Des nouveaux arrivants s’initient au ski
Par Simon Cordeau
Une centaine de nouveaux arrivants skiaient pour la première fois dimanche, 17 décembre, au Sommet Olympia à Piedmont. Le programme Ma Première Fois, en partenariat avec l’Association des stations de ski du Québec, avait aussi lieu au Mont-Orford dans les Cantons-de-l’Est, à la Vallée du Parc en Mauricie, et à Ski Saint-Bruno en Montérégie.
Au pied de la montagne, l’ambiance est à la fête. De la musique rythmée sort de haut-parleurs. La température est douce, juste au-dessous de zéro degré. Dans la zone d’apprentissage, autour de la demi-lune, on entend un mélange d’accents et de langues. Certains sont au Québec depuis une décennie, d’autres depuis un an à peine. Un participant dans la quarantaine chausse des skis pour la seconde fois de sa vie. Un jeune homme venu avec sa famille voit l’activité comme une façon de plus d’en apprendre sur le Québec et de s’y intégrer.
Maîtriser les bases
« On organise des journées comme ça pour initier les gens aux sports de glisse. Mais on travaille de la même façon avec des Québécois qu’avec des nouveaux arrivants », explique Mathieu Brosseau, directeur Expérience-client, Écoles de glisse et Locations pour Les Sommets. Un autre week-end d’initiation aura lieu à la fin mars, dans l’ensemble des Sommets. Mais le programme est offert toute la saison durant. On peut s’inscrire en petit groupe de quatre et à des cours privés de l’École de glisse, explique-t-il. « La différence aujourd’hui, c’est qu’on a un groupe. Donc les moniteurs travaillent en ateliers. »
L’apprentissage se fait par étapes. La première se passe autour d’une demi-lune peu profonde. « On en voit quelques-uns ici faire la trottinette à un ski, pour apprendre la sensation de la glisse. Et une fois qu’ils sont aptes, ils vont glisser dans la demi-lune et s’amuser », explique Mathieu.
Dans cette petite pente, ils apprennent à descendre à l’avant, à l’arrière et à contrôler un peu leur direction. Les moniteurs leur montrent aussi à monter une pente sur le côté. Bref, l’objectif est de développer leur mobilité et leur aisance sur des skis. « On veut s’assurer que sur un terrain avec un angle de pente, ils sont capables de s’immobiliser », continue Mathieu.
« Les jeunes apprennent plus vite. Ils ont moins peur de tomber et de se faire mal », note Marc-André, l’un des moniteurs. Il souligne que pour certains participants, seulement de mettre des bottes et de marcher avec elles est un défi. « Il y en a que c’est la première fois qu’ils jouent dans la neige. »
C’est le cas de Bibiane. Arrivée au Québec il y a environ un an et demi, elle est venue ici avec le Carrefour d’Interculture de Laval. Elle admet que le plus difficile a été de mettre l’équipement et de se rendre jusqu’à la zone d’apprentissage. Garder l’équilibre est d’ailleurs un effort constant. Elle n’est pas la seule : beaucoup de participants glissent, dérapent, descendent sans contrôle, patinent, ou tombent. « C’est comme le français. On fait des efforts, on essaie », illustre Bibiane avec un large sourire.
S’amuser dans les pentes
Lorsqu’un participant maîtrise les bases, il peut prendre le tapis juste à côté et continuer dans de petites pentes, chacune conçue pour développer un nouvel apprentissage. Mathieu pointe un des participants : un jeune garçon qui glisse d’un côté à l’autre de la demi-lune sans difficulté. « C’est un bel exemple. Lui, il est très à l’aise. Il y a un moniteur qui va aller le voir pour qu’il passe à la prochaine étape. »
Les participants iront d’abord dans les rouleaux, qui ressemblent à des vagues plus ou moins grandes. « On peut se laisser aller et prendre un peu de vitesse. Mais le fait que ça descend et remonte, la gravité va les ralentir. Ils n’ont pas à freiner », illustre Mathieu. Viennent ensuite les virages profilés. « Ça les aide à descendre la pente plus facilement et à contrôler leur vitesse. En même temps, ils apprennent les changements de direction. »
Enfin, ils se retrouveront sur « la piste parfaite ». Là, ils peuvent mettre tous leurs apprentissages en action et skier plus librement, sur une piste régulière mais à petite échelle, avant de dévaler les pentes proprement dites.
L’objectif, rappelle Mathieu, est aussi d’avoir un bon taux de rétention. Autrement dit : que les participants aient la piqûre. « On essaie d’atteindre au moins un 20 %. Mais on aimerait augmenter ce chiffre-là d’une saison à l’autre. L’important, c’est qu’ils aient du plaisir et qu’ils aient envie de revenir. »