Global Mercy : Deux chirurgiens d’ici opèrent bénévolement en Afrique
Pour le couple de médecins Louise Caouette-Laberge et Jean-Martin Laberge, l’aide humanitaire dans des pays moins développés est une pratique qui fait partie de leur vie depuis une vingtaine d’années. Ces deux chirurgiens des Laurentides se sont récemment engagés comme bénévoles à bord du Global Mercy, le plus grand navire-hôpital civil au monde, en mission au Sierra Leone en Afrique de l’Ouest.
« Depuis 1999, on fait régulièrement des missions humanitaires un peu partout en Afrique, en Asie et Amérique du Sud, parfois ensemble et d’autres fois pas ensemble. Le Mercy Ships est un des organismes avec lesquels on collabore », explique Dre Louise Caouette-Laberge, qui en est à sa 46e mission humanitaire.
Plus d’une quarantaine de missions humanitaires
La Dre Louise Caouette-Laberge est chirurgienne plasticienne au CHU Sainte-Justine et professeure émérite, titulaire de clinique au Département de chirurgie de l’Université de Montréal récemment retraitée. En 2020, elle a aussi été reconnue comme officière de l’Ordre National du Québec.
Pour sa part, le Dr Jean-Martin Laberge est chirurgien général pédiatrique à l’Hôpital de Montréal pour enfants, chef adjoint du Département de chirurgie pédiatrique et professeur titulaire à l’Université McGill. Il est également l’ancien président de l’Association canadienne de chirurgie pédiatrique.
Le couple, qui habite Gore dans les Laurentides, a reçu de multiples distinctions pour son travail humanitaire, notamment pour la création de Mission Sourire d’Afrique, reconnu par le Collège des Médecins du Québec, en recevant le Prix d’humanisme. Ils sont aussi reconnus pour leurs implications afin d’offrir de la formation partout sur la planète.
« On reçoit beaucoup plus que ce qu’on donne ! Les gens qu’on opère gratuitement sont tellement contents, ils nous remercient et sont heureux. On prend pour acquis la formation qu’on reçoit et la chance qu’on a de pouvoir faire des études. Là-bas, il n’y a pas de professeurs. On ne réalise pas tant qu’on est pas sorti de chez nous et qu’on ne voit pas la réalité des autres », soutient Dre Louise Caouette-Laberge.
« On découvre le monde, pas en visitant des musées, mais en découvrant la réalité des autres. Ça, c’est extraordinaire », dit la docteure. « Ici, les gens déplorent le système de santé et chialent. Mais quand tu vas voir ailleurs, tu te rends compte que ce n’est pas si pire chez nous ! », ajoute Dr Laberge.
Au Sierra Leone en Afrique, le nombre de chirurgiens est de 0,2 pour 1 000 habitants.
Apporter l’hôpital à la population
C’est un collègue du Dr Laberge qui lui a fait découvrir Mercy Ships. Son navire-hôpital se rend dans des pays moins fortunés, notamment en Afrique, pour offrir des soins médicaux gratuits aux habitants de ces pays. Chaque année, avec leur équipe de bénévoles, Mercy Ships réalise plus de 2 000 chirurgies et plus de 8 000 soins dentaires à des personnes vivant dans la pauvreté. Avant que le bateau ne s’accoste sur la côte du pays pendant 10 mois, une équipe locale effectue une sélection préalable des personnes qui bénéficieront des soins.
Ainsi, lorsque Dr Laberge et Dre Caouette-Laberge sont arrivés dans le bateau, pour leur deuxième mission à bord, on avait déjà organisé tout leur temps et sélectionner les chirurgies à faire. Dès qu’ils arrivent sur le bateau, ils sont pris en charge et commencent à faire des chirurgies dans les premiers jours. « Rapidement, tu sais où aller et tu as tout en main pour commencer ta semaine de travail », explique-t-elle.
Lors de leur séjour, Dre Caouette-Laberge a effectué principalement des opérations pour des fentes labio-palatines, une malformation du visage qui consiste en une ouverture de la lèvre supérieure pouvant se prolonger jusqu’au palais. Dr Laberge a pour sa part opéré des hernies. « Souvent on va opérer beaucoup plus tardivement que ce qu’on ferait ici, au Québec. On va opérer des patients qui sont rendus adolescents par exemple », explique Dre Caouette-Laberge.
Par ailleurs, les chirurgiens bénévoles profitent de leur temps sur le bateau pour former des médecins de ces pays.
Une logistique plus simple et efficace
Avant leurs missions sur le bateau, le couple de chirurgiens partait en mission humanitaire avec sa propre équipe. Mais après l’avoir fait pendant de nombreuses années, les deux médecins trouvaient que c’était un peu plus simple de partir avec cet organisme. « Quand on part avec notre équipe, on part avec une vingtaine de bagages : il faut apporter toutes nos ressources ! C’est beaucoup plus de planification et d’argent aussi. Au point de vue logistique, c’est le jour et la nuit », explique Dre Caouette-Laberge.
« L’avantage d’un bateau comme ça est qu’il possède des standards internationaux. Ça permet donc de faire des chirurgies complexes qu’on ne pourrait pas faire dans un pays africain puisqu’ils n’ont pas les infrastructures nécessaires », rapporte Dre Louise Caouette-Laberge. Puis, c’est beaucoup plus sécuritaire qu’aller en mission avec se propre équipe.