Alzheimer : Adapter le milieu de vie pour chaque résident
L’équipe de la résidence Au cœur de la vie, dans l’arrondissement de Saint-Antoine à Saint-Jérôme, crée des milieux de vie adaptés pour chaque résident atteint de la maladie d’Alzheimer.
Au cœur de la vie est en activité depuis 2008. Dans chacune de leurs quatre résidences, le but est le même : « Préserver la dignité des personnes qui vivent [dans la résidence] », selon les mots de Georges Abiad, le président de l’entreprise. « Toutes nos décisions, à mon niveau ou au niveau des opérations, doivent se conformer à cette mission-là. Donc, s’il y a quelque chose qu’on fait qui ne va pas dans ce sens-là, on le change », souligne-t-il.
Créer des milieux adéquats
À la résidence de Saint-Antoine, 28 résidents sont atteints de la maladie d’Alzheimer. Ceux-ci sont toutefois séparés en deux groupes, selon l’avancement de la maladie, afin de créer des milieux de vie plus petits, et donc plus adaptés. Selon M.Abiad, chaque milieu de vie est autosuffisant.
Avoir des espaces réservés selon les besoins et les conditions des personnes est essentiel pour l’équipe. « Ça amène un respect pour les résidents », mentionne Juliette Desrosiers, directrice générale. Selon l’équipe, limiter le nombre de personnes dans chaque espace de vie améliore également la qualité de vie des résidents.
Adapter et écouter
Kathy Duchesne s’occupe du bien-être des résidents depuis un peu plus d’un an. L’une de ses occupations actuelles est de créer des milieux pour les résidents atteints d’Alzheimer. Par exemple, l’un des résidents aime beaucoup les casse-têtes : un espace casse-tête lui a donc été créé.
« Je suis en lien avec eux, parce que moi, mon but est toujours en lien avec la mission, c’est qu’ils soient heureux en tout temps. Que ce soit au repas, que ce soit entre les repas, que ce soit dans l’activité ou un événement », explique-t-elle.
Afin d’atteindre ce bonheur, il est nécessaire de bien comprendre sa clientèle et les besoins qui peuvent venir avec la maladie d’Alzheimer. Selon Juliette Desrosiers, plusieurs patients seront tentés d’aller dans les autres chambres, de prendre des choses pour les changer de place ou les cacher et plus encore. « Il y a un endroit avec des chapeaux et des fleurs, pour qu’ils puissent en prendre, parce qu’ils aiment beaucoup fouiller », dit Mme Duchesne.
Des résultats positifs
Le personnel d’Au cœur de la vie observe que ces adaptations dans les milieux de vie amènent un meilleur comportement chez les résidents. « On voit vraiment une différence. Parce que chez cette clientèle-là, il y a souvent beaucoup d’agitation. Il ne faut pas se le cacher. Il y en a que ça peut être de rire beaucoup, beaucoup, comme il y en a que ça peut être d’être en colère, aussi, parce qu’ils cherchent un peu un sens à tout ça. Puis, en fait, on réussit à trouver un sens », explique Mme Desrosiers.
Selon celle-ci, les familles des résidents apprécient beaucoup de les voir bien et heureux dans leur environnement. « On crée un environnement justement propice aux échanges, puis les familles ont plus envie de venir parce que ça va être beaucoup plus positif que de voir leur proche qui est très agité et qui tombe en colère », dit-elle. Les familles restent également à l’affût de ce qui se passe à la résidence en tout temps. Celles-ci sont régulièrement invitées aux différentes activités organisées par la résidence, comme des barbecues, par exemple.
« On est dans le domaine de l’interprétation, de la compassion et de donner pour faire du bien aux autres. La réussite pour nous, c’est de savoir qu’on a eu un impact positif dans la vie des personnes que nous hébergeons et dans la vie de leur famille », conclut Georges Abiad.