Comment aménager une ville pour le transport actif ?
Piétons Québec et Vélo Québec parcourent depuis un an la province pour donner des formations sur l’aménagement pour le transport actif en région. Ils seront dans les Laurentides, à Prévost, le 9 avril prochain pour présenter la formation.
« Il y avait un besoin depuis longtemps au niveau des régions du Québec à la suite de nos conférences et activités dans les grands centres de Québec et Montréal », explique Louis Martin, conseiller en aménagement chez Piétons Québec. La formation s’adresse principalement aux personnes qui tournent autour du milieu municipal, que ce soit des élus, des urbanistes, des aménagistes, des ingénieurs ou encore des employés des loisirs ou de la santé.
« Cette formation d’une journée a pour objectif d’informer et d’outiller les acteurs municipaux sur les environnements urbains favorables à la mobilité active », lit-on dans la description.
La formation traite entre autres des bienfaits des transports actifs, tels la marche et le vélo, pour l’environnement et la santé. Ensuite, on démontre les besoins des piétons et cyclistes ainsi que les enjeux qu’ils rencontrent comme le déneigement en hiver par exemple, explique M. Martin. Puis, on présente les différentes sortes d’aménagement pour favoriser la sécurité et le confort.
« On présente aussi les façons de procéder pour se rendre [à ces aménagements]. La Municipalité a un rôle de leader à jouer pour ce qui est du développement du transport actif. On parle aussi de la consultation des citoyens et l’importance de les impliquer », rapporte M. Martin. Il faut penser par exemple aux personnes plus vulnérables comme les enfants ou les aînés. « Si on peut aménager pour ces gens, c’est tout le monde qui en profitera. »
Trucs et astuces
Parmi les techniques proposées, on parle entre autres de la planification lorsqu’il y a des travaux sur des rues. « Si on doit ouvrir la rue pour changer les égouts et l’aqueduc, c’est important de ne pas reconstruire à l’identique et de penser à aménager pour le transport actif », soutient-il.
« Au Québec, comme ailleurs dans le monde, ça fait plus de 100 ans qu’on aménage pour l’automobile. C’est le temps de rééquilibrer l’espace et de penser à mettre des aménagements plus fonctionnels qui peuvent profiter à tout le monde », rapporte Louis Martin.
On donne en exemple l’utilité des aménagements transitoires et des projets pilotes pour intégrer des aménagements plus permanents. Par exemple, on peut installer des bollards ou des balises, faire du marquage sur les rues, des traverses piétonnières surélevées : des solutions à peu de frais pour les villes. « L’objectif est que ces aménagements deviennent permanents. Puis, ils ont l’avantage de favoriser l’acceptabilité sociale », souligne M. Martin.
Oui des défis, mais aussi des solutions
Parmi les principaux enjeux que rencontrent les villes en matière de transport actif, les défis reliés à l’étalement urbain ressortent beaucoup dans les formations. « C’est beaucoup plus facile d’aménager dans un noyau villageois concentré que lorsque c’est éparpillé un peu partout. »
Puis, les questions budgétaires sont aussi souvent un frein à l’aménagement. Le conseiller soutient qu’il y a des programmes de financement gouvernementaux dédiés à cela. Et les aménagements transitoires permettent aussi de réduire les coûts.
Les routes numérotées, comme les routes 117, 329 ou 364 qui appartiennent au ministère des Transport et de la Mobilité Durable (MTMD), représentent aussi un enjeu pour les villes. Mais Louis Martin explique que le MTMD essaie d’être « plus partenaires avec les villes et municipalités, depuis que la ministre Geneviève Guilbault est en poste ». « Mais c’est une grosse machine, alors il faut être patient. Il faut travailler ensemble, et non en silo. »
Formation Aménager pour le transport actif
- Quand : 9 avril de 9 h 30 à 16 h 30
- Où : 2870 boulevard du Curé-Labelle, Prévost
- Coût : 120 $ pour les membres ou 150 $ (places limitées)
Pour s’inscrire, rendez-vous sur le site web de Piétons Québec.