Budget 2020-2021 : Les investissements divisent
Par Daniel Calvé
Le budget du gouvernement du Québec a été dévoilé le mardi 10 mars dernier. À la suite de cette publication, les réactions ont été nombreuses et diversifiées d’un milieu à l’autre à travers la province. Or, on constate que pour certains secteurs, le budget n’a pas été encore suffisamment analysé pour pouvoir émettre de commen-taire précis. Nous continuerons de faire le suivi dans les prochains jours. Voici tout de même certaines réactions en provenance de notre région.
La Ville de Saint-Jérôme insatisfaite
De son côté, le maire de Saint-Jérôme déplore que la région des Laurentides semble délaissée malgré des besoins importants et un sous-financement qui perdure depuis de nombreuses années.
« D’un point de vue national, l’exercice financier 2020-2021 du Québec s’attaque à plusieurs problématiques, mais sur le plan régional, les Laurentides restent sur leur faim. Il faut rappeler aussi que le gouvernement n’a toujours pas de solution quant aux compensations tenant lieu de taxes qui privent les villes de plusieurs millions de dollars annuellement », souligne le maire, Stéphane Maher.
Pour ce qui est de la mobilité et du transport, le maire ne peut expliquer pourquoi les investissements ne sont pas au rendez-vous dans les Basses-Laurentides, et ce, même si le surplus dégagé par le gouvernement provincial s’élève à 1,9 milliard de dollars. « Si l’on s’attarde au budget annuel alloué par Québec au réseau routier laurentien, on remarque que depuis 2016, il fond comme neige au soleil. À quand des solutions durables et efficaces ? », demande-t-il.
Stéphane Maher tient tout de même à saluer la volonté du gouvernement de faire face aux changements climatiques par des investissements de 6,2 milliards de dollars.
Benoit Larocque, agréablement surpris
Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL (Regroupement des organismes communautaires des Laurentides), a réagi aux investissements du gouvernement pour le milieu communautaire. Bien qu’il n’ait pas encore eu suffisamment de temps pour regarder et analyser en détail
le budget, il est somme toute, plutôt satisfait.
« On sait qu’il y aura 40 M$ supplémentaires au Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC). Donc pour les 3000 organismes financés, ce sont de bonnes nouvelles. Ça représente une part des besoins à combler et du rattrapage qui est nécessaire. […] Je vous dirais que dans une certaine mesure, le gouvernement nous surprend dans le bon sens. On ne s’attendait pas à un gouvernement qui aurait investi de l’argent dans les services publics. »
Par contre, il a une pensée pour ses collègues du FRAPRU, organisme qui œuvre en réaménagement urbain et qui milite pour le logement social.
« Ils ont travaillé fort ces derniers mois et il n’y a rien qui est sorti là-dessus, alors qu’on sait que tout ce qui concerne le logement social c’est très très important et les besoins sont criants partout », soutient Benoit Larocque.
Il faudra par contre quelque temps pour connaître exactement comment l’argent sera investi. « Quand il va y avoir l’étude des crédits, on va savoir comment tout cet argent va être investi. On le saura vers le mois de juin. Ça peut prendre un certain temps avant de voir comment les différents montants vont être ventilés dans les différents postes budgétaires ».
« 40M$, c’est un petit peu plus que l’année dernière et on voit ça d’un bon œil » Est-ce parfait? « Non », reconnaît Benoit Larocque. « C’est un pas. Un pas qui était requis depuis longtemps », conclut-il.