Avez-vous le courage de vos convictions?
Par Rédaction
La politique est rarement calme. Elle peut être tumultueuse, conflictuelle, déchirante, banale parfois. Mais elle ne devrait jamais être violente : ni en gestes, ni en mots. Sinon la politique se transforme en guerre. L’entente, la conciliation et les compromis deviennent alors impossibles. Et sans eux, pas de démocratie.
Il faut du courage pour défendre ses convictions. Il en faut encore plus pour se battre sans blesser, mais en acceptant d’être soimême blessé.
La politique peut être ingrate : on vous lance plus souvent le pot que les fleurs. Chacun de vos gestes est épié. Chacune de vos paroles est analysée. Et même vos meilleures décisions auront leurs critiques.
C’est normal. C’est même souhaitable. Les politiciens veulent nous représenter : ils parlent en notre nom et prennent des décisions à notre place. Ils ont des comptes à nous rendre.
La critique continuelle peut toutefois devenir lourde, pesante, voire insoutenable. Imaginez quand on y ajoute la colère et la hargne. Malheureusement, de plus en plus de citoyens manquent de courage, en cédant à l’émotion : en cherchant à blesser et à détruire, plutôt qu’à contribuer et à construire.
Gérant d’estrade
Il peut être difficile de rester calme et détaché face aux décisions prises dans notre municipalité. Surtout quand celles-ci nous déplaisent ou vont à contre-courant de nos valeurs. Après tout, ces décisions affectent notre quotidien, notre domicile, notre milieu de vie. Pas étonnant qu’elles soulèvent nos passions!
Surtout que, de loin, la critique est facile. Les politiciens ressemblent à des personnes de théâtre : désincarnés, caricaturaux parfois, avec un langage creux trop souvent. À certains moments, il peut être tentant de leur cracher notre fiel.
Mais ce serait là une erreur. Il faut, au contraire, rendre notre politique municipale plus respectueuse. Lorsqu’on s’approche, on s’aperçoit bien que les politiciens sont humains, comme nous. Que peuvent-ils être d’autre?
Respect
Plusieurs choses rendent notre démocratie moderne et ses libertés possibles. Parmi elles, il y a la capacité à régler nos conflits sans violence : convaincre par la force des mots plutôt que par celle des armes. (Bien que les mots, eux aussi, peuvent devenir des armes!) Mais cet accord tacite entre nous, concitoyens, de régler nos problèmes sans en venir au sang présuppose une chose : le respect.
Le respect, ce n’est pas seulement d’être poli et de vouvoyer. Le respect, c’est reconnaître l’autre. C’est le voir comme notre égal, comme notre concitoyen. Surtout, comme un autre humain : faillible. C’est considérer ses positions comme légitimes, même si nous ne sommes pas d’accord. En particulier si nous ne sommes pas d’accord!
Ce n’est pas toujours facile. Mais rappelonsnous que lorsque c’est le plus difficile de s’entendre, c’est là, précisément, que c’est le plus important. Et s’ouvrir au compromis, permettre une conciliation, ça demande du courage.
Courage
Nos candidats aussi, tant aux mairies et à la préfecture qu’aux postes de conseiller, font preuve de courage. Même si vous remportez l’élection, ce qui n’est facile, il faut ensuite mettre vos promesses à exécution, administrer la gestion quotidienne, ordinaire, de la municipalité, gérer les imprévus et répondre aux questions, aux craintes et aux critiques de vos concitoyens. Et faites vite : vous n’avez que quatre ans pour tout faire.
C’est beaucoup de temps, beaucoup de travail et beaucoup de maux de tête pour un salaire qui est souvent, disons-le, dérisoire. Surtout si vous êtes simple conseiller. Selon nous, ce dévouement à la cause est admirable, peu importe l’allégeance politique.
Maintenant, ces candidats ont besoin de vous. Ils cherchent à gagner votre soutien. Et en élections, ce sont les électeurs qui ont tout le pouvoir. Alors, votez.