« Ce livre m'a fait de belles surprises ! » – Hélène Dorion

Par Lpbw

ROMAN. Le lancement laurentien du récit Recommencements d’Hélène Dorion s’est très bien passé nous dit l’auteure. « Il y a eu beaucoup de monde, un public très attentif, certain venait même de Montréal. Pour moi, c’est toujours un moment précieux et important de présenter dans les Laurentides un nouveau livre, celui-ci en particulier. » L’événement s’est tenu le dimanche 20 juillet, dans le cadre du salon « Auteurs dans la vallée», à Saint-Sauveur.

Une troisième récit après Jours de sable et L’étreinte des vents pour cette auteure profondément attachée aux Laurentides. Elle a vécu plus de 25 ans à Saint-Hippolyte qu’elle a quitté en 2010.

Recommencements

Recommencements est sorti au printemps. « Il a déjà eu le temps d’avoir une assez belle vie».

L’accueil est très bon. Il se retrouve sur le palmarès de nombreuses librairies. Il fait partie des incontournables romans des six premiers mois de l’année. « La critique a été excellente et le livre a déjà été réimprimé, nous dit Hélène Dorion. Ce livre m’a fait de belles surprises, nous confie-t-elle ajoutant que lorsqu’on publie un livre, on ne sait jamais! C’est, d’une certaine façon, toujours le premier. »

« Recommencements», Hélène Dorion a voulu l’écrire pour essayer de voir ce qui se passe quand les grandes vagues de la vie nous renversent (ruptures, deuils, maladies, changements de cap dans le travail, déménagements, etc.).

« J’ai voulu revisiter ce qui se passe quand de grandes vagues nous bousculent et soufflent sur tout ce qu’on avait construit jusque-là dans notre vie et voir, à partir de là, ce que veut dire refaire sa vie, ce qui n’est pas forcement tout laisser derrière, tout oublier, tout ignorer, mais sans doute, au contraire, honorer le passé, la mémoire au tamis du cœur, et recommencer c’est-à-dire répondre à l’invitation de la vie. »

« Je pense que la vie est fondamentalement bonne et que, parfois, notre impatience l’empêche de le révéler », nous dit-elle encore.

Épouser la vie

« La vie nous invite à recommencer et à mon sens c’est toujours pour le mieux, pour le meilleur de nous-mêmes et de ce que l’on a à faire dans notre vie et sur la terre.»

C’est d’ailleurs le point de départ de son livre : « je passe par la mort de ma mère je passe et repasse par la douleur de la rupture, mais pas pour y rester, justement pour refaire tout ce qui peut être refait et doit être refait justement pour recommencer un peu comme le phénix qui renait de ses cendres. »

L’auteure y visite « certain champs que l’on appelle l’impermanence, le passage des choses, l’acception et l’abandon qu’on a à apprendre devant la vie, car plus on s’oppose aux grandes vagues, plus elles sont fortes, et puis elles vont nous apprendre à les embrasser. C’est une façon d’apprendre à épouser la vie.»

Une dimension spirituelle

Pour l’auteure, l’être humain est naturellement et profondément spirituel. Ces questions sur l’amour, l’impermanence, sur la vie, invitent justement à habiter une certaine spiritualité. « Et quand je parle de spiritualité, c’est une spiritualité sans dogmes. Je pense qu’il faut puiser dans cette spiritualité qui nous habite. La vie est faite principalement d’invisible. L’invisible qui peut constituer une compagne importante pour nous guider et constituer aussi un fondement, une fondation dans nos vies.»

Elle nous dit aussi que, pour elle, les mots sont des instruments de transformation. « Par la lecture ou par l’écriture. Et c’est pour cela que la littérature, pour moi, a une force si grande, un pouvoir si grand pour l’être humain. Parce que les mots sont transformateurs.»

« Quand on lit un livre, quand on touche un mot, on touche une réalité intérieure; elle est déjà transformée parce elle est déjà éclairée. »

Les mots sont des transformateurs et aussi des éclaireurs : « un peu comme des lampes de poche, devant nous, qui nous permettent d’éclairer, de voir les angles morts qu’on n’avait pas voulu voir jusque-là, de creuser à l’intérieur de soi. Dans ce cas-ci, pour moi, ce n’est pas tourner le regard vers moi, mais inviter le lecteur à éclairer ses propres chemins. »

Selon Hélène Dorion il s’agit de proposer des passerelles, «que la passerelle se pose entre le lecteur et lui-même. Et, par la suite, entre lui et les autres, lui et sa propre vie. »

Et, selon elle, on ne peut pas le faire si on ne fait pas face à la vie, donc à l’impermanence et donc à la mort, « d’une façon où l’on peut voir l’hiver comme déjà l’essor du printemps et le printemps le déclin de l’été qui est lui-même l’essor de l’automne. Comprendre que les mouvements cycliques de la nature qui est là devant nous et ce qu’elle nous donne, c’est cette leçon primordiale de l’impermanence des choses et aussi de cette circularité. Les choses tournent non pour revenir sur elle-même, mais pour avancer plus profondément vers un centre qui est nous-mêmes. Ce lieu où l’on devient pour nous-mêmes. On devient notre propre maison, notre propre père, notre propre mère, et là, on entre véritablement dans notre vie.»

http://vimeo.com/91713888

L’auteure

Hélène Dorion a écrit plus de trente livres publiés dans une quinzaine de pays. Elle fait du langage un instrument puissant qui éclaire nos vies. Sa pratique et son enseignement du yoga participent du même désir de célébrer la beauté du monde, ainsi que notre capacité de transformation. Elle a notamment été récompensée des prix Anne-Hébert, Mallarmé, Léopold-Sédar-Senghor et du Gouverneur général du Canada.

Recommencements – Roman – 224 pages – Éditions Druide

Hélène Dorion -Recommencements – Roman – 224 pages – Éditions Druide

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