Caucus de la CAQ : Des enseignants de la FSE-CSQ manifestent
Par Daniel Calvé
Une trentaine d’enseignantes et d’enseignants de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) ont manifesté jeudi dernier devant le Manoir Saint-Sauveur, où se déroulait le caucus présessionnel de la Coalition avenir Québec (CAQ).
Les manifestants, qui provenaient du Syndicat des enseignantes et enseignants des Laurentides (SEEL-CSQ), du Syndicat de l’enseignement de la région de Vaudreuil (SERV-CSQ) et du Syndicat de l’enseignement de la Rivière-du-Nord (SERN-CSQ), ont fait connaître leur vive opposition au projet de loi 40 sur la gouvernance scolaire, « qui attaque leur autonomie professionnelle », ainsi que leur colère contre le dépôt des demandes patronales qu’ils jugent inacceptables.
Les enseignants inquiets
Le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec, Jean-François Roberge, a rencontré les présidents des trois syndicats. « Nous lui avons réitéré notre opposition au projet de loi 40 et à ses conséquences négatives sur l’autonomie des enseignants. Nous avons abordé la négociation, la pénurie d’enseignants, la composition de la classe et l’intégration sans soutien des élèves HDAA, de même que les sommes nette-ment insuffisantes en francisation. Nous lui avons fait savoir une fois de plus que les enseignants croulent sous la tâche. C’est en trio que nous lui avons répété que les profs manquent d’air et qu’il faut que ça change maintenant », ont-ils expliqué après leur rencontre.
« C’est le tout début des négociations et on est déjà inquiets. Le dépôt patronal a été perçu comme une insulte et on aurait grandement besoin de valoriser la profes-sion en offrant de meilleures conditions de travail aux enseignants », a souligné Annie Domingue [SEEL-CSQ].
« Effectivement pour retenir les profs dans l’enseignement et inviter d’autres à venir enseigner ce n’est pas le dépôt patronal qui a été déposé qui va encourager les gens à venir », a ajouté Christian Aubin [SERN-CSQ].
Selon Annie Domingue, en plus des demandes de meilleures conditions de travail et d’une augmentation du salaire les enseignants ont besoin d’une augmentation de services. « Les services actuels sont nettement insuffisants pour couvrir tous les besoins des élèves qui sont intégrés. Nous avons besoin d’ouvertures de classes spéciales, de soutien pour réaliser notre travail et davantage de temps ».
Pour Christian Aubin. les enseignants doivent souffler. « Les enseignants nous disent que leurs tâches s’alourdissent. Ils sont épuisés. De plus une augmentation de 7 % du salaire ce n’est même pas l’inflation du coût de la vie, ce n’est pas ça qui va inciter les gens a venir enseigner et les plus vieux veulent quitter ».
Notez que le ministre de l’Éducation a annoncé que le projet de loi 40 sur la gouvernance scolaire sera adopté rapidement, quitte à recourir au bâillon.
François Legault réagit
Invité par le journal à commenter, le premier ministre, Francois Legault, a rappelé que la loi 40 est essentiellement pour abolir les commissions scolaires. « Je comprends mal leur opposition. Il y a une clause qui les touche directement, c’est la formation continue. On demande qu’un minimum de 30 h, soit deux journées et demie par année, soit consacré à la formation continue. Est-ce que c’est à çà que le syndicat s’oppose ou c’est à l’abolition des élections scolaires? Ce n’est pas clair. Le contexte est qu’actuellement on est en train de négocier avec le syndicat les conventions collectives qui se terminent le 31 mars 2020 et on a déjà annoncé qu’on veut donner des augmentations de salaire supérieur pour les enseignants. Ils ne seront pas oubliés. »
1 commentaire
« les enseignants […] ne seront pas oubliés. » Les municipalités non plus… Et ni celles-ci ni ceux-là ne l’« oublieront »…