Comment participer à la protection des tortues
Conservation de la nature Canada (CNC) invite tous les citoyens des Laurentides et de partout au Québec à signaler les tortues qu’ils croisent, en portant attention sur les routes.
Ainsi, l’organisme demande aux gens de signaler les tortues sur le site web de carapace.ca. Cela leur permet de recenser et documenter les points chauds où se trouvent ces espèces. « Ensuite, on peut sensibiliser les gens et les municipalités en installant par exemple des panneaux de signalisation, des clôtures ou en créant des passages faunique », explique Francisco Retamal Diaz, coordonnateur de projets chez CNC.
7 espèces de tortues d’eau douce vivent au Québec, dont 5 sont désignées menacées ou vulnérables.
Durant les mois de mai à octobre, les tortues sont particulièrement actives. Celles-ci sont en déplacement pour se reproduire et trouver un site de ponte idéal. Elles parcourent donc de grandes distances, parfois de plusieurs kilomètres. « Ce n’est pas parce qu’elles sont lentes qu’elles ne peuvent couvrir de longues distances », indique CNC dans un communiqué. Elles se déplacent aussi pour chercher de la nourriture, trouver un nouvel habitat ou chercher un partenaire.
De plus, les tortues pondent parfois sur les chaussées ou tentent de traverser les routes surtout près des milieux humides. « Avec le sable, le bord des routes devient un habitat typique de ponte pour les tortues. C’est un piège écologique. Elles s’exposent à des dangers et leurs oeufs ont peu de chance d’éclore », explique M. Retamal Diaz. Pour cette raison, CNC demande aux automobilistes d’être plus vigilants.
Des espèces importantes pour les milieux humides
« Au point de vue écologique, les tortues ont un rôle important pour maintenir la santé des milieux humides. Dans un contexte de changements climatiques, les milieux humides sont extrêmement importants. En protégeant les tortues, on protège aussi les milieux humides », ajoute-t-il.
D’ailleurs, les tortues sont parmi les plus vieilles espèces sur la Terre. Puis, ces espèces peuvent prendre 10 à 20 ans pour se reproduire. « Lorsqu’une tortue meurt, ça ne prend pas beaucoup de temps avant que ça cause un impact sur la population », indique M. Retamal Diaz.
Quoi faire si vous voyez une tortue :
- Prendre une photo : cela permet à CNC d’identifier l’espèce.
- Noter les coordonnées GPS : on peut le faire en allant sur Google Map par exemple.
- Aller sur le site de carapace.ca et remplir le formulaire.
Le site carapace.ca existe depuis 2017. Grâce à cette plateforme, on a pu identifié les points chauds au Québec : l’Estrie, la Montérégie, l’Outaouais et les Laurentides. « Ces signalements permettent aux organismes de conservation, comme CNC, de poser les bons gestes aux bons endroits », écrit CNC.
En 2023, près de 1800 tortues y ont été signalées.
Le nombre total de tortues observées depuis le début du projet est de 11 800.
« C’est avec ces signalement qu’on alimente la base de données. […] Chaque année, on vérifie toutes ces données pour déterminer si l’espèce et le points GPS sont justes. Par la suite, on la transmet à nos partenaires et au gouvernement pour que ce soit accessible à tout ceux qui veulent participer à la protection des tortues », rapporte Francisco Retamal Diaz.
Quoi faire si on croise une tortue sur la route ?
- Assurez-vous de respecter le Code de la sécurité routière et vérifiez s’il est sécuritaire de vous arrêter;
- Aidez la tortue à traverser dans le sens où elle allait. Attention, certaines, comme la tortue serpentine, peuvent causer des morsures graves.
- Après l’avoir aidée, ne restez pas trop près d’elle pour ne pas lui provoquer trop de stress, et prenez une photo de la tortue pour Carapace.ca.
Il existe un centre de réhabilitation pour soigner les tortues du Québec. Si vous observez une tortue blessée, communiquez avec Éco-Nature sans tarder à sostortues@eco-nature.ca.