Beyond ridicule

Par Journal-le-nord

jctremblayinc@gmail.com

Au début, ça me paraissait prometteur, tous ces efforts en recherche et développement sur les substituts de protéines animales. Puis au fil du temps, j’ai observé avec stupéfaction les nombreux projets de « fausses viandes » élaborés entre autres, par une Américaine née en 2009, dont la valeur boursière dépasse maintenant les 10 milliards de dollars. Oui… plus de 10 milliards ! Non, mais en voulez-vous de la maltodextrine, de la méthylcellulose et de l’acide de succinique, en v’là !

Une explosion… de fausses saveurs

C’est la folie furieuse, mon épicier en vend à la tonne, et les géants de la « régurgitation rapide » ont tous embarqué dans le train du « faux-bœuf » nommé désir, et ce n’est que le début. Imaginez que le réputé groupe financier Bloomberg rapportait que les investisseurs verraient bientôt leurs titres atteindre de nouveaux sommets, grâce à l’arrivée déjà fortement anticipé du « faux-bacon ».

Toutes ces compagnies se posent souvent en apothicaires d’un remède révolutionnaire, ou en David Copperfield du cholestérol, substance grasse néfaste et omniprésente, mais qu’une pléiade de publicitaires se chargent de faire disparaître à grands coups de « mangez santé et sauvons la planète » !

Je ne suis pas un partisan de ce qui est faux, mais en toute équité, les produits similiviandes ne sont pas le démon, ils sont notamment bénéfiques pour l’environnement ainsi que le bien-être animal et ça, c’est une excellente chose. Mais de grâce, arrêtons de manger les yeux fermés dans l’assiette des « marketeux » qui tentent de nous faire croire que le « nouveau faux » est LE miracle santé réincarné – je suis très agacé quand on prend le peuple pour une bande de demeurés, prêts à tout avaler sans questionner.

Un retour aux ingrédients simples : vraiment ?!?

C’est une tendance lourde, et une merveilleuse nouvelle qu’est ce mouvement de revenir à la base, de parler du terroir, de cuisiner, d’acheter local et en saison, en misant sur des aliments simples et des plats avec une courte liste d’ingrédients. C’est pourquoi sur le plan sociologique, j’ai peine à comprendre tout cet engouement pour une invention qui au fond ne règle pas le problème de fond et va à contre-courant d’une belle occasion de revenir aux sources.

Vous savez combien d’ingrédients en moyenne comportent les galettes de « faux bœuf » qui sont en train de prendre d’assaut le monde entier? 22. Un tantinet « beyond » transformé ? À vous de juger.

L’authenticité Savoura (ou merci, Stéphane Roy)

De l’autre côté du spectre, il y a les entrepreneurs qui incarnent et favorisent une agriculture responsable et morale, combiné à un réel effort de créer de la valeur pour son prochain – une opposition idéologique avec toute cette « fausse » tendance. « J’ai un enfant et je me vois mal lui dire que les serres Savoura se lancent dans le cannabis, c’est juste pas dans mes valeurs », avait déclaré l’homme d’affaires aux principaux médias, ainsi qu’à votre humble chroniqueur vers la fin 2017.

Tandis que le gouvernement de M. Trudeau multipliait l’aide à la transformation de serres conventionnelles en usines à drogues partout au Canada, je me rappelle que M. Roy ne cachait pas son mécontentement de n’avoir reçu aucun support du fédéral pour ses projets de construction et de transformations de serres pour cultiver… des tomates biologiques. Chercher l’erreur.

Je me souviendrai toujours de sa droiture et de l’importance qu’il accordait au fait de donner le bon exemple.

Ainsi donc, je ne peux conclure cette chronique sans rendre hommage à l’entrepreneur Stéphane Roy et à son fils Justin, dont les âmes, dans le ciel se sont envolées, tandis que leurs fuselages, au sol sont restés.

Merci de nous avoir laissé un vaste legs, celui de l’authenticité, sans additifs et oh combien nécessaire dans notre société – un legs qui nous rappelle que la nature est inimitable et brillera toujours davantage dans la splendeur et le respect de sa simplicité.

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