Campement de sans-abri : Saint-Jérôme peut continuer le démantèlement
Par France Poirier
La Cour supérieure refusait, le 29 décembre dernier, d’émettre une injonction interlocutoire provisoire pour que la Ville de Saint-Jérôme cesse immédiatement de démanteler les campements de sans-abri, rapportait La Presse, le 3 janvier, sous la plume de Vincent Larin
C’est l’organisme la Clinique juridique itinérante qui en avait fait la demande devant le tribunal. Cet organisme juridique de défense des droits des personnes itinérantes plaide que Saint-Jérôme contrevient aux droits fondamentaux des sans-abri, puisque la municipalité n’offre pas de solution de rechange adéquate aux campeurs expulsés, rapporte La Presse.
C’est en octobre 2022 que la Ville de Saint-Jérôme a modifié son règlement concernant la propreté, la sécurité, la paix, l’ordre et le bien-être. Cette décision avait été prise à la suite d’un incendie qui avait ravagé un bâtiment qui abritait des sans-abri et l’installation d’un campement dans le parc Henri-Daoust.
Des partenaires du milieu
La Ville dit vouloir participer à la mise en place « d’une approche bienveillante, contemporaine et inclusive à l’égard des personnes en situation d’itinérance ». « Saint-Jérôme travaille avec l’ensemble des partenaires du milieu, dont l’équipe du Programme ESPOIR (équipe de suivi de proximité offrant de l’intervention en réinsertion) du CISSS des Laurentides, composée d’intervenants spécialisés en itinérance, ainsi qu’avec la direction de la Santé mentale. L’équipe Pacifique du Service de police de la Ville de Saint-Jérôme est composée de quatre policiers et d’un superviseur. Elle offre des services adaptés aux besoins des clientèles vulnérables, dont les personnes en situation d’itinérance », fait-on savoir par voie de communiqué.
La HUTTE
La Ville rappelle que les personnes en situation d’itinérance peuvent compter sur la maison d’hébergement d’urgence et sur la halte-chaleur de La HUTTE. Celle-ci accueille et accompagne ces personnes afin de les aider à sortir de la rue de façon durable. La ressource offre 30 places d’hébergement, 20 places de transition et 6 lits en mode dortoir pour un total de 56 places. Une halte-chaleur peut accueillir une cinquantaine de personnes qui peuvent y passer la nuit, obtenir le soutien d’un intervenant, manger un repas chaud, prendre une douche, laver leurs vêtements et en obtenir gratuitement, s’ils en ont besoin. La Ville rappelle qu’il n’y a que deux conditions pour bénéficier des services de La HUTTE, soit l’absence de violence et de consommation à l’intérieur de l’établissement.
« Bien-être et sécurité pour tous »
Le maire a tenu à rappeler que son conseil de ville a à cœur le bien-être et la sécurité de tous les citoyens, incluant les personnes en situation d’itinérance. « Je me permets de rappeler que la population nous a d’ailleurs demandé d’améliorer les différents aspects de la sécurité lors de nos consultations menant à notre tout nouveau Plan stratégique 2023-2025. En ce sens, la Ville souhaite être un partenaire de choix avec l’équipe ESPOIR du CISSS des Laurentides et le réseau communautaire, mais elle ne peut se substituer au ministère de la Santé et des Services sociaux pour assumer les responsabilités populationnelles qui lui incombent en premier lieu », a souligné le maire Marc Bourcier.
Il a rappelé la présence de la Ville de Saint-Jérôme au Sommet sur l’itinérance tenu à Québec en septembre sous la présidence du maire Bruno Marchand et sa participation toujours active à ce comité.
Étant donné les procédures judiciaires en cours, la Ville n’émettra pas d’autres commentaires sur le sujet.