Autobus scolaires : La technologie permettra aux chauffeurs de respirer
Par Luc Robert
Le Centre de services scolaire de la Rivière-du-Nord (CSSRDN) procèdera au déploiement progressif de l’application MTransport. Celle-ci permet de suivre en temps réel les différents circuits d’autobus, lorsque ceux-ci se trouvent sur la route dans le territoire, grâce à la technologie du GPS.
« Nous avons effectué un projet pilote, le printemps dernier. Vingt-quatre écoles, réparties sur l’ensemble de notre territoire (2740 élèves), y ont participé. Les résultats étant concluants, nous installerons cette application dans tous les autobus couvrant notre territoire », a expliqué Mme Nadyne Brochu, conseillère en communication au CSSRDN.
Des objectifs précis en matière sécurité sont visés par les autorités.
« Nous voulons nous assurer que les élèves : embarquent dans le bon autobus et débarquent au bon arrêt; qu’il n’y ait plus d’élève à bord à la fin d’un parcours ; éviter au conducteur d’avoir à manipuler des documents papier (liste d’élèves, trajets, etc.); que le GPS de la tablette électronique qui se trouve à bord du véhicule lui permette aussi de suivre le bon trajet, que le conducteur puisse se concentrer sur sa conduite. Il s’agit d’un avantage important, lorsqu’il y a un notamment un conducteur remplaçant », a-t-elle précisé.
En terme de communication, l’implantation servira aussi à obtenir un portrait fidèle de la situation en cours, une journée donnée.
« En matière de communication, le GPS permettra d’informer les parents des retards, des bris de service et des arrêts qui sont couverts; il permettra une communication fluide entre tous les acteurs du transport (transporteurs, chauffeurs, CSS) ; il permettra également à notre équipe de répondre de façon plus précise, lorsque des parents communiquent avec nous, compte tenu de la géolocalisation en temps réel des véhicules. L’information sera plus fiable. »
Capacité et carte
En matière de gestion des places-élèves, le nouveau gadget aura aussi son utilité.
« Il verra au respect des capacités des autobus par la prise de présences (surtout au secondaire) et d’éviter que des élèves embarquent dans un autre autobus (par exemple pour aller chez un ami). Puis, il évitera les « places fantômes » des élèves inscrits au transport, mais qui n’utilisent pas le service. Cela nous permettra d’offrir les places à d’autres élèves. »
La première phase de déploiement se déroulera dans les prochaines semaines. Elle vise à munir les autobus du matériel requis (tablette avec GPS intégré) et à permettre aux conducteurs de se familiariser avec cette nouvelle technologie.
« La deuxième phase aura lieu dans le courant de l’hiver 2023-2024 et se réalisera sur une base volontaire. Les parents pourront se prévaloir d’une carte pour leur enfant, ce qui favorisera notamment une meilleure gestion des présences, des capacités et des places à bord des véhicules. »
Du positif
Du côté des chauffeurs d’autobus, l’ajout de cet équipement semble bien passer.
« Cela évitera des conflits entre les parents et les conducteurs. Avec les familles recomposées, tu en perds ton latin à savoir si un jeune va chez papa le lundi et chez maman le lendemain. L’enfant va scanner sa carte à l’embarquement et on saura virtuellement où il se trouve à l’instant », a commenté un chauffeur qui préfère l’anonymat.
La mesure sera aussi efficace dans l’ère de dérèglementation que vivent les chauffeurs présentement.
« Je prend en exemple une famille qui a quatre enfants. Un d’eux a quatre tracés à emprunter pour l’aller et le retour à la maison (deux dans chaque direction). Tout comme à Laval, le CSSRDN peut maintenant utiliser plusieurs compagnies de transport dans la même journée pour un même circuit. Le jeune en question utilisera cet automne les firmes Campeau et Rochon vers l’école, puis Campeau et Brunet au retour. C’est épouvantable pour la logistique familiale. Le GPS est imposé par le CSSRDN et les transporteurs devront les installer. Mais au moins, les parents ne seront plus obligés d’activer la géolocalisation sur le cellulaire de leurs rejeton, s’il en possède un », a-t-il conclu.