(Photo : Nordy – Sébastien Fleurant)
Robert Vermette, entouré de son fils Richard et du maire Marc Bourcier, devant l’emplacement du banc du marqueur, sa « maison ». Photo : Nordy – Sébastien Fleurant

Aréna Melançon : La légende Robert Vermette vient officiellement fermer les lieux

Par Luc Robert

Au même titre que l’artiste Claude Blanchard venait fermer son « bar en direct » à la télé, le principal locataire de l’aréna Melançon pendant 60 des 70 saisons de l’immeuble, le marqueur-chronométreur Robert Vermette, est venu faire une dernière visite à l’endroit où moult anecdotes se sont produites.

Accompagné de son fils Richard et du maire Marc Bourcier, ces artisans ont revu les principaux racoins de l’aréna Melançon, à la veille de sa fermeture officielle le 24 juin dernier.

Chemin faisant jusqu’au banc du marqueur, où Bob tempérait la colère des joueurs impliqués dans les derniers escarmouches, M. Vermette a confirmé une histoire unique.

« Dans les années 1960, feu Gérard Payer était l’annonceur à mes côtés. Il n’y avait pas encore de baies vitrées. Lors d’un plaquage, on soulevait les bras et on reculait pour se protéger. Après une solide mise en échec, je me tourne vers Gérard pour lui annoncer l’infraction : il n’était plus là ! Je me vire une deuxième fois, pour finalement l’apercevoir sur le dos, au sol dans l’allée. Il riait de bon cœur, après s’être reculé trop vite et avoir chuté », s’est-il souvenu.

Robert Vermette, Éric Thérien et l’auteur de ses lignes travaillaient à un match des Panthères, à une autre occasion, lorsque le « duct tape » bleu qui retenait les mini-baies vitrées a cédé lors d’un impact. Le marqueur officiel Thérien et son ordinateur ont reçu les éclats de verre, alors que j’ai limité les dégâts en soulevant le coude droit, pour ralentir la vitre qui a tourné à grande vitesse. Bob a évité le choc, étant assis au fond à notre droite. À titre de chronométreur, M. Vermette a terminé la partie avec un casque et une demi-visière, toujours au banc des punitions, car le câble de la boîte de contrôle était trop court pour se rendre aux estrades. Le marqueur Thérien et l’annonceur ont terminé la partie assis dans la première rangée des gradins pour effectuer les tâches.

La cachette

À une autre occasion, M. Vermette aimait aller fumer aux entractes dans le vestiaire situé à côté du bureau des entraîneurs des Panthères, car le détecteur de fumée ne fonctionnait pas. « C’est mon seul vice (rires). Mais je ne m’attendais pas à la suite… »

En revenant dans le tunnel de sortie, un pneu du concours de lancer de précision est arrivé de nulle part à la hauteur du visage. Le rideau noir de démarcation du vestiaire a virevolté et le pneu a atterri sur la table de service, où les joueurs se préparaient des tartinades au beurre d’arachide. « Serge Laprade venait de trébucher à reculons dans le dit pneu, au banc de l’équipe. Fâché, il l’a lancé comme un frisbee dans le corridor, à bout de bras. Si on était sorti 5 secondes plus tard du vestiaire, c’est nous qui le recevions à la figure », s’est souvenu le doyen, toujours estomaqué par l’incident.

Atmosphère lourde

Marc Bourcier, qui a succédé au micro à Gérard Payer, a aussi de nombreux souvenirs passés dans l’édifice.

« Plus jeune, j’étais fatiguant pour l’adversaire avec mon gazou. Adulte, j’ai été annonceur à l’époque de la Coupe du Centenaire et du capitaine Luc Piché. Lors des rivalités avec Joliette et plus tard avec Lachute, on en a vu des œufs passés dans les airs. Même dans la Ligue du Baril, ça devenait sérieux certains soirs. Somme toute, on a connu des très beaux moments dans l’édifice. Des histoires comiques et des championnats », s’est-il remémoré.

M. Bourcier a entre autres calculé que Robert Vermette a parcouru deux fois la distance du tour de la planète, à aller chercher les alignements aux vestiaires de l’aréna, lui qui habitait en plus au coin des rues Gauthier et De Martigny, une bonne marche à pied.

Le bon choix

À son retour de la LHJMQ, Richard Vermette avait le choix d’aller évoluer pour les Vulkins de Victoriaville, de l’entraîneur Alain Chainey, ou d’être rapatrié à Saint-Jérôme.

« Ce fut un plaisir de venir jouer pour les Cheminots. On enregistrait des salles combles de 2 000 personnes les dimanches à Melançon. Je partageais un trio avec Robert Saint-Louis et Guy Perron. Mon cousin Marc Filiatrault figurait aussi à l’alignement. Jouer dans ta ville natale n’avait pas de prix. On connaissait presque tous les spectateurs. La seule chose, c’est que j’évitais les infractions. Une fois, j’avais été pénalisé et j’étais assis à côté de mon père. Dad m’avait fait des remontrances, à l’effet que ma place était sur l’avantage numérique, pas au banc à écoper des punitions », s’est-il souvenu en roulant les yeux.

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