(Photo : Courtoisie)
L'un des terrains de la rue Perreault qui a été en grande partie nettoyé.

Sainte-Sophie : Ça brasse au conseil municipal 

Par France Poirier

Lors de l’assemblée publique du 4 mai dernier, le conseil municipal a voté contre une entente permettant à la compagnie à numéro, dont le conseiller Claude Lamontagne est partie prenante avec 25 % des parts, de pouvoir compléter le nettoyage des dits-terrains d’ici le 1er novembre 2021. Au départ, ils devaient être nettoyés pour le 1er mai.

Il faut savoir que l’ancien propriétaire, monsieur Miller, accumulait des choses sur ses terrains depuis 30 ans. La compagnie actuelle en a fait l’acquisition il y a quatre ans. « J’avais une entente avec la Ville que je ferais le nettoyage. On savait que ce serait long. En quatre ans, nous avons construit deux maisons neuves, sept maisons ont été vidées et détruites », nous avait confié M. Lamontagne en mars dernier.

« Une campagne électorale qui va jouer du coude. Je trouve ça déplorable. Je ne crois pas que ce sera une campagne propre. » – Louise Gallant

La Ville avait donné des délais à la compagnie pour faire le nettoyage de ceux-ci, à la suite d’une plainte d’un voisin. « Les propriétaires, dont M. Claude Lamontagne, avaient des délais à respecter, ce qui n’a pas pu être fait pour différentes raisons », souligne la mairesse Louise Gallant.

Lorsque l’entente a été proposée, il y avait des pour et des contre au sein du conseil. La mairesse nous explique que le voisin qui avait porté plainte était d’accord avec les propositions. « Il a vu le ménage qui a été fait, les terrains sont nettoyés à 95 %. Une partie du conseil a décidé qu’ils ne voulaient rien savoir, et ce, même si le plaignant se disait satisfait de l’entente », ajoute madame Gallant. Ainsi, le vote a été demandé lors de l’assemblée du conseil par Éric Jutras qui était contre, tout comme Sophie Astri et Guy Lamothe. Claude Lamontagne devait se retirer du vote. La conseillère Linda Lalonde et le conseiller Normand Aubin ont voté pour. Même si elle n’avait pas à trancher, la mairesse a signifié qu’elle aurait été en faveur.

Trois candidats à la mairie

Faut savoir que deux des trois conseillers qui ont voté en défaveur se présentent à la mairie, ainsi que Claude Lamontagne. Pour la mairesse qui se retire à la fin du présent mandat, c’est une joute politique en lien avec la campagne électorale. « On devra aller en Cour contre l’entreprise pour faire respecter les délais. Le délai était jusqu’au 1er mai, puis on a demandé une extension jusqu’au mois de novembre. C’est pour moi une dépense inutile, alors que nos avocats disaient que c’était une bonne entente et qu’ils nous conseillaient d’accepter. Les conseillers ont même reçu une lettre de notre avocate pour leur expliquer les conséquences de refuser une telle entente. Je trouve dommage que l’on aille prendre des milliers de dollars dans les poches des citoyens pour se défendre. Il y aura des pertes monétaires pour l’entreprise et celle-ci va sûrement poursuivre la Ville. Si elle gagne sa cause, ça pourrait coûter très cher », explique la mairesse.

Pour Claude Lamontagne, tout part de la plainte du voisin. « Il y a quatre ans quand j’ai commencé mes travaux, on m’avait dit que j’avais du temps à l’urbanisme, en fait jusqu’à ce qu’on ait une plainte. C’est ce qui est arrivé, une plainte du voisin qui est maintenant d’accord avec l’entente proposée. À cause du refus du conseil, ça va aller en Cour », explique Claude Lamontagne.

Dérogations mineures

Toujours lors de la même assemblée, une douzaine de dérogations mineures ont été présentées, dont deux en rapport avec deux terrains de la compagnie de Claude Lamontagne. « Ce sont deux dossiers qui sont en lien avec cette entreprise et tous deux ont été bloqués par les trois mêmes membres du conseil. Il y a deux de ses terrains qui sont voisins. Il voulait en prendre une partie de l’un deux pour les diviser, afin de faire deux bons terrains pour construire. Il avait presque vendu ses terrains pour construction de maisons neuves et le conseil a refusé. J’ai encore signifié que j’étais d’accord avec cette demande parce que les gens autour ont tous ce genre de terrain », a souligné la mairesse.

Les dérogations représentent la même situation qui avait été acceptée sur la rue Achigan Est pour le voisin (le plaignant) qui habite en avant des terrains en question. « L’un des deux terrains n’est pas assez grand pour construire dans ce secteur. En divisant les deux, on pouvait construire sur les deux », ajoute Claude Lamontagne. Il estime que la situation est discriminatoire. « Madame Astri a dit à l’assemblée qu’elle s’en remettait aux règlements de l’urbanisme. Mais dans tous les cas lorsque l’on demande une dérogation c’est parce qu’on n’est pas dans les règlements et que l’on déroge. Dans ce sens-là, on devrait refuser toutes les dérogations. M. Lamothe a fait référence à une rue dans un autre secteur. J’ai le même sol et les mêmes dimensions que chez le voisin (plaignant), mais dans son cas ç’a été accepté », a-t-il souligné.

« Il faut être transparent »

Quant à elle, Sophie Astri soutient que le dossier dure depuis trop longtemps. Les terrains ont été achetés depuis quatre ans. C’est pour elle une question de transparence. « On n’aurait pas toléré ça avec un autre citoyen. L’entente était qu’il devait ramasser pour le 1er mai. On a attendu au 2 mai. Moi personnellement, j’ai pris ma décision, on ne s’est pas consulté. C’est certain que ce n’est pas agréable. Pour moi, ça n’a rien à voir avec ma politique. Je fais confiance au département d’urbanisme. On nous dit de respecter les règles de l’urbanisme », ajoute-t-elle.

Elle est consciente que la situation a tout de même été tolérée durant 30 ans et que le citoyen qui a porté plainte était d’accord avec le projet d’extension.

« Ce n’est pas une question contre monsieur Lamontagne. Ça n’a pas été facile au sein du conseil dans la dernière année, la tension est là. Ces gars-là, je les aime. Ça n’a rien à voir avec la politique. On ne s’est pas parlé avant. L’avocat de la Ville nous conseillait d’accepter l’entente. On est conscient qu’il va y avoir des coûts à ça. C’est un conseiller municipal et on doit être transparent. Pour moi, il y a plein de choses qui n’étaient pas claires. L’avocate nous l’a expliqué et la décision nous revenait au conseil. Au bout du compte, on a refusé. Pour moi, c’est important de suivre les règlements », a-t-elle conclu.

Sophie Astri, Guy Lamothe et Claude Lamontagne seront candidats à la mairie pour l’élection de novembre 2021.

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