainte-Agathe, et en 1941, jusqu’à Mont-Tremblant. Les touristes peuvent donc accéder à la nature laurentienne en voiture, même l’hiver. Mais à partir des années 1950, ils sont déjà trop nombreux pour la petite route 11, qui est engorgée chaque fin de semaine.

Lier Saint-Jérôme

En 1953, la Chambre de commerce des Laurentides demande au gouvernement Duplessis de construire une autoroute qui lierait Montréal à Saint-Jérôme. Non seulement cela permettra d’alléger le trafic, mais aussi de stimuler le développement touristique et économique de la région.

Les travaux commencent en 1957 et les premiers 16 kilomètres, entre Montréal et Laval, sont inaugurés en novembre 1958. En août 1959, l’autoroute des Laurentides est ouverte jusqu’à Saint-Jérôme (sortie 45). Les travaux seront même complétés quelques mois plus tôt que prévu!

Il y a cependant des dépassements de coûts. Il faut dire que l’autoroute est construite à six voies, soit trois dans chaque direction, sur toute sa longueur. Trois postes de péage, à Laval, Boisbriand et Mirabel, permettront d’éponger une partie des coûts. Le tarif de 25 cents par poste sera rapidement réduit durant les heures de pointe à 10 cents par le gouvernement de Jean Lesage.

Plus au nord

Malheureusement, la nouvelle autoroute ne résout pas le trafic : elle le déplace simplement de Montréal et Laval à Saint-Jérôme, où les automobilistes doivent continuer sur la route 11 pour se rendre à Saint-Sauveur, Sainte-Adèle et plus au nord.

On continue donc l’autoroute, mais cette fois à seulement quatre voies. Elle atteint Saint-Sauveur en 1963 (sortie 60), puis Sainte-Adèle l’année suivante (sortie 69). Avec le prolongement jusqu’à Saint-Sauveur, un poste de péage sera ajouté à Prévost. Il faudra attendre 10 ans, en 1974, avant d’atteindre Sainte-Agathe, où l’autoroute 15 s’arrête encore aujourd’hui.

La fin du train

L’arrivée de l’autoroute, et l’omniprésence de l’automobile, signera essentiellement l’arrêt de mort du train. Déjà en 1960, le P’tit Train du Nord interrompt son service une première fois. Il reprendra brièvement du service en 1978, avant de fermer définitivement en 1981. À Morin-Heights, le dernier train passe en 1962.

En 1984, le gouvernement de René Lévesque annonce qu’il abolira progressivement tous les postes de péage au Québec. Ceux sur l’autoroute des Laurentides prendront fin en 1985.

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